J'avais demandé des comptes à Tsunade le soir même.
Pourquoi personne ne m'avait-il jamais parlé de la finalité de cette fichue mission? J'avais tellement été occupée à me morfondre sur ma pauvre personne que j'en avais oublié la raison qui m'avait conduite tout droit à l'hôpital!
Le chef de notre village avait commencé par me répéter le même motif stupide qu'avait évoqué Sakura pendant sa visite: pour préserver ma pauvre santé mentale déjà bien assez abîmée. N'importe quoi! J'estimai avoir le droit de connaître les tenants et aboutissants de ma situation, qu'importe les conséquences. Une mauvaise nouvelle de plus ou de moins, qu'est ce que cela pouvait bien changer?
Le pire, c'est qu'à part la galère dans laquelle je m'étais fourrée, il n'y avait rien de particulièrement mauvais à signaler. La mission avait été un succès; les bandits se trouvaient à présent derrière les verrous, et les habitants des villages frontaliers au Pays du Feu étaient à présent tranquillisés. Et la fille pour laquelle j'avais risqué ma vie se portait apparemment comme un charme! Où était donc le problème?
J'avais littéralement explosé à l'instant où Tsunade avait passé le pas de la porte de ma chambre. J'en avais assez qu'on cherche à me préserver de je ne savais quoi, alors que le mal était déjà fait; j'avais été confrontée à bien des choses difficiles tout au long de ma vie, et j'étais censée être une kunoïchi affirmée du village caché de la feuille, surtout. Je savais à quoi m'attendre en m'engageant sur cette voie et j'avais toujours été prête à en assumer les conséquences, aussi insurmontables soient-elles. Pourquoi le monde entier semblait donc croire que j'en était incapable? Comment pouvais-je rien qu'envisager de m'en sortir si mon entourage ne croyait pas en moi?
Tsunade n'avait pas cillé tout le long de mon interminable tirade venimeuse. Elle s'était contentée de me fixer, imperturbable, tandis que je déblatérai tout mon fiel, et son impassibilité n'avait fait que m'irriter davantage. Avais-je aspiré les capacités émotionnelles du village entier pour que tout ces gens aient l'air aussi neutres alors que moi, j'avais la sensation permanente de me noyer sous la fureur de mes émotions?
J'avais fini par me taire, presque essoufflée d'avoir tant parlé, légèrement hébétée d'avoir osé palabré de la sorte devant le plus éminent personnage de notre village. Durant ces derniers jours, j'avais pris la douce habitude de me voir devenir plus familière avec elle, au point d'en oublier parfois qu'elle demeurait le shinobi le plus puissant du Pays du Feu.
Une fois mon dernier mot silencieux à mes oreilles lâché, je la vis avec horreur se détacher de son inertie et s'approcher de moi en deux grandes enjambées, d'une démarche ferme qui ne présageait rien de bon. Elle tira violemment une chaise pour la placer brutalement au pied de mon lit, pour enfin planter profondément son regard acéré au fond du mien en s'asseyant. J'eus un léger mouvement de recul face à l'intensité de la sévérité qui dansait dans ses iris marron, et je regrettai instantanément mon insolence. Elle pointa un doigt menaçant pile entre mes deux yeux, et je déglutis difficilement avant de lire sur ses lèvres.
"Toi, petite idiote, tu vas bien intégrer dans ta petite cervelle ce que je vais te dire."
J'avais facilement imaginé le ton affreusement cassant de sa voix à cet instant précis. Je réalisai que Tsunade pouvait faire très peur, parfois; et pas besoin de l'entendre parler sèchement pour sentir le danger imminent arriver.
"Tu n'es qu'une gamine inconsciente qui joue l'imbécile à risquer sa vie inutilement à tout bout de champ. Pourtant, je sais que tu es loin d'être stupide, mais tu prends un malin plaisir à faire comme si ta vie n'avait aucune valeur, et tu fonces tête baissée vers le danger comme si tu étais la seule à en subir les conséquences. Pour quelle raison je t'ai attribuée une équipe, à ton avis?"
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𝕊𝕚𝕝𝕖𝕟𝕔𝕖 | Kakashi x Reader
Fanfiction" 𝘑𝘦 𝘯'𝘦𝘯𝘵𝘦𝘯𝘥𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘳𝘪𝘦𝘯. " Rien. J'avais l'impression d'être en pause tandis que le monde continuait de tourner sans moi. Je courrai après le bruit qui n'existait plus, me laissant seule avec les échos de mon esprit au milieu...