Emotions - 1

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«- Oh ! Mais quel étrange animal a trouvé refuge dans notre baignoire, s'exclame la première bessonne en s'immobilisant sur le seuil de la porte.

- Un animal étrange ? Est-ce une sirène ? enchérit sa sœur qui ne tarda guère à venir troubler mon intimité à son tour.

- Hmm, non. Dans les livres que j'ai lus, les sirènes ont les cheveux longs et une poitrine avantageuse. Ici, il semblerait que ce ne soit pas le cas. »

Feignant de ne pas les remarquer pour ne pas rentrer dans leur jeu, je me redressai et commençai à vouloir sortir du bain.

«- Attention Margot, l'animal paraît vouloir s'échapper. Prends garde !

- Crois-tu qu'il soit dangereux ?

- Je n'en sais rien, mais restons sur le qui-vive, on ne se sait jamais, souffla Églantine en avançant sur la pointe des pieds, suivie de sa sœur, telles deux exploratrices dans la savane, en quête d'un animal exotique. »

Debout dans la baignoire, je saisis le drap de bain que j'avais préparé, toujours indifférent.

«- Attends, je crois savoir de quelle espèce il s'agit.

- Ah oui ?

- Oui, regarde cette étrange chose trônant au niveau de son entre-jambes.

- Effectivement, voilà une chose pour le moins intrigante.

- Je crois que nous sommes en présence d'un animal que l'on désigne sous le terme « Homme ».

- Et cette chose que nous avons remarqué, qu'est-ce donc ?

- Je crois, qu'à l'image du scorpion, l'Homme est doté d'un dard dont il se sert pour libérer une sorte de... venin. »

J'eus du mal à conserver mon sérieux. Mais je n'intervins toujours pas dans la farce dont j'étais le spectateur privilégié.

«- Et ce venin est mortel ?

- Non, mais il est dangereux. Quand l'Homme injecte son venin dans une femme, celle-ci tombe en pâmoison et bien souvent son ventre se met à gonfler. Cela dure alors pendant des mois. Et cela se termine dans d'immenses souffrances.

- Oh mon Dieu, prenons garde !

- Viens, approchons ! »

Les filles vinrent se placer à mes côtés, l'une à ma gauche et l'autre à ma droite, et chacune se mit à caresser ma peau comme elles l'auraient fait avec un chat ou un chien.

«- Il n'a pas l'air très dangereux.

- Sans doute est-ce un spécimen qui a été domestiqué et qui a du s'enfuir d'une ménagerie de passage dans la région.

- En tout cas, il a la peau douce. Dis Églantine, tu crois qu'on peut l'adopter ?

- Demandons à maman. Je suis certaine qu'elle n'y verra pas d'inconvénient à condition que nous soyons prudente à ne pas trop nous frotter à son dard.

- Voilà pourtant une chose qui m'intrigue... J'aimerais bien le voir cracher son venin.

- Nous trouverons bien une solution, mais cela devra rester entre nous.

- Oh chouette ! Je suis impatiente de voir ça.... »

Je ne pus me retenir d'éclater de rire. Devant ces deux chipies, je n'arrivais pas à garder mon sérieux davantage.

«- Je crois que vous êtes restées trop longtemps au soleil au bord du lac.

- Même pas, rétorqua celle qui me semblait être Marguerite. Nous n'y sommes restées que quelques minutes. Mais sans toi, ça n'avait pas le même intérêt.

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