Chapitre 26

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Ce n'est que l'après-midi que Malefoy décide de descendre. Son ventre commence à lui crier famine.  

Contrairement à d'habitude, il ne trouve pas les autres assis, sur la terrasse. Ils sont tous dans la cuisine et ont tous un air sérieux imprimé sur le visage. Même Potter lui fait honneur de sa présence. Et en vue de la tête qu'ils font, rien ne présage de bon pour le Serpentard. 

-Quel honneur ! Le Trio d'or en personne pour m'accueillir ! 
-Malefoy, soit un peu sérieux quelques minutes. Tu es vraiment gonflant ! 


Le concerné sourit en coin et cherche Zoé du regard. Il veut savoir si elle va bien.  Il estime qu'il n'aurait peut-être pas du s'enfuir tout à l'heure mais c'était la meilleure chose à faire. 
Comme il s'en doutait, elle l'ignore ostensiblement en fixant le carrelage à ses pieds. 

Bon que ce passe-t-il ? 

Est-ce qu'elle a avoué aux Bouffondors qu'il l'avait baisé et ils veulent lui faire la peau avant de l'expédier à Azkaban ? 
En tout cas ils ont un air beaucoup trop solennel. 

-Bon, Malefoy... Nous sommes ici car nous devons  t'annoncer quelque chose. 

Il se tend. Il n'attend aucune bonne nouvelle de la part de Potter et sa clique. 

-Crache ta citrouille alors ! S'agace Malefoy en s'appuyant de manière nonchalante contre le mur. 
-Normalement il te restait encore deux semaines avant d'être représenté devant le Magenmagot. Ils ont avancé ta date d'audience à ce mardi. 
-Quoi ? Mais pourquoi ? S'indigne Drago. 
-Nous n'avons aucune explication. Tu vas recevoir un Hibou pour te donner davantage de précisions. 
-Quand ? 
-Certainement aujourd'hui.
Harry se lève, se place devant lui. On va rester en attendant. 

Vue la tête de Potter, Drago pense que cette nouvelle n'est certainement pas de bonne augure pour lui. 

Zoé est la première à quitter la cuisine pour aller fumer une cigarette. Drago profite de cet instant, alors que les Gryffondors se sont lancés dans une discussion houleuse, ne remarquant pas qu'il déserte à son tour. 

Il retrouve la blonde, adossée contre le mur du garage en train de fumer un cigarette. 

-Tu leur as dit quelque chose ? Crache-t-il comme du venin. Tout ça à cause de ce qu'il s'est passé ce matin ?
-Quoi ?
Elle demande surprise. Non... Je...
-T'es contente  ? Tout le monde va savoir que j'ai baisé une putain de moldue ? Et on va m'expédier à Azkaban pour ça ? Parce que tu étais vexée et que tu as voulu te venger ? 
-Mais... Je ne vois pas de quoi tu parles !
Essaie d'articuler Zoé abasourdie par toutes les inepties que lui balance le Sorcier. 
-Putain ! Mais tu croyais quoi ? Que parce que j'ai daigné te sauter que tu pouvais pleurer dans mes bras ? J'en ai rien à faire de tes états d'âmes. Il dit dédaigneusement.  

Zoé n'en croit pas ses oreilles, ses yeux s'imbibent de larmes qui menacent de dévaler ses joues à tout instant. 

-J'ai fait ça parce que je me faisais chier ! Tu restes une moldue, comment tu as pu croire que tu étais spéciale pour moi ? Il ricane de façon mauvaise. Des femmes j'en ai baisé, tu n'étais pas exceptionnelle Zoé. J'espère que tu es contente et que tu as réussi ton coup. Je vais finir à Azkaban tout ça parce que tu aurais voulu que je te console. Mais tu es insignifiante pour moi. 

Zoé est complétement sidérée.  Sa bouche est ouverte mais aucun son ne passe. Chaque mots que prononcent Malefoy lui font l'effet d'un coup poignard dans le cœur.  
Elle ne retient plus ses larmes désormais et attend qu'il fasse demi tour pour se laisser glisser contre le mur tentant de calmer la douleur qui lancine dans sa poitrine. 

Sans un mot, elle est allée chercher ses clés de voiture suscitant la curiosité d'Hermione. 

-Tu vas où Zoé ? 
-Euh...
Elle force un sourire et ne prête pas attention à Malefoy qui ronge ses ongles. Je vais voir mon prof, tu sais...

Hermione lui adresse un grand sourire tandis que Malefoy relève la tête brusquement en sa direction, le teint livide.
Ses yeux d'un bleu polaire croisent le brasier ambré de Zoé. 

Elle ne peut pas partir, pas maintenant, pas pour retrouver ce connard de ... Mais lorsque la porte d'entrée se referme sur elle Malefoy donne un coup de pied dans la chaise en face de lui et se retient de lui courir après. 

Par Merlin ! Pourquoi lui avait-il dit toutes ses choses horribles aussi ? Dès qu'il les a prononcées, il les a immédiatement regrettées. Il ne pensait pas un traitre mot de ce qu'il a pu dire. Il se sentait simplement trahis, certain qu'elle a révélé leur secret aux trois Gryffondors. 

Malefoy les observe un par un. Aucun ne le fixe avec animosité. Chacun vaque à ses occupations et Granger glousse comme une gamine,  même en taquinant son petit ami. 

Si Potter et Granger étaient au courant de ses parties de jambes en l'air avec la moldue, il ne serait déjà plus de ce monde. 

Malefoy se rend compte qu'il a déconné. Qu'il a eu tout faux. Qu'il a voulu contre-attaquer, encore une fois, pour faire encore plus de mal à son supposé adversaire. Mais il s'avère que Zoé n'a strictement rien fait a part encaisser toutes le venin qu'il lui a craché au visage. 

Un hibou arrive et entre dans le salon-séjour rompant le fil des pensées de Drago qui est envahit par les remords. Harry attrape la lettre entre ses mains pour entamer la lecture. 

                   Monsieur Malefoy, compte tenu des informations portées à la connaissance du Ministère de la Magie, nous avançons votre audience à ce mardi, dix heures pétantes. Vous serez escorté par deux Aurors désignés à cet effet.  
Il a été rapporté par courrier anonyme les faits suivants : 

                ✦ Vous avez quitté le lieu de votre emprisonnement pour vous rendre au Manoir Malefoy, sans l'accord du Ministère.

               ✦ Vous avez sciemment participé à l'évasion d'un dangereux criminel dénommé M. Amycus Carrow, partisan de celui-dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom, de la prison d'Azakaban.

-Quoi ! S'égosille Malefoy chancelant  avant de s'appuyer contre le canapé. 

Cependant Harry continue sa lecture. 

              ✦ Vous avez enfreint les règles de votre peine et avez rendu visite, les jours précédent cette lettre à Madame Narcissa Malefoy, alors que tout contact avec le monde magique était proscrit mis à part Mr. Potter et Miss Granger. 

                C'est pourquoi vous serez jugé afin que le Magenmagot décide de la peine à purger ainsi que de ces conditions. 

                Veuillez agréer Mr Malefoy nos salutations les plus cordiales. 

Malefoy arrache le parchemin des mains du survivant afin de relire la lettre de ses propres yeux. 
Comment cela est-il possible ? Comment peut-il être accusé de tout ceci alors que ce n'est que pure calomnie. 

-C'est quoi ce bordel ! Il hurle en chiffonnant la lettre. Putain ! Potter j'étais parti à la recherche de ma mère avec toi, je n'ai pas  fui cette maison ! 
-Et pour le reste Malefoy ? L'interroge Harry. 
-Mais c'est des conneries !  Clame Drago en faisant les cents pas. Je ne suis pas complice et je n'ai encore moins rendu visite à ma mère ! J'étais avec Zoé, ici tout ce temps ! 

Les trois Gryffondors l'observent silencieusement. Ils doutent certainement de la sincérité de Malefoy, cependant ils doivent admettre qu'il a proposé de venir à la recherche de sa mère en compagnie d'Harry. 

-Il y a forcément un plan contre moi, passez moi sous veritaserum ! Je ne comprends pas ce qu'il se passe. 
-Si tu dis la vérité Malefoy, Zoé pourra peut-être témoigner en ta faveur. 

Il fait volte face d'abord enjoué par cette suggestion. Cependant il repense à ses dernières minutes avec elle. Il a été tellement mauvais qu'il est certain qu'elle ne voudra pas lui venir en aide.  

Le Serpentard s'installe sur le canapé, les coudes sur les genoux et la tête dans les mains, totalement désemparé. 

-Quoi qu'il se passe, quoi que je fasse, tout le monde cherchera à m'incriminer perpétuellement. Parce que je suis un Malefoy, parce que j'ai été contraint de rallier les rangs du Mage noir...



La sentence de Drago MalefoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant