Chapitre 24 - la même longueur d'onde

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John est différent dans la voiture qui nous amène au parc

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John est différent dans la voiture qui nous amène au parc. Il semble plus préoccupé qu'avant le diner avec mes parents. D'accord, j'ai tenté un rapprochement en posant ma main sur sa jambe. Je pensais que ça le ferait réagir, mais je crois que j'ai raté. Tout ce que j'obtiens, c'est un pilote grincheux qui sort un mot toutes les vingt minutes. Je suis nulle en drague, je l'ai pourtant dit ! Voilà le résultat... ! 

Peut-être qu'il m'en veut aussi pour sa tasse que j'ai cassé ce matin ? Mais il m'a assuré que ce n'était pas grave, et puis, jusqu'ici, il était normal...

Coeur : 11, Cerveau : 11.

Merde, et merde ! 

Je laisse la musique défiler, sans même prendre la peine de chanter cette fois. Je sens que j'ai foiré quelque part, mais je ne sais pas où. Si je lui demande, j'ai peur de la réponse qu'il me fera, alors je préfère ne rien dire. Mieux vaut vivre dans l'ignorance que dans la souffrance, non ? 

— Gare-toi sur ce parking, il est gratuit, je lui indique. 

Il opine de la tête et trouve rapidement une place pour sa voiture. Nous descendons de la voiture, et c'est moi qui mène la danse cette fois. J'attrape sa main pour l'entrainer vers ce petit bout de jardin caché à l'intérieur de Central Park. Il y a toujours peu de monde à cet endroit, avec une superbe vue sur tous les animaux qui nous entourent, les buildings, et le ciel à perte de vue. 

Ce petit coin réunit tout ce que j'aime à New-York : la nature, l'architecture, et la vie. Il n'y a que des habitués ici, ce qui en fait un petit espace réservé aux New-Yorkais, vivant comme un petit village. Des musiciens ambulants, quelques vendeurs de sucreries, et des couples et amis qui viennent se reposer dans l'herbe. 

C'est d'ailleurs ici que je force John à s'asseoir. 

— On est juste à Central Park, non ?

— Non ! C'est le coin des New-Yorkais ici.

— Parce qu'il y a un endroit "touristes", et un endroit "habitants" ? 

Je lève les yeux au ciel un instant.

— Non ! Roh, fais un effort ! Ici, on est plus à l'abri des touristes, parce qu'ils ne viennent pas s'y aventurer.

Il s'empêche de soupirer, je le sens. Je sens bien qu'il n'est pas avec moi, et ça commence lentement à me faire monter en pression. J'ai besoin de savoir ce qu'il a dans la tête, ou bien c'est ma tête qui va exploser.

Je m'allonge dans l'herbe, observant le ciel dégagé aujourd'hui, tandis qu'il reste assis, silencieux, pensif, absent. Ça me gonfle. 

— Qu'est-ce que tu as ? je râle à moitié. Tu es ailleurs depuis tout à l'heure. 

Une jambe ramené contre lui, son visage se tourne enfin dans ma direction. Ses yeux me scrutent plusieurs longues secondes. Je ne sais pas ce qu'il y cherche, ni même ce qu'il y trouve. Je n'arrive plus à le décrypter aussi bien que je le faisais avant. Ça aussi, ça me gonfle.

The spell of timeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant