La sentence de Drago Malefoy

Chapitre 15

Il est rentré dans la salle, d'un pas déterminé. Le cœur de Zoé loupe un battement voyant qu'il la fixe, comme si elle était une simple petite brebis et lui un loup, assoiffé de sang.  
Il attrape ses jambes, tire ses chevilles fines alors que le dos de la blonde se fait entailler par les petites pierres aiguisées.  

Les mains du sorcier s'emparent de son short, prêt à le baisser pour recommencer une nouvelle fois. Elle hurle et se débat sans ménagement bien qu'épuisée et en manque de forces. 
Du plat du pied, elle lui donne un coup dans les côtes et tente de se dégager de son emprise, la vue brouillée par les larmes et la rage. 

Le Mangemort l'insulte copieusement en se tenant le ventre, à genoux et essaie de l'attraper. 
La lutte se poursuit, Carrow est plus fort qu'elle et la retient de justesse en lui plaquant la tête contre le sol, s'aventurant entre les jambes minces de sa victime.  Il tire sur son short et en déchire un bonne partie avant de défaire sa ceinture. 

Zoé secoue la tête dans tous les sens, ne voulant pas vivre et subir encore une fois cet acte méprisable. Elle ne le supporterait pas.  

Du haut de son perchoir, Narcissa tournait la tête, impuissante tandis que son estomac se resserrait à chacun des cris de Zoé. Il allait une nouvelle fois la violer, lui voler sa dignité,  l'avilir.  Il existe bien des manières de torturer, Narcissa en avait été témoin, elle entendait les hurlements de terreur et de douleur dans le manoir, pendant la guerre. Les Mangemorts s'en donnaient à cœur joie.   

Carrow parvient à immobilier Zoé et la pénètre si puissamment qu'elle a l'impression qu'il déchire ses chaires avec des lames de rasoirs. Un cri strident s'échappe de ses lèvres, donnant satisfaction à son tortionnaire.  Un cri si aigu et désarmant que Narcissa frisonne.  

Zoé ne cesse pour autant de lutter, elle veut puiser le peu de force qu'il reste au fond de son être et tuer cet innommable démon qui arrache son âme et détruit son corps. 
Elle tourne le visage, évitant celui de Carrow, plongé dans son cou et soufflant comme un bœuf. 
Zoé aperçoit un pierre non loin d'elle. Elle tend le bras désespérément en faisant abstraction du corps d'homme la surplombant. Elle y est presque. Ses doigts effleurent la pierre jusqu'à ce qu'elle roule un peu et qu'elle puisse l'attraper. 

-Sale fils de pute ! Grogne la blonde en abattant la pierre pointue sur la tête du sorcier. 

Elle frappe une seconde fois avec véhémence alors qu'il tombe à côté d'elle, sur le dos en se tenant les tempes.  Elle s'assoit à califourchon sur son buste et continue de frapper jusqu'à ce que du sang jaillis, l'éclaboussant, sur le visage, le corps. Elle sanglote de rage et ne s'arrête que lorsque Carrow ne bouge plus, sous elle. Son visage est déformé, rouge, des bouts de peau glissent le long de ses joues et sur l'arme utilisée par Zoé. 

Jetant la pierre, elle observe ses mains, couvertes de sang et se relève, manquant de s'écrouler elle même le corps tremblant, presque saisit de spasmes.  
Un haut le cœur la prend, si elle avait quelque chose à vomir, elle l'aurait fait.  

-Zoé ! Zoé ! Narcissa l'appelle la tête contre les barreaux de sa cage. 

Le visage inondé de larmes elle relève les yeux vers la sorcière voulant l'envoyer se faire foutre, lui cracher toute la haine qu'elle peut ressentir à présent.  

-Prenez sa baguette. Fouillez le et prenez sa baguette ! 

La jeune femme s'exécute sans un mot, elle trouve ladite baguette  et essaie de la lancer jusqu'aux mains de Narcissa Malefoy.  Après plusieurs tentatives, elles y parviennent.  
La mère de Drago descend de sa cage et pose ses mains sur les épaules de Zoé, prise compassion.  

Elle retire sa cape en soie et la tend à la jeune moldue pour qu'elle puisse couvrir sa nudité et se réchauffer.  A présent il fallait qu'elles s'échappent.  Mais malheureusement les jambes de Zoé ne la soutiennent plus, elle tombe à genoux et pleure à chaudes larmes sous le choque de ce qu'elle a subit, ce qu'elle venait tout juste de faire. Elle a assassiné un homme, certes, c'était de la légitime défense, mais elle se revoit, s'acharnant sur le crâne du sorcier. 

-Levez vous ! L'implore Narcissa. 

Elle attrape Zoé  et la soutient en se dirigeant jusqu'à la grille qu'elle déverrouille d'un simple sortilège.  Carrow était féroce, puissant mais tellement avide et cupide qu'il ne pensait pas à se protéger.  

Les deux femmes s'enfoncent dans un couloir de roche, sombre tandis que Zoé halète, bien trop affaiblie. 

-Tenez bon ! Vous avez réussi un exploit alors maintenant du nerf ! S'agace Narcissa. Ne baissez pas les bras, nous allons nous en sortir grâce à vous. 
-Vous êtes... trop aimable.  Balbutie Zoé alors que sa tête ballote dangereusement. 
- Il faut que vous repreniez des forces pour que nous puissions quitter cet endroit sordide. 

Quelques mètres plus loin, elle laisse Zoé contre le mur. 

-Aguamenti, prononce la sorcière en tendant le bout de la baguette en direction de Zoé. Buvez. 

La blonde ne se fait pas prier, elle ouvre la bouche et s'abreuve alors qu'un filet d'eau jaillit de l'extrémité de la baguette magique. Elle s'en délecte et se frotte légèrement le visage pour se débarbouiller les yeux.  Elle ne pense pas à la piètre image qu'elle donne d'elle en ce moment même. C'est le cadet de ses soucis. 
Zoé ne souhaite que rentrer chez elle et sombrer dans un sommeil profond. Elle veut oublier ce qu'elle a vécu, du moins elle espère qu'elle pourra vivre avec.  
Son seul soulagement est d'avoir réduit en bouilli le crâne de ce sorcier qui restera à jamais encré dans son esprit. 

-Levez vous, nous devons continuer notre route. 

Zoé s'agenouille et puise au fond d'elle pour avoir le courage de se redresser sur ses jambes et suivre la femme devant elle.  
Elle s'appuie contre les parois, comme une ivrogne et soupire lorsqu'elle constate que ces tunnels n'ont pas de fin.  Ses pieds nus sont entaillés, pleins de terre et de sang séché. La douleur est tel qu'elle n'a plus l'impression de les sentir. 

Soudain l'espoir rejaillit, Narcissa aperçoit la lumière de la lune s'infiltrer dans les petites ouvertures de la roche. Elle accélère le pas et Zoé, plus difficilement arrive à l'extérieur. 
C'est un terrain vague qui mène jusqu'à un petit ruisseau. La lune est pleine, haute dans de le ciel totalement étoilé. 
L'air pure et frais s'infiltre dans les poumons des deux femmes qui ferment les yeux en appréciant se retrouver en pleine air. 

Zoé se laisse choir sur le sol et observe le manteau noir qui couvre la terre. Elle ne prend pas garde au froid, ni à la douleur qui muselle chaque parcelles de son corps.  
Une terre de profonde ombre, non percée par la pensée humaine, les régions mornes de la mort, où toutes les choses sont oubliées.  
Ce sont les paroles d'une chanson que Zoé se remémore, une chanson dénommée "And Am I born to die ? " Suis-je née pour mourir ? Les paroles reviennent en boucle dans sa tête, comme un disque rayé. 
Elle ferme un instant les paupières ignorant Narcissa Malefoy qui lance quelques tours de magie inexpliqués. 
Zoé a besoin de recueillir tout le courage dont elle peut faire preuve pour continuer sa route, laisser dans cette grotte toutes les atrocités qui s'y sont déroulées. Le kidnapping, Carrow, la torture, le viol...   

-Que faites-vous ? Demande-t-elle à la sorcière. 
-J'appelle à l'aide. J'ignore où nous sommes. 

Narcissa finit par s'asseoir sur l'herbe humide et allume un petit feu pour leur permettre de se réchauffer. Zoé respire lentement, elle semble être endormie, morte de fatigue. 
Ses rêves sont peuplés de cauchemars, du visage sadique de son tortionnaire. A plusieurs reprises elle crie sans pour autant se réveiller et Narcissa sursaute sous la surprise et fini par lui jeter un sort de mutisme pour être certaine que cela n'attire pas de rôdeurs ou d'étranges créatures. 

Lorsque les premières lueurs du soleil se font visibles, prenant une teinte rose orangé, Narcissa bat des cils, s'habituant à la luminosité soudaine et se retrouve avec deux baguettes pointées directement sur elle. Elle détourne la tête et s'aperçoit que Zoé est toujours endormie. 

-Jetez cette baguette au sol Madame Malefoy !  

Après une longue hésitation, Narcissa pose la baguette de Carrow aux pieds des Aurors qui avaient retrouvé sa trace.  Ils prononcent un sort pour ligoter ses poignets et la relève sans ménagement. 

-Qui est-ce ? Interroge un Auror en s'approchant de Zoé. 
-Une moldue, elle est vraiment très faible. 
-L'avez-vous attaqué ? 
-Quoi ? Non ! S'indigne la femme prisonnière.  Je l'ai aidé à sortir de cette caverne ! Nous étions détenues toutes deux par Carrow !  

L'un des Auror fronce ses sourcils et étudie la baguette qu'il a confisqué entre ses doigts. Il doit la faire authentifier au ministère.  
Le plus bedonnant des deux hommes soulève le corps de Zoé à l'aide de ses bras tandis que les membres de cette dernière pendent lourdement. Comme un poids mort.