La sonnerie stridente de mon réveil me fait grincer des dents. Évidemment, en voulant l'éteindre, je fais tomber mon téléphone au sol.
— Merde... !
La journée commence très mal.
J'ai dû dormir trois heures tout au plus. Le bruit constant de mes frères et sœurs m'a manqué. Hier soir, c'était beaucoup trop calme chez moi pour réussir à dormir. Il n'y avait pas un seul bruit, hormis peut-être les voitures qui ont défilé en bas de ma fenêtre toute la nuit. Les gens ne dorment jamais dans cette ville. Ce n'est pas nouveau, et ce n'est pas un mythe, mais une réalité.
Je récupère mon téléphone en tendant mon bras vers le sol, faisant tomber au passage ma peluche Stitch. Ce n'est vraiment pas ma journée.
En trainant des pieds, je me dirige vers la salle de bain. Je me prends deux ou trois sacs dans les pieds au passage. Je n'ai pas eu le courage de tout ranger hier soir en arrivant, alors j'ai tout laissé trainer. Ce n'était pas forcément la meilleure idée que j'ai eue.
J'attrape mon crayon marron pour les yeux et trace un trait au ras de mes cils devant mon miroir. J'ai tellement pris l'habitude de le faire que je n'ai même plus besoin d'être réveillée pour le réussir. Après avoir ajouté une épaisse couche de mascara, je pars fouiller dans tous mes sacs quelque chose à enfiler. Je tombe sur un croc top noir et un jean taille haute élargie en bas de la même couleur. Ça fera parfaitement l'affaire.
Tandis que je me serre un verre de jus d'orange, j'entends quelqu'un toquer à la porte de ma chambre. Pas besoin d'être devin pour savoir qu'il s'agit de John.
Mes parents m'avaient pourtant prévenu : « Tu as le droit d'avoir ton propre appartement, mais tu acceptes qu'on veille à ce que tu ne fasses pas de connerie. Tu comprends, c'est la réputation de ta mère qui est en jeu... » Comme si j'allais ruiner la réputation de ma mère... Ça me rend folle d'être attachée en laisse à mes parents depuis toujours. Et ça me rend encore plus dingue de savoir que John a accepté de tenir la laisse.
Mon John.
— Bien le bonjour ! lance-t-il gaiement. Comment ça va ici ? Woh, il y a eu un tsunami dans ta chambre ?
Je soupire avant de me retourner vers lui. Il porte un polo aux couleurs de Columbia, assorti d'un pantalon noir classique. Sa tenue me parait un peu trop classe pour lui. Déjà hier, j'ai trouvé que son style vestimentaire avait changé. Je ne me suis apparemment pas trompée.
— Salut.
Il me tend un mug avec le logo de l'université dans une main, et un sachet de boulangerie dans l'autre.
— C'est quoi ?
— Thé vert assorti d'un pain aux raisins.
Il s'en est souvenu. Le pain aux raisins a toujours été mon point faible, surtout ceux réalisés par mon oncle, Scott. Et le thé vert est une seconde peau pour moi.
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The spell of time
RomanceÉtudiant en mathématiques à la prestigieuse université de Columbia, John Anderson a tout pour réussir. Même si rares sont les personnes qui réussissent à être amis avec lui, il profite malgré tout des joies des fêtes universitaires, ainsi que du cal...