C'était un jour ensoleillé.
Le ciel était clair, mais l'air était froid. Cela n'empêchait pas les habitants de Konoha de pulluler dans les rues, et même si je me sentais plus à l'aise en croisant quelques passants inconnus, traverser une ruelle noire de monde m'était encore difficile. Je bataillai encore contre les résidus de cette phobie qui me paraissait ancienne et qui continuait de me donner des sueurs froides malgré tous mes efforts.
Je me retrouvais donc à longer les murs, le cœur battant un peu fort sous les effets de l'anxiété, en tentant d'ignorer tous ces gens mutiques qui gravitaient autour de moi sans me voir. J'essayai d'apposer sur ce paysage un brouhaha que seule mon imagination pouvait créer ; ça m'aidait un peu. Je ne m'étais jamais autant remise à mon inventivité depuis que je n'entendais plus rien. C'est presque si je n'avais pas façonné un univers sonore tout entier dans ma tête, juste pour ne pas perdre la raison dans ce brouillard de silence dans lequel j'errai depuis un an, seule avec mes propres pensées pour unique compagnie.
Alors que je me concentrai à inventer une voix pour l'homme qui passait juste à côté de moi en parlant vivement à sa compagne, je n'avais pas réalisé que je passais juste à côté de l'Académie. Trop obnubilée par mon travail de création mentale, je n'avais pas fait attention au chakra chaleureux qui pétillait juste derrière mon dos.
Lorsqu'une main bronzée se posa doucement sur mon épaule, je fis un bond. Les quelques regards médusés que me lancèrent certaines personnes autour de moi me prouvèrent que j'avais sûrement dû lâcher un cri de surprise.
Je me retournai vivement, prête à dégainer un kunaï s'il s'agissait là d'un individu mal intentionné. A la place, je me retrouvais nez à nez avec le visage balafré d'Iruka-sensei, qui me contemplait d'un air embarrassé.
« Ne t'inquiète pas ! Ce n'est que moi. »
- Oh ! Euh... Bonjour, Iruka-sensei. Désolée.
Il me sourit chaleureusement pour toute réponse.
« Tu as bonne mine ! Tu vas mieux ? »
Je répondis à l'affirmative, son sourire était contagieux. Il me posa de nombreuses questions sur mes activités de ces derniers mois, s'intéressa minutieusement aux progrès sur ma situation qu'il notait dans mes réponses, comme s'il n'avait rien d'autre à faire de cette après-midi et qu'il avait tout le temps du monde à me consacrer.
C'est vrai que cela faisait un moment que je ne l'avais pas croisé. Jusqu'ici, je ne m'étais pas rendue compte comme sa douceur chaleureuse m'avait manquée.
« Tu as repris les missions, alors ? C'est formidable ! Je me doutais qu'un travail administratif ne t'irait pas, de toute façon... »
- Ne vous en faites pas, j'ai beaucoup apprécié travailler au Bureau des Missions avec vous quand même, je le rassurai pour effacer la mine dépitée qui avait pris possession de son visage. Vous m'avez vraiment beaucoup aidée, après mon accident.
Quelques rougeurs apparurent sur ses pommettes et il se gratta la tête, gêné.
« Ahah... Je suis content de voir que tu t'en sors bien. C'est ce qui compte. »
Puis il me contempla, les yeux brillants de fierté. Ce fut à mon tour de rougir ; je n'étais plus cette jeune fille égarée qui se croyait totalement indigne de ses compliments, et pourtant maintenant, je n'étais pas sûre d'être encore capable de les accepter quand même.
« Il parait que Kakashi est hospitalisé ? »
Je me raidis un peu en lisant ces mots, avant d'hocher la tête. Iruka-sensei sembla pousser un soupir et il passa sa main dans les quelques mèches rebelles qui n'avaient pas accepté sa queue de cheval.
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𝕊𝕚𝕝𝕖𝕟𝕔𝕖 | Kakashi x Reader
Fanfiction" 𝘑𝘦 𝘯'𝘦𝘯𝘵𝘦𝘯𝘥𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘳𝘪𝘦𝘯. " Rien. J'avais l'impression d'être en pause tandis que le monde continuait de tourner sans moi. Je courrai après le bruit qui n'existait plus, me laissant seule avec les échos de mon esprit au milieu...