La sentence de Drago Malefoy

Chapitre 8

Lorsque le silence règne dans la maison, Drago descend à la cuisine pour manger quelque chose et boire un coup. Il s'installe sur la terrasse et apprécie le calme ainsi que le petit air léger qui vient chatouiller son visage.  Il croque avidement dans une banane et observe le jardin sombre et entièrement clôturé quand quelque chose attire son attention. Un bruit qui lui semble familier, comme si quelqu'un transplanait. Peut-être est-ce un tour de son imagination. 
Il continue de manger puis retourne dans sa chambre avant de sombrer dans un sommeil profond. 


-Malefoy, Malefoy ! Bordel tu te réveilles Malefoy ! 

Il sursaute et tente de comprendre ce qu'il se passe. Zoé. 

-Qu'est que tu fous dans ma chambre, putain? 
-Il faut que tu descendes, Harry et Hermione sont là. Ils ont besoin de te parler. 

Le blond s'enroule dans sa couette et abat son oreiller sur sa tête. 

-Casse-toi, il grogne. 

Zoé marmonne dans sa barbe en insultant copieusement le sorcier et ouvre les volets afin que la lumière l'éblouisse totalement, puis elle tire sur la couette sans ménagement. Il a intérêt à se lever. 

-Bouge ton cul Malefoy. 
-Ta gueule. 
-Je la fermerai quand tu seras en bas. Maintenant bouge toi. 

Le ton de la jeune femme est sec, sans appel. C'est un ordre qu'elle lui donne.  Voyant qu'il n'est décidément pas enclin à l'écouter, elle prend sa bouteille d'eau sur la table de chevet et lui verse l'intégralité du contenu sur la tête.  
Hurlant, Drago se lève rapidement et plaque Zoé contre le mur, empoignant son cou d'un air menaçant. 

-Tu vas me le payer. 
-Essaies pour voir ? Tu ne m'intimides pas Malefoy. 

Ils s'élancent dans un duel silencieux, les prunelles de Drago sont orageuses, déchaînées tandis que celles de Zoé sont incandescentes et pleines d'animosité.  Des pas se font entendre dans les escaliers, le blond finit par lâcher la moldue et ne prend même pas la peine de saluer le survivant lorsqu'il entre dans la pièce. 

Les mines d'Hermione et de Harry sont froissées, ils semblent inquiets. Malefoy se fait attendre, ce qui n'arrange rien. Zoé ne comprend pas ce qu'il se passe, mais ils la rendent anxieuse. Alors c'est la troisième cigarette qu'elle allume en à peine une heure. 

-Que me vaut l'honneur de votre visite chers bouffondors ?  
-La prochaine fois que tu te permets de nous faire attendre autant, Malefoy, on t'envoie à Azkaban, c'est clair ? 

Harry semble vraiment à bout de nerfs. 

-Calme toi Potter, je voulais juste prendre une douche. Il s'assoit. Pourquoi vous me semblez tous constipés ? Il s'est passé quoi ? 
-Je ne sais pas Malefoy, peut-être que tu es au courant de quelque chose ? Demande Harry accusateur. 
-De quoi tu parles Potter ? 
-Je ne sais pas, Amycus Carrow s'est évadé de prison et devine qui a disparu également ? Ta chère maman. Alors Malefoy, qu'est ce que vous complotez ? Crache le morceau. 

Le visage de Drago devient blême. Amycus est un mangemort, il est sadique, cruel et barbare.  
Au manoir, il avait pu constater la cruauté dont il pouvait faire preuve. Il a torturé, violé et massacré des nés moldus. Un frisson parcours l'échine de Malefoy en repensant à ces souvenirs, aux cris des victimes. 

Ce qui n'est pas logique, c'est la disparition de sa mère. Où irait-elle ? Pourquoi le ferait-elle alors qu'elle n'a nulle part où aller et qu'elle lui a promis de revenir le voir.  Narcissa n'était pas du genre à abandonner son mari et son fils. 

-Malefoy ! Hurle Harry en tapant du point sur la table. 

Zoé sursaute sous la surprise. 

-J'en sais rien Potter. 
-Tu mens sale mangemort ! 
-Bordel, tu vas arrêter de me condamner Potter ! Je n'en sais rien ! Je n'ai de contact avec personne je te le rappelle. 
-Ecoute Malefoy, dis nous ce que tu sais, ça t'évitera peut-être un allongement de peine. Hermione a parlé calmement sachant pertinemment qu'ils n'obtiendront rien sous la colère.
-Par Salazar, écoutez moi quand je vous dis que je ne suis au courant de rien. Amène moi une pensine que je te le prouve bordel ou encore du véritaserum ! 
-La disparition d'un mangemort et de ta mène ne peut pas être une simple coïncidence. 
-Te souviens-tu, Potter, que ma mère t'a aidé ?  Que tu es en partie en vie grâce à elle ? Pourquoi voudrait-elle prendre un quelconque risque en enfreignant les règles de sa liberté surveillée ? 

Hermione soupire et pause une main compatissante sur l'épaule d'Harry. 

-Les Aurors n'ont décelé aucune trace de lutte dans le manoir, la cheminée n'a pas été utilisée ni déverrouillée grâce à un sortilège de magie noire. Mais ta mère s'est complètement volatilisée dans la nature. 

Malefoy ne peut pas avoué que Narcissa est venue lui rendre visite. Mais il repense sans cesse à ses mots " Prends la, au moins pour te défendre, je ne suis pas rassurée de te savoir dans le monde moldu, à la merci de n'importe quel sorcier ou Mangemort". Elle devait pressentir quelque chose ? Avait-elle été menacée ? Et si Carrow l'avait enlevé ? 

Son sang ne fait qu'un tour et une sueur froide perle le long de sa colonne vertébrale. 
Il se raidit et prend sa tête dans ses mains. 

-C'est se fils de pute. 
-Qui ?
-Carrow. Je suis certain qu'il a kidnappé ma mère.  
-Kidnappé ? 
-Oui. Amycus est un extrémiste, il cherchera toujours à défendre les idéaux de Vold... Vous savez qui.  
-Pourquoi ferait-il cela ? Questionne Hermione. 
-Comme je viens de le mentionner Miss-je-sais-tout, ma mère a aidé Potter. Elle a trahit le mage noir et, de ce fait a contribué à sa perte. 
-Tu veux dire qu'il veut se venger, et faire payer ta famille ? 
-Je suppose. Je n'en sais rien. Je suis dans un foutu monde moldu et je ne peux rien faire par votre faute ! S'égosille Malefoy en reversant sa chaise. 
-Tu t'y es mis tout seul dans cette situation Malefoy, et encore ta punition n'est pas sévère. 
-Laissez moi retrouver ma mère. 
-Il en est hors de question ! 
-Je te préviens Potter, crache Drago pointant un doigt menaçant sur son ennemi de toujours. Si il arrive un malheur à ma mère par ta faute, je finirai le sale boulot que Voldomort avait entreprit. 

Le nom du Lord est sorti tout seul, lui qui s'était juré de ne jamais prononcer son nom à voix haute. Pour lui, c'est lui donner de l'importance. 
Il jette à œil aux deux jeunes femmes qui écoutent la conversation houleuse et restent ébahis devant les propos qu'il a tenu envers le survivant.  Ce dernier n'a pas hésité un seul instant et à sortir sa baguette, prêt à lancer un sort à Malefoy. 

-Calmez-vous, dit Zoé en se levant.  
-Ne te mêle pas de choses que tu ignores, grogne Drago les yeux rivés dans ceux d'Harry. 
-Ecoute, dit Hermione en posant sa main sur le bras de son meilleur ami afin qu'il abaisse sa baguette. On va enquêter sur cette hypothèse. De toute façon Malefoy est coincé ici et sans magie, il ne pourra pas nous fuir si il s'avère qu'il a menti.  Retournons au ministère, faisons un rapport et voyons ce que nous pouvons faire. 
-Vous n'allez pas me laisser ici alors que ma mère a disparu bordel ! 
-Tu n'as pas le choix Malefoy. Ce n'est pas comme si nous avions confiance en toi. 

Zoé soupire et lève les yeux au ciel. Décidément, cette discussion tourne en rond. Elle prend donc congé et les laisse terminer leurs affaires qui ne la concerne pas. 

-Je ... Je vais voir un ami. Dit-elle en leur coupant la parole. 

Drago fronce les sourcils mais songe que c'est le cadet de ses soucis à cet instant précis. Quant à Hermione elle lui fait une bise d'au revoir avec un air désolé emprunt sur le visage. 
Lorsqu'elle grimpe dans sa voiture, Zoé soupire et met le contact. Elle n'en peut plus de ces histoires de magie, de sorcellerie et de Mangemorts. 
Elle doit se changer les idées et une seule personne pourra l'aider : Nathan. 

[...] 

Lorsqu'elle franchit le seuil de sa porte d'entrée, en pleine nuit complètement déboussolée, Zoé ne remarque même pas la présence de Drago, qui est assis sur le canapé, les yeux dans le vague. 
Elle laisse tomber lourdement son sac à main au sol et passe une main dans sa tignasse blonde avant de bailler, exténuée. 

-C'était bien ? Tonne la voix de Malefoy. 
-Qu'est ce que ça peut te foutre ? 
-Tu es allée voir ton professeur ? Demande-t-il se contrefichant de ce qu'elle pense. 
-Cela ne te regarde pas. 

Elle ouvre une bouteille d'eau et boit à même le goulot puis sort sur la terrasse pour allumer une cigarette. 

-Potter et Granger se pointent pour m'annoncer que ma mère a disparu, ils m'accusent et toi tu te barres pour te faire sauter par un moldu répugnant ? 
-Ah, j'étais censée faire quoi au juste ? Puisque tu m'as clairement dit que je ne devais pas "parler de choses que j'ignore", s'agace Zoé en imitant Malefoy. 
-Cesse de te moquer de moi. 
-Pitié, tu es usant ! Vous me gonflez tous avec vos histoires de mage noire, de sorciers, de baguette et de disparition. 
-Tu aurais pu m'aider et soutenir le fait que je n'ai pas pu aider ma mère ou même ce connard d'Amycus puisque j'étais dans cette baraque. 

Zoé est abasourdie.  

-Je ne t'ai même pas vu pendant trois jours et je devrais encore te défendre ? Peut-être que tu n'étais pas dans cette putain de baraque ! 
-Où voulais-tu que je sois ? Questionne-t-il trouvant cela absurde. 
-Je ne sais pas Malefoy, mais ne prends pas pour la reine des connes, je sais très bien que tu t'es amusé à faire quelques petits tours de magie ! 

Il devient blême, encore plus qu'il ne l'est déjà. C'est qu'elle est perspicace cette petite moldue. 

-Tu pensais que je n'avais pas compris ton petit manège ? Alors, dis-moi. Comment tu fais ? 
-Par Salazar, tu fabules ma pauvre fille. 
-Alors explique moi comment l'eau de la piscine peut chuter de vingt-six degrés à trois ? Comment ce fait-il qu'il pleut dans ma chambre ?  
-Je... 
-Donc, arrête de m'accabler parce que j'ai brillé par mon absence, Malefoy, mais en attendant j'aurai pu balancer bien d'autres choses à Harry et Hermione. 

Il enfouit ses mains dans ses poches.  Elle n'a pas tord.   Si Potter avait découvert que Drago était en possession d'une baguette, il serait allé tout droit à Azkaban.