Chapitre 19 - devenir cheelearder

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— Je suis sûre qu'il va refuser

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— Je suis sûre qu'il va refuser.

— Arrête de répéter ça, je soupire.

— Je ne vais jamais pouvoir reprendre le sport. Je vais devenir grosse, plus que je ne le suis déjà en tout cas. Mes chiens vont m'étouffer avec leurs poils, et je vais mourir de cette façon.

Je me retiens de rire à cette dernière phrase. Jane est toujours dans l'exagération, c'est incroyable à quel point chaque situation est extrapolée avec elle.

Nous sommes dans la salle d'attente de son pneumologue depuis une petite dizaine de minutes à peine, et je ne crois pas l'avoir entendu arrêter de se plaindre une seconde. En fait, depuis hier, elle ne fait que cela. Elle doute de ce rendez-vous et du résultat, alors qu'elle m'a elle-même assurée il y a quelques jours qu'elle était sûre qu'il accepterait. On dirait bien que l'angoisse de ne jamais pouvoir reprendre le sport qu'elle aime tant la tracasse plus qu'elle ne le laissait penser. Alors, je tente pour peut-être la trentième fois de la rassurer.

— Premièrement, tu es très loin d'être grosse. Deuxièmement, tu ne sais pas ce que le médecin va dire, c'est pour ça qu'on est là. Et troisièmement, je te rappelle que tu es allergique aux poils de chiens, alors je crois que finir sa vie avec des chiens n'est pas une bonne idée.

Ma réflexion a le mérite de la faire exploser de rire. Elle pose ensuite son regard dans le mien, une petite moue aux lèvres. J'esquisse un sourire rassurant, la faisant sourire à son tour une seconde.

— Et s'il me dit non ? Je ne suis pas sûre de pouvoir accepter son refus.

— Et s'il accepte ?

Elle soupire, les lèvres pincées.

— Arrête de douter. Tu ne peux pas savoir à l'avance quelle décision il va prendre.

— Je sais... Mais...

— Mademoiselle Atkins ? nous coupe la secrétaire. C'est à vous.

Je me lève en même temps que Jane. Elle attrape ma main avant de nous diriger vers la salle d'examen du médecin. Ce dernier nous accueille en nous saluant poliment, et nous invite à nous asseoir.

— Cela faisait longtemps que vous n'étiez pas venu me voir, Jane. Je suppose que les traitements vous convenaient jusqu'ici ?

— Oui, c'est parfait, acquiesce-t-elle. Je ne fais pratiquement plus aucune crise d'asthme depuis deux ans.

Il a l'air plutôt heureux de l'apprendre.

— Dites-moi, pourquoi êtes-vous venu me voir dans ce cas ?

— Je veux reprendre le sport.

Il note deux, trois choses sur son carnet avant de redresser son regard dans celui de Jane. Le talon de celle-ci frappe le sol nerveusement, trahissant son anxiété.

The spell of timeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant