J'avais toujours su que partir en mission signifiait forcément de se confronter à un moment ou un autre au danger, qu'il était probable que le combat soit engagé à tout moment, même aux instants où on s'y attendait le moins. Tout être qui s'engageait sur la voie shinobi y était scrupuleusement préparé, et était conscient chaque seconde de ce que cela signifiait, des épreuves qu'on se devait d'être prêt à affronter.
Pourtant, moi, j'avais l'impression de ne pas être prête du tout.
Je le sentais au fond de mon estomac, le danger qui approchait. Mon corps n'avait pas encore tout à fait émergé du sommeil, et pourtant cette chaleur menaçante que je sentais tout autour de nous m'en avait violemment extirpée. Ce frisson qui semblait m'avoir manqué, à présent, me terrifiait, parce que je me sentais aveugle et démunie d'avantages pour m'en sortir. Je me rendais compte à cet instant à quel point j'étais devenue sauvage, craintive, et surtout que les choses ne seraient jamais comme avant, que je ne savais plus m'armer de courage. Je regrettais ce temps où rien ne me faisait peur, lorsque je fonçais sans craindre les conséquences parce que je me sentais forte, comme ce doux pouvoir qu'a la vie parfois de vous faire sentir immortel parce que vous êtes sûr qu'il y a quelque chose derrière qui vous protégera toujours, et qu'il ne peut rien vous arriver, à vous.
Tout ceci se bousculait dans ma tête tandis que je m'armais lentement d'un kunaï à mon tour, et que je me plaçais derrière le dos de mon sensei pour couvrir ses angles morts. Je sondais les arbres obscurs au loin d'où pouvait surgir à n'importe quel moment cette menace palpable dans l'air, et les bourdonnement dans mes oreilles me compressèrent le crâne sous le coup de la peur et de l'agitation. Mon cœur y battait si fort, contre mes tempes, et je m'acharnai pour faire cesser les tremblements incontrôlables de mes genoux.
Je tentai de me rassurer désespérément, par tous les moyens possibles. Je me remémorai les mots que j'avais lu sur les lèvres de mon sensei la veille au soir, qui disait que l'ignorance de nos ennemis potentiels sur la véracité de ma situation constituait un avantage certain. Oui, personne ne pouvait se douter que je n'entendais pas, et c'était d'autant plus invisible maintenant que je pouvais déceler la présence d'autrui dans mon sillage.
Je soufflai nerveusement, tendue à l'extrême. Ca s'approchait, et c'était monstrueusement oppressant de sentir une telle aura menaçante foncer droit sur nous.
Je sentis la main gantée de Kakashi-sensei frôler mon bras. Elle sembla aspirer une partie de mon angoisse, par le doux pouvoir que cet homme exerçait naturellement sur moi mais également parce que je venais d'oublier que je n'étais pas seule, et que j'avais l'un des ninjas les plus puissants du pays juste derrière moi.
La seule chose que je regrettais, c'était de combattre sans entendre l'une de ses directives qui pourrait peut-être me sauver la vie.
Toute l'étendue de ces affres et réflexions qui avaient déferlé dans ma tête n'avaient pas duré plus d'un millième de seconde.
Car à l'instant où j'avais dégainé mon kunaï, nos adversaires se jetèrent sur nous.
Qui ils étaient? Ce qu'ils voulaient? Pourquoi ils attaquaient? Je n'eus pas le loisir de le comprendre tout de suite, trop occupée à parer l'attaque de l'inconnu qui avait foncé sur moi.
Un relent de terreur me fouetta le visage tandis que mon ennemi enfonçait ses prunelles sinistres dans le fond de mes yeux, une lueur si cruelle luisant dans les siens que le temps sembla se dilater quelques instants pour que je réalise pleinement l'intensité de cette horrible hostilité. Mon adversaire recula d'un pas souple en maintenant son regard mauvais vissé droit sur moi, et je frissonnai d'horreur. J'évitai maladroitement son attaque suivante, et tandis que je je tournai sur moi même pour l'esquiver et me rendre pleinement compte de la situation, je vis bien une dizaine d'individus nous encercler, prêts à se joindre au combat. Leur chakra était glacé, si froid que je le sentais picoter ma peau, et à cet instant je me suis dit que j'aurai voulu ne jamais pouvoir sentir ce pouvoir atroce chez les autres.
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𝕊𝕚𝕝𝕖𝕟𝕔𝕖 | Kakashi x Reader
Фанфикшн" 𝘑𝘦 𝘯'𝘦𝘯𝘵𝘦𝘯𝘥𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘳𝘪𝘦𝘯. " Rien. J'avais l'impression d'être en pause tandis que le monde continuait de tourner sans moi. Je courrai après le bruit qui n'existait plus, me laissant seule avec les échos de mon esprit au milieu...
