Le Lac - 5

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«- Et bien qu'est-ce qu'il t'arrive Louis ? Tu ne sors pas ? me héla l'une des demoiselles à demi-nue.

- Je... Euh... Cette course m'a donné chaud. Je vais rester un moment dans l'eau à me baigner. Le temps de me refroidir. Enfin de me rafraîchir. Je vous rejoins dans peu de temps. »

Les jumelles haussèrent des épaules devant mon étrange fantaisie et prirent la direction de notre campement provisoire. Je ne pus me retenir de les regarder s'éloigner en admirant leurs fesses sous le tissus humide. Lorsqu'elles furent devant nos affaires, elles se saisirent chacune d'un drap de bain et s'enveloppèrent dedans.

La cause de mon émoi ainsi masquée, j'espérai que mon érection disparaîtrait rapidement. Malheureusement pour moi, il me fallut attendre plusieurs minutes pour chasser la troublante image de mon esprit et sentir mon désir s'atténuer.

Mon sexe ayant en grande partie perdu de son volume et je pus enfin sortir de l'eau sans trop craindre le regard des deux filles qui ne cessaient de m'observer. Instinctivement, je tentai de vérifier que mon caleçon n'offrait pas la même transparence. Bien sur, il me collait aux jambes, comme tout vêtement avec lequel on se serait baigné, mais il avait gardé une opacité suffisante.

Quand j'approchai des deux sœurs, l'une d'elles me tendit son drap de bain. Par précaution, je l'en remerciai sans trop la regarder. Je doutais que sa culotte ait eu le temps de sécher et il valait mieux éviter les tentations. Puis, après avoir retiré la plus grande partie de l'eau sur mon corps, je m'allongeai sur le ventre à côté de mes camarades, assises en tailleur. Cependant, malgré tous les efforts de ma volonté, je ne parvins pas à regarder autre chose que leur corps magnifique. Installé comme je l'étais, il me fut impossible de ne pas apercevoir leurs cuisses et les fesses de l'une et le pubis de l'autre. Évidemment, le feu couvé s'embrasa de nouveau en moi. Mais positionné sur le ventre, rien ne témoigna de mon excitation et je m'accommodai de l'inconfort que cela m'occasionnait.

«- Dites moi les filles, je peux vous demander un service ? osai-je après un moment de silence entre nous.

- Bien sur, que veux-tu ?

- J'aimerai que, pour cet après-midi au moins, vous fassiez en sorte que je puisse faire la différence entre vous. »

Les filles échangèrent un de leur regard complice puis hochèrent de la tête en signe d'accord.

«- Une tresse serait un moyen suffisant ? me demanda celle qui se trouvait le plus prêt de moi.

- Très bonne idée !

- Et laquelle de nous deux devra la porter ?

- Je ne sais pas moi, tiens pourquoi pas Églantine. Mais la vraie hein ! Je n'ai pas envie que vous fassiez votre petite inversion des rôles.

- Ne t'inquiète pas, on va jouer le jeu, me répondit Marguerite en se déplaçant à genoux pour venir se placer derrière sa sœur. »

Au passage, elle se saisit de la brosse qu'elles avaient apportée puis la passa dans la chevelure rousse de son double. La coiffeuse improvisée sépara ensuite la masse épaisse en trois parties qu'elle entrelaça lentement. Personne ne parlait. Marguerite adoptait un air concentré pendant que sa sœur souriait légèrement en fermant les yeux. Je profitai de ces instants pour bien dévisager mes deux camarades.

Depuis mon arrivée la veille, je n'avais vu en elles qu'un étrange binôme espiègle et sympathique sans m'attarder sur leur apparence. D'ailleurs, j'avais été trop ébloui par la beauté de leur aînée et la sensualité de Gabrielle pour penser à autre chose. Les bessonnes s'étaient imposées à mon esprit sous la forme de nouvelles camarades et pas autre chose. Mais à cet instant, je prenais conscience du charme qui irradiait de Marguerite et Églantine. Bien sur à cet instant, j'étais subjugué par la délicatesse de leur corps dévoilé, mais quand ils cessaient d'être moqueurs ou provocants, leurs sourires reflétaient une immense gentillesse et une douceur non feinte. Leurs regards témoignaient de leur curiosité permanente mais ils n'avaient jamais rien de méchant. Je pouvais même y lire de la timidité quand elles oubliaient d'être les deux chipies du château. Les quelques tâches de rousseur qui décoraient leurs joues ne faisaient qu'apporter une touche d'élégance supplémentaire.

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