Je sus que j'étais sortie de l'inconscience paisible dans laquelle je baignais à l'instant où réalisai que j'étais en train de penser. Penser, c'était pas un truc que faisaient les morts, me suis-je dit. Ça m'a rassurée un peu. Malgré mes fréquents réflexes suicidaires, et contrairement à ce que tout le monde semblait croire, je n'avais pas tellement envie de mourir, finalement.
Je n'ouvris pas les yeux tout de suite, cependant. Je voulais me délecter encore quelques secondes de la seule résonance de mes pensées dans ma tête qui me prouvaient que je n'avais pas encore passé l'arme à gauche. Je laissai le soulagement m'envahir doucement tandis que je reprenais vie.
Tout était silencieux autour de moi. Pas un murmure, pas un bruit.
Peut-être que mes oreilles ne s'étaient pas encore habitués au changement d'avis soudain de ce soi disant Dieu qui avait finalement décidé de me laisser une chance. Je me contentai de cette supposition pour l'instant.
Je me pris à m'amuser de deviner où je pouvais bien être. J'avais conscience de mon corps, allongé sur une surface moelleuse, et je tentais de savoir si mes membres répondaient à mes ordres en me demandant même si je n'en avais pas été amputée de certains. Lorsque je finis par sentir mes orteils remuer après avoir essayé de faire bouger tout le reste de mon anatomie, je fus rassurée. Je n'étais manifestement pas devenue tétraplégique, c'était déjà ça.
C'est lorsque je sentis la douleur arriver comme si elle embrasait chacune de mes veines que je me décidai à ouvrir les yeux. C'était plutôt pas mal l'inconscience, finalement; on ne s'embêtait pas avec des choses comme la souffrance. Je ne savais pas encore, à cet instant, qu'elle ne serait pas seulement physique.
Je fus tout d'abord aveuglée par cette affreuse luminosité d'un blanc immaculé qui m'agressa violemment la rétine. Je papillonnai des paupières pour tenter d'en atténuer l'intensité et d'affiner ma vision; je découvris alors un plafond blanchâtre au dessus de moi, et je compris donc que je n'étais pas chez moi. C'était déjà ça.
Je perçus alors un mouvement du coin des yeux. Je réalisai à ce moment que des gens gravitaient tout autour de moi; ils portaient tous des blouses de la même couleur que ce plafond hideux et lorsque j'en déduis qu'ils devaient être médecins, je me rendis compte que j'avais donc atterri à l'hôpital.
Je baissai le regard sur mon corps allongé. Non, c'était sûr, il ne me manquait rien; mais j'étais visiblement en mauvais état, au vus de la quantité astronomique de bandages dans lesquels j'étais emballée. Pas bon, ça.
Je posai mes yeux sur mes bras, et sur les perfusions qui y étaient accrochées. Je longeai du regard le chemin sinueux des nombreux fils qui prenaient source en leur creux, pour finalement arriver sur une des fameuses machines qui étaient censées vous montrer que vous étiez toujours en vie. Celles avec les drôles de courbes et qui font "bip-bip".
Sauf que celle-ci ne faisait pas "bip-bip". Bizarre.
Je détournai le regard et ce dernier tomba nez à nez avec deux perles chaleureuse d'une belle couleur marron flamboyant, encadrées par de longs cheveux d'un blond très clair.
Tsunade.
Oh, comme sa présence me rassurait. Elle était le médecin en chef de l'hôpital en plus d'être le chef du village et l'un des trois grands shinobis de la légende, et savoir qu'un être aussi talentueux travaillait à sauvegarder ma vie m'apaisait plus que de raison. Mais d'un autre côté, le fait que le plus grand médecin de l'ère ninja se penche sur mon cas était révélateur sur la gravité de ma situation.
C'est lorsque je la regardai ouvrir la bouche et remuer les lèvres sans qu'aucun son n'en sorte que je sus qu'il y avait un problème.
"Je ne vous entends pas", avais-je voulu articuler. Mais je ne perçus pas le son de ma propre voix.
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𝕊𝕚𝕝𝕖𝕟𝕔𝕖 | Kakashi x Reader
Fanfiction" 𝘑𝘦 𝘯'𝘦𝘯𝘵𝘦𝘯𝘥𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘳𝘪𝘦𝘯. " Rien. J'avais l'impression d'être en pause tandis que le monde continuait de tourner sans moi. Je courrai après le bruit qui n'existait plus, me laissant seule avec les échos de mon esprit au milieu...