Chapitre 5 - juste une histoire de coupe de cheveux

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Les journées avancent et se ressemblent toutes

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Les journées avancent et se ressemblent toutes. Je suis déjà épuisée par tous ces cours. Rien est obligatoire, mais en même temps, tout l'est. Rien n'est à faire, mais il faut également tout faire. Je ne comprends qu'un mot sur trois du vocabulaire de mes profs.

En plus, je suis définitivement devenue la personne à éviter dans la classe. Je ne saurais pas dire si c'est à cause de l'intervention de Monsieur Scar le jour de la rentrée, ou bien à cause de mon style vestimentaire. Ici, elles portent toutes des talons, des robes, des jupes, et surtout, rien de décolleté ni trop court. Si c'est un pantalon, il n'est certainement pas déchiré. Tout a l'air contrôlé, de leur façon de parler à leur façon de s'habiller. Quant à moi, je me force à ne pas porter mes crop top et à attacher mes cheveux pour ne pas choquer ces prudes avec ma couleur.

Qu'est-ce que je fous ici ?

J'ai très envie de tout abandonner. Je ne fais que penser à cela depuis mon arrivée. Mes petits frères et sœurs me manquent. J'ai envie de les voir, de les entendre se chamailler, de les voir débarquer à tour de rôle dans la salle de bain quand je suis sous la douche... Pourtant, je les déteste quand ils font ça. Malgré tout, ça me manque. Leur joie de vivre me manque.

Mes parents surprotecteurs me manquent aussi, bien plus que je ne l'aurais pensé. Même si je leur téléphone tous les soirs, je n'ai plus personne pour me dire quand aller à la douche, ou me rappeler que j'ai des devoirs à faire. Je n'ai plus personne non plus pour me faire à manger, et je dois avouer que devoir me débrouiller seule sur ce point me gonfle. En plus, je dois toujours aller dans la cuisine commune, avec tous ces intellos qui me jugent sur mes vêtements. Oui, je porte des joggings quand je suis chez moi. Qui ne le fait pas ?

D'ailleurs, je n'ai jamais croisé John dans la cuisine commune. En même temps, je le vois déjà assez souvent comme ça.

Il m'accompagne à Columbia tous les matins, avec le thé vert et le pain aux raisins. Pendant tout le trajet, je reste la plupart du temps silencieuse, tandis qu'il me parle de ses habitudes sur le campus, de sa journée, de ses professeurs de l'année... A vrai dire, je crois qu'il ne m'a jamais autant parlé que depuis quelques jours. Avant, c'était toujours moi qui faisais la conversation. Cela ne m'a jamais dérangé, j'adore parler. C'est d'ailleurs une vraie torture de ne plus le faire. Mais je ne peux pas me le permettre. J'ai bien trop peur des conséquences qui peuvent en découler.

Ce soir, pour la première fois, il ne me raccompagne pas, pour la simple et bonne raison qu'il finit plus tard que moi. J'ai bêtement pensé que j'allais enfin pouvoir me sentir libre. Au final, je me sens juste... seule. Terriblement seule, avec pour seule compagnie Britney Spears dans les oreilles.

Je monte les marches de l'immeuble et déverrouille la porte de mon appartement rapidement. Pourtant, en arrivant, je manque de sursauter. Je regarde derrière moi pour m'assurer qu'il n'y a personne. Je fais de même en regardant dans la salle d'eau et derrière les portes. Personne à l'horizon.

The spell of timeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant