Chapitre 10

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Revoir ce manoir induit une drôle de sensation pour Drago. Il peut encore entendre les cris des victimes et ceux des sous-fifres du mage noir, qui subissaient de violents doloris. Lui même en ayant fait les frais, fréquemment. Un frisson désagréable traverse son échine hérissant ses cheveux désordonnés sur sa tête. 

-Je te préviens Malefoy, menace Harry sa baguette pointée dans son dos. Si tu essaies de nous doubler, je te le ferai regretter. 
-Du calme Potter,
grince le blond. Je suis là pour retrouver ma mère. Pas tenter une évasion stupide. 

Ils passent les grandes portes aux initiales de la famille, argentés et Malefoy constate que rien n'a changé. Quelques cadres sont fichus, tordus ou pendouillent  prêts à tomber. Le mobilier défectueux a été couvert de draps blancs. Il suppose que sa mère n'a pas pu s'occuper de tout remettre en état, sans elfes, sans son père et sans magie. 

C'est menotté que Drago pénètre dans les cachots d'où s'échappe une odeur nauséabonde, restes des prisonniers et de leurs déjections. 
Menotté, il se place devant un mur en pierre tout ce qu'il y a de plus normal et ferme les yeux pour formuler le mot de passe dans son esprit.  Les pierres humides s'écartent les unes après les autres dévoilant un couloir sombre, poussiéreux et rempli de toiles d'araignées. 

-Où conduit ce passage  ?  Interroge Hermione. 
-Dans la forêt. 
-Si Carrow a transplané au bout de ce tunnel, que pourrions nous trouver ? 
-Je ne sais pas, allons voir Granger. Ce n'est que le premier passage, nous en avons une dizaine d'autres à contrôler. 


La grille qui conduit à l'extérieur est fermement verrouillée par le sortilège de protection qu'avait mis en place Lucius Malefoy. Si ils s'étaient échappés par cette porte, Malefoy doute que Carrow ou même sa mère aient pu prendre le temps de la clôturer et de lancer un nouveau sortilège. 

-Allons voir ailleurs, ce n'est pas ici. 

Les trois Gryffondors et le Serpentard remontent jusqu'au hall d'entrée majestueux.  Les yeux aciers de Drago scrutent chaque recoins, au cas où les Aurors seraient passés à côté d'un indice crucial. 

Dans la salle à manger principale, il prononce de nouveau un mot de passe, à voix basse cette fois et une sorte de ligne blanche frétille contre les murs, comme du feu qui consume lentement du papier. Ron tend sa baguette en l'air paniqué et sur ses gardes, quand une porte  se révèle à eux. 

-Et celle-ci Malefoy ?
-Elle conduit sous le manoir, c'est un endroit dans lequel vous-savez-qui avait l'habitude de se rendre avec ses plus fidèles mangemort. 
-Tu n'y étais pas convié ?
Demande Harry avec dédain. 
-Ferme là Potter, tu ne sais rien de ce que j'ai enduré ici, alors je t'interdis de l'ouvrir en toute impunité. C'est clair ? 

Ses yeux lancent des éclairs essayant de foudroyer le survivant sur place. 

-Nous ne sommes pas ici pour ça, allons dans ce sous-sol, souffle Hermione exaspérée.

Dans un accord silencieux, les deux ennemis se mirent à suivre les couples Granger et Weasley. Ils dévalent des marches en colimaçon, qui débouchent dans une grande pièce dépourvue de fenêtres et de lumière.  

Une grande table ovale en bois massif trône au centre de la pièce. Il y a des tâches de sang séché sur le plateau arrachant une grimace de dégoût à Ron. Harry et Hermione formulent un sortilège pour éclairer le reste de la pièce constitué de bibliothèques, contenant toutes sortes de livres de magie noire. Mais rien de suspect. Aucune trace de Narcissa ou même du passage de Carrow. 

Les heures suivantes, ils ont consultés six autres passages secrets, tous intacts et sans traces. L'étincelle d'espoir qui animait Drago s'amenuise petit à petit. 
Il sait pourtant au fond de lui qu'il est arrivé quelque chose à sa mère. Elle n'a pas pu s'échapper de son propre chef. 

La nuit commence à tomber. Les quatre jeunes adultes sont assis dans le salon. Hermione feuillette un livre, Harry observe par la fenêtre songeur, les sourcils froncés. Ron ballotte sa main sur son ventre en train de vivement gargouiller à cause de la faim et Drago, assis à même le parquet, la tête entre les mains en train de réfléchir encore et encore pour trouver une solution. 

-Et si ta mère s'est volontairement enfui avec ce Mangemort ? Questionne Harry en se retournant près d'eux. 
-Arrête d'insinuer ce genre de connerie Potter, ma patience à des limites. 
-J'explore toutes les hypothèses. Admettons qu'elle et Carrow avait des atomes crochus, bien plus qu'une relation cordiale ? 


Malefoy se lève à toutes jambes et fonce droit sur Harry qui pointe une baguette en direction de son ennemi de toujours. Drago faisait une tête de plus que le survivant, arrivant rapidement prêt à en découdre. Voulant le réduire en bouilli, le massacrer et extérioriser toute cette haine qu'il ressentait à son égard. 

-Petrificus totalus ! 

Le sort percute Malefoy qui tombe raide contre le sol, bougeant simplement les yeux. A cet instant, les pensées du blond se bousculent, il a envie d'hurler de rage, de se débattre et d'annuler le sort. Il s'imagine remuant contre le sol, retrouvant l'usage de ses membres. Mais tout ce passe dans sa tête. En réalité, il est aussi immobile qu'une gargouille. Ses prunelles bleues suivent les mouvements du survivant qui le laisse, pour s'asseoir auprès de ses amis. Espèce de connard ! 

-Je ne comprends pas Harry, si Carrow a kidnappé Narcissa Malefoy, où iraient-il ? Qu'elle serait la suite de son plan ? Il n'a nul part où aller. A moins qu'il ait eu un plan de secours, depuis le début au cas où Voldomort perdrait. 
-Je ne pense pas qu'il ait songé à cette éventualité Hermione, dit Harry en s'adossant sur le canapé. Pour Voldomort et les Mangemorts, seule la victoire était possible. Ils pensaient que j'étais un simple gosse, étudiant et naïf. Mais ils n'ont jamais soupçonné un seul instant que j'étais entouré. Des sorciers puissants, de mes amis et de l'Ordre. 

Hermione pause une main compatissante sur celle de son meilleur ami et lui sourit tendrement.   Certes ils ont tous combattus, certains ont périt, d'autres souffrent de séquelles physiques ou psychologiques, ou encore, il y a des personnes comme Harry, Ron et Hermione qui s'accrochent à une nouvelle vie, faite d'amour, de quiétude et de paix. 
Mais la survivant est bien trop humble au goût de la jeune femme. C'est lui qui s'est rendu, dans la forêt interdite, se sacrifiant pour sauver ses amis et mettre un terme à cette guerre, puis c'est encore lui qui s'est retrouvé face à face avec se monstre jusqu'à ce que l'un des deux succombe. 

-Il doit vouloir terminer la quette de Voldomort, me tuer. Le venger. Soupire Harry. 
-Alors si c'est le cas, c'est un piège. Il est en train de se refermer sur nous Harry. Nous ferions mieux de nous rendre au ministère et de laisser les Aurors traiter cela. 

Toujours immobilisé, Malefoy en entendant ces propos eu envie d'hurler de toutes ses forces de ne pas laisser cette affaire entre les mains du Ministère, il s'agit de sa mère ! 

-Si c'était un piège, pourquoi passerait-il par le biais des Malefoy ? Rumine Harry en se pinçant l'arrête du nez. 
-Parce que c'était la seule cible qu'il pouvait atteindre. Par ailleurs, même si cela me fait mal de l'admettre, Malefoy a raison. Sa mère t'a aidé dans la forêt. Pour Carrow cela serait une pierre, deux coups s'il parvenait à vous ... Tous les deux.  
-Alors comment trouver une issue ? Qu'allons nous faire ?  
-Je ne sais pas encore Harry,
lâche Hermione las. Je vais y réfléchir cette nuit. 

D'un coup de baguette, Hermione fait apparaître un petit repas. Ron se jette avec envie non feinte sur le plat de poulet et le jus de citrouille. 
Quant à lui, Harry annule le sort sur Malefoy qui enfin retrouve l'usage de ses membres engourdis. 

-Espèce de sale gobelin de merde ! S'égosille le blond.  Si tu oses encore ...
-Calme toi Malefoy, je peux recommencer si tu veux ? Maintenant viens manger un peu. Nous n'avons pas encore terminé nos recherches. 

Malefoy ne mangea guère, il n'avait pas la tête à cela. Il s'éloigna un instant du Trio d'or pour trouver une carte du manoir. Il avait besoin de visualiser toutes les options. 
Alors qu'un feu crépitait dans la cheminée en marbre noir, Drago essayait de réprimer le dégoût qu'il pouvait ressentir en entendant la belette et Granger s'embrasser tout en faisant preuve de niaiserie. Ce qu'ils peuvent être répugnants ces deux là. 









La sentence de Drago MalefoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant