La sentence de Drago Malefoy

Chapitre 3

Onze jours, onze jours qu'il est coincé dans cette vie de moldu, sans magie.
Depuis le départ du Trio, il a croisé Zoé à quelques occasions. Cette dernière étant souvent à l'extérieur ou bien trop occupée. Elle lui a tout de même appris à utiliser la télévision, le téléphone et la plaque de cuisson. Mais Drago ne veut pas se rabaisser à préparer son repas, surtout sans magie. Alors il a appris à dompter cette étrange appareil qu'est la télévision. Il ne l'avoue pas, mais il est fasciné par cette transmission d'images divertissantes et ridicules.

Il n'a pas vu Zoé de la soirée, le silence est apaisant et Drago en profite pour tester enfin cette fameuse piscine. Il fait nuit, la température est encore agréable. Il retire donc consciencieusement ses vêtements hormis son boxer en lycra noir et pose un premier pied sur la marche appréciant la température de l'eau. À son entrée, un lumière illumine  automatiquement le fonds la piscine, le surprenant. Il observe les alentours et finit par se laisser tomber. C'est agréable. Il nage dans le calme, écoutant les cigales jusqu'à reposer ses bras sur l'une des margelles et ferme les yeux. De temps à autre, il se laisse couler au fond retenant son souffle aussi longtemps que possible afin de faire abstraction de tout ce qui l'entoure.

Il se sentait si bien, si paisible qu'il ne remarque pas que Zoé est entrée dans l'eau à son tour, assise sur les marches observant le blond au fond de la piscine.
Elle ne sait que penser de lui. Comme l'avait précisé Hermione, il est arrogant, hautain, bourgeois et aussi froid qu'un serpent. Et bien qu'elle connaisse son implication dans cette guerre, elle voulait se faire son propre avis sur la personne. Est-ce que Drago Malefoy est vraiment celui qu'il prétend être ou cache-t-il une autre personnalité au fond de lui ? C'est ce qu'elle entend bien découvrir.

Ces derniers jours elle n'a pas pu être présente. Elle terminait ses derniers jours de fac avant de commencer ses trois semaines de congés. Zoé compte bien en profiter et réviser l'avis de Malefoy concernant le monde moldu. Elle se jure pour elle-même qu'il ne retournera pas dans son monde avec les anciennes idées stupides et saugrenues que ses parents ont pu lui bourrer dans le crâne.

Lorsqu'il sort sa tête de l'eau en passant une main dans ses cheveux, il remarque Zoé, qui l'observe non sans un rictus. Elle fume une de ses cigarettes.

Ses cheveux blonds sont relevés dans un chignon désordonné dévoilant sa nuque gracile et ses clavicules apparentes. Ses lèvres sont plus rouges qu'à l'accoutumé. Elle porte un maillot de bains différent de ce lui de la dernière fois, cette fois ci c'était un simple petit bandeau qui masquait sa poitrine généreuse.

-Tu veux goûter ?

Il fronce les sourcils, il n'est pas bien certain de comprendre, est-ce qu'il veut goûter sa poitrine ?
Elle lui tend la cigarette mais il refuse d'un simple coup de tête. Il ne veut pas s'abaisser à une pratique moldue, dangereuse de surcroît et encore moins mettre sa bouche là ou Zoé a posé la sienne – aussi appétissante soit-elle.

Elle hausse simplement les épaules et se contente de l'observer.
Ce qu'il fait aussi en retour tout en conservant un visage impassible.

Il repense au début de semaine lorsqu'il la vue se faire raccompagner par un homme d'une dizaine d'années de plus qu'elle. Il avait pensé immédiatement à ce professeur qui a été évoqué lors de sa première journée. Il s'est alors rendu silencieusement dans sa chambre, allumant la télévision et faisait abstraction des complaintes de plaisir qu'il supposait provenir du rez-de-chaussée. Zoé semblait discrète dans ses ébats, elle n'avait pas l'air de brailler comme cette débile de Parkinson. Ou alors faisait elle le moins de bruit possible pour ne pas le déranger lui ?
Bien que les soupirs soient aussi étouffés que possible, il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il n'arrêtait pas de penser que la blonde était certainement nue à l'étage du dessous en train de jouir du corps d'un  homme plus âgé qu'eux. Sans doute marié.  Et c'était inconfortable pour lui. Les images s'imposaient en lui comme des flashs.
Puis il s'est rappelé que la dernière fois qu'il s'était perdu dans la chaleur d'une femme, c'était avant la mort du Lord. Même bien avant que son propre corps soit détruit par tous les doloris et sectum sempra qui lui avaient été infligés.
Il se souvenait du bruit que ses os faisaient lorsqu'ils craquaient et il terminait toujours par perdre connaissance sous l'intensité de la douleur.