Étudiant en mathématiques à la prestigieuse université de Columbia, John Anderson a tout pour réussir. Même si rares sont les personnes qui réussissent à être amis avec lui, il profite malgré tout des joies des fêtes universitaires, ainsi que du cal...
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Je frotte mes yeux plusieurs secondes, incapable de me calmer. Je ne sais pas à quoi Jane joue, je ne suis même pas certain de vouloir le savoir. Mais il faut que ça cesse, et rapidement. Je ne vais jamais être en capacité de marcher jusqu'à l'appartement si je n'arrive pas à penser à autre chose.
Pourquoi est-ce que ce foutu corps réagit désormais à la petite blonde que je côtoie depuis toujours ? Mon corps ne m'a jamais trahi à ce point. D'accord, Jane est devenue une femme splendide. Magnifique, à vrai dire... D'accord, cela fait très longtemps que je n'ai pas eu de rapports. Mais bordel, un peu de retenu et de bon sens seraient appréciés !
Je retourne vers la table où je récupère mes affaires, avant de quitter le bâtiment. J'ai la tête embrouillée comme jamais elle ne l'a encore été. À mon plus grand regret et mon plus grand soulagement, Jane m'attend sur le parvis de la bibliothèque. Je souffle une fois, vide mes poumons et mon esprit, avant de la rejoindre.
C'est en silence que nous effectuons la majeure partie du trajet. Je n'arrive pas à comprendre ses agissements, ses réflexions et ses attentes depuis quelques jours. Pourtant, je ne peux pas dire que je n'apprécie pas. Tout mon corps apprécie de la découvrir sous un nouveau jour. Même mon cœur semble d'accord avec ce nouvel élan. Seul mon cerveau reste réfractaire à tout ça. Comment ressentir quoique ce soit d'autre que de l'amitié profonde pour cette petite fille que j'ai vu et aidé à grandir ?
Tandis que je soupire de nouveau, Jane décide de briser le silence.
— J'ai récupérer les papiers pour le club de salsa. Il nous ne reste qu'à signer.
J'avais presque oublié ce club dans tout ça.
Une mauvaise idée pour m'empêcher de la voir comme la femme qu'elle est devenue.
Une bonne idée pour mon cerveau qui étouffe avec les cours. J'ai bien besoin de faire autre chose de mon temps libre, et ce club pourrait m'aider à le faire.
— On s'en occupe dimanche soir ?
— OK.
L'immeuble désormais devant nous, je la laisse passer. Elle s'arrête à son étage, devant son appartement. Ses yeux s'accrochent aux miens une fois que sa porte est ouverte.
— Je... je dois préparer mes affaires.
— Viens sonner quand tu seras prête.
Elle hoche la tête, avant de se glisser à l'intérieur de son appartement. Je me maudis d'être aussi con. Je ne suis pas capable de lui sortir plus de deux phrases d'affilés, alors que c'est de ma faute si nous avons eu cette... ce moment d'égarement dans la bibliothèque. Je suis censé avoir vingt-trois ans, et être plus mâture que ça. Le comportement d'adolescent, ça commence à bien faire. Ce n'est que Jane, pas la peine d'en faire toute une montage. Je suis sûr qu'elle a fait ça sans arrière pensées.
