Chapitre 11

137 7 0
                                    


-Donne moi ton bras mon garçon. 

Il a l'impression que sa voix résonne comme un écho dans toute la pièce.  
Tout est terne aujourd'hui. Le ciel est orageux, le manoir est sombre, dépourvu de lumière naturelle. Il y fait froid, comme si des détraqueurs planaient au dessus de l'immense maison familiale. 

Drago n'a pas dormi depuis plusieurs jours, ni même mangé. Il était nauséeux, faible et effrayé. 

-Fils, donne lui ton bras ! Grogne son père lui donnant un coup de canne sur la jambe. 
-Qui y-t-il Drago ? Tu ne me fais pas confiance ? 


Le seigneur des ténèbres marche sans un bruit autour du jeune Malefoy, à genoux. Il observe les pieds nus du Lord. Ils sont gris, aux ongles affreusement longs et pointus. 

Son pouls bat à tout rompre, il est certain que son père, sa mère et surtout le Lord peuvent les entendre. 
Il n'arrive pas à prononcer un mot, le cœur au bord des lèvres, près à vomir ce qu'il n'a pas dans son estomac. 
Il savait que ce jour arriverai. Il espérait y échapper. 

-Bien, tu ne daignes pas me répondre misérable gamin, grogne le puissant mage noir. 

Il se recule, roule sa baguette entre ses doigts pâles  et la pointe sur Drago. Ce dernier sait très bien ce qu'il l'attend. Mais il ne parvient toujours pas à prononcer un mot. 

-Endoloris ! 


Le sort percute le corps aminci du jeune Malefoy, l'obligeant à s'écrouler sur le sol. 
Le mot "douleur" est un doux euphémisme à côté de ce qu'il ressent. Son corps se brise, ses os, ses chaires, ses organes tout est meurtri. Il hurle et se contorsionne. Puis au bout de quelques secondes, qui semblèrent une éternité pour Malefoy le sort s'arrête. 

Il n'a pas la force de se relever, ses membres tremblent sous le choque de l'assaut subit. 

-Endoloris ! Prononce une seconde fois Voldomort en visant Drago. 


Les cris franchissent la barrière de ses lèvres sans qu'il ne puisse les contrôler. La douleur est si vive, si intense qu'il préférerait mourir à cet instant précis. 
Il a l'impression que ses os se brisent petit à petit, qu'il entend le moindre craquement, la moindre fêlure.  Une seule et unique larme perle long de sa tempe et s'égare dans ses cheveux blonds. 
Il n'avait même pas la force de pleurer. 

Cette fois ci, le sortilège dure plus longtemps jusqu'à ce que Drago perde connaissance.
 
Ce n'est que quelques jours plus tard qu'il a ouvert les yeux, allongé sur son lit, torse nu. 
Il se redresse en grimaçant à cause de ses blessures. 

-Maître Drago doit rester allongé. Maître n'est pas encore remis et en état.  Dit l'elfe en lui tendant une potion qui a une odeur à faire fuir un troll. 

Drago boit entièrement la substance verdâtre. 

-Dégage d'ici Dolly. Je n'ai pas besoin de toi. Grogne Drago.  

Le petit elfe claque dans ses doigts et disparaît d'un  bruit aérien.  C'est avec difficulté que le jeune Serpentard sort de son lit, les jambes flageolantes. Il s'appuie contre le bois du lit et s'avance lentement jusque dans la salle de bains qui jouxte sa chambre. 
Il s'appuie sur l'immense vasque et reprend son souffle. Il fait vraiment peine à voir. Il peste contre lui même d'être aussi faible. 
Dans le miroir, il observe son reflet. Sa peau est encore plus pâle que d'habitude, les cernes violettes, ses yeux injectés de sang. Jamais il n'avait touché le fond à ce point. 
Puis une tâche noire attira son attention. Il baisse les yeux sur son avant bras où se dessine un crâne et un serpent.  Il est marqué. 

Sous le choque, Drago tombe à la renverse et vomit ses tripes sur le sol carrelé. La vision de ce tatouage maudit lui donne envie d'hurler, de mourir. Il vomit encore et encore de dégoût, de peur, de désespoir. 

-Malefoy ! Malefoy réveille toi ! 

Il sursaute vivement et sort de son sommeil agité en tenant son bras.  Il transpire et met un certain temps à comprendre qu'il est en présence des Gryffondors et que son rêve appartient au passé.  
Haletant, il essuie son front humide de sueur et prend une grande inspiration. Détournant volontairement le regard pour ne pas affronter celui de Potter. A en juger par la tête de ce dernier, Malefoy a dû être plutôt éloquent dans son sommeil agité. 

Il faisait jour, les rayons du soleil peinaient à s'infiltrer entre les nuages. Drago avait besoin d'air, il avait besoin d'oublier et surtout de retrouver contenance pour ne pas défaillir devant ce putain de Trio d'or. 

Il franchit les grandes portes fenêtres et marche dans le parc sous le regard inquisiteur du survivant.  Ce dernier le suit à la trace, ne cherchant pas à se cacher ou encore à être discret. 

-Laisse moi tranquille Potter. J'ai besoin d'air. 
-Je ne te fais pas confiance Malefoy, si tu bouges, je bouge et c'est pareil quand tu vas pisser ! 

Malfoy tourne la tête en grognant et accélère le pas jusqu'à ce qu'il arrive dans un petit kiosque en pierre. C'était un coin qu'il avait l'habitude d'investir pour se changer les idées.  La vue se dégage sur une immense forêt et des pleines verdoyantes, sans aucune habitation.  Il ne prête pas attention à son ennemi qui est appuyé contre une colonne, les bras croisés. 

-Tu a rêvé du jour où tu as reçu la marque ? Demande Harry. 
-De quoi je me mêle Potter ? Qu'est ce que ça peut te foutre ?  
-Je m'en fous. J'ai juste l'impression que ça a été difficile pour toi. 


Maelfoy pouffe et se retourne pour faire face à son interlocuteur. 

-Difficile est un euphémisme Potter, tu ne sais pas ce que j'ai enduré. Tu sais rien. Alors épargne moi cette tentative absurde et inutile d'empathie à mon égard.  Tu es un ignorant Potter. Tu n'as pas choisi d'être l'élu, d'être la proie de tu-sais-qui et bien moi non plus je ne l'ai pas choisi ! 
-Tu y as été contraint ? 


Harry tente d'en savoir plus à son propos. Malefoy en dévoilait plus que ce qu'il ne l'aurait cru, même si c'est sous l'effet de la colère.  Il l'a entendu gémir et supplier dans son sommeil, même se débattre.  C'est à cet instant qu'il a octroyé le bénéfice du doute à son camarade de Serpentard. 

-Par Salazar ! Drago lève les bras au ciel. Quand vas-tu la fermer ?  Quand vas-tu cessé d'être en quête de vérité. Tu ne sauras rien. Surtout que tu serais assez perfide pour t'en servir contre moi et m'envoyer à Azkaban.  
-Tu te trompes Malefoy.  Harry inspire et commence à marcher suivant un chemin imaginaire. J'ai entendu ce que tu as dit lorsque tu dormais. Je pensais que tu étais comme ton père, que tu suivais les idéaux de Voldemort comme un mantra. Mais tu as visiblement été contraint et forcé. 
-Cela ne change rien. Ce n'est pas aussi simple qu'il n'y parait.  Tu ne pourras jamais imaginer ce que j'ai enduré. Alors maintenant penses ce que tu veux, je n'en ai rien à foutre. Ce qui compte pour moi, c'est de retrouver ma mère seine et sauve. 


Sans laisser le temps à Harry de répliqué Drago à rebroussé chemin jusqu'au manoir voyant que Granger s'agitait sur la terrasse avec la boite noire des moldus dans la main. 
Elle se précipite vers Harry et Drago entend le prénom de Zoé. Que ce passe-t-il avec elle encore ? Et pourquoi cela l'intéresse ? 

-Je n'ai pas de nouvelles ! 

Il entend, comprenant que cela inquiète Granger. 

-Ne t'en fais pas Mione, peut-être qu'elle fait la fête, tu la connais. 
-Je sais Harry, mais j'ai un pré-sentiment.
Elle soupire. Je lui ai envoyé un message hier soir. 
-Attendons encore un peu, et si besoin nous nous rendrons chez elle. 


Les deux amis passent devant Drago, sans lui adresser un seul regard. Potter a raison, Zoé doit certainement être dans les bras de ce crétin d'homme marié. 

-Alors Maelefoy, il me semble qu'il reste deux passages secrets à vérifier. Tu nous y conduis ? Lui demande Hermione. 
-Il reste le bureau de mon père, il changeait les sortilèges de protections régulièrement, j'espère qu'il ne l'a pas fait avant son arrestation. 

Ils gravissent les immenses marches du manoir et marchent dans le labyrinthe avant d'entrer dans un bureau, décoré d'argent, de noir et velours. Hermione ne peut contenir le frisson qui la traverse au même instant où ses pieds foulent le sol de l'entre de Lucius Malefoy. 

Les sourcils de Drago se froncent lorsqu'il constate qu'un verre renversé gît sur la vignette en cuir de licorne, laissant le liquide ambré du Whisky pur feu collant et à moitié sec. Ce n'est pas dans les habitudes de son père. Bien que ce dernier était quelqu'un de secret, il savait que son père ne buvait pas, voir jamais dans son bureau. 

-Quelqu'un est venu ici. Assure-t-il la voix traînante. 
-Comment le sais-tu ? 
-Le verre renversé et la plume est cassée en deux.
Dit-il en prenant l'objet brisé entre ses mains. Il s'est passé quelque chose. 
-Si il y a un passage secret ici, ouvre le Malefoy qu'on puisse voir si ta mère ou Carrow est passé par là. 


Contrairement aux huit précédentes fois, Malefoy ne formule pas de sort. Il se dirige vers la vitrine, l'ouvre puis tire des livres sur la tranche. Une sorte de code.  
Il espère juste que celui qu'il connait n'a pas été modifié. Les rouages de son cerveau fonctionnent rapidement, il se concentre faisant abstraction des bruits provoqués par ses camarades de Poudlard. 

Une fois terminé, il fait un pas en arrière et attend. Mais rien ne vint. Il recommence une nouvelle fois, pensant avoir tiré le mauvais livre mais encore une fois, rien de bouge.  

-Putain ! Il s'agace les dents serrées. Il a changé. J'en étais certain ! Comment on va faire ? 
-Il est peut-être possible de prendre le chemin en sens inverse. Où conduit ce passage ? 
-Je ne suis pas sûre, je ne l'ai jamais emprunté. Il devait le savoir ce fils de chien ! 

Drago donne un grand coup de pied dans la chaise, qui se brise et vole en éclat dans la pièce. 

-Il faut tenter le tout pour le tout. 

Drago sort de nouveau la carte et essaie de trouver l'issue de ce passage. Harry et Hermione fouillent dans le bureau espérant trouver un indice. 

-Alohomora ! 

Tous se retournent vers Ron qui venait de lancer le sort en direction de la vitrine. Est-ce possible d'être aussi con que ça ? Pense Drago en levant les yeux au ciel. 

-Ron... Pouffe Hermione légèrement moqueuse.  
-Quoi ? Je voulais essayer. 
-Je doute que Lucius Malefoy protège ses secrets susceptibles d'être révélés au grand jour par un simple sort de déverrouillage. 

Elle glousse et dépose un bisous sur sa bouche alors qu'il se sent penaud. 

-Je sais ! S'égosille presque le Serpentard.  Si nous empruntons le sentier des Chaporouges nous arriverons au puits des Vélanes. Il doit y avoir une porte au loin ou peut-être une autre route. 
-Allons-y. 





La sentence de Drago MalefoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant