Pour Kakashi Hatake, l'amour était une maladie.
Sous n'importe quelle forme qu'elle soit, c'était un poison qui s'infiltrait dans les veines pour envahir le cœur, qui venait gangréner chaque cellule sur son passage, qui embrumait l'esprit jusqu'à en devenir fou.
Et surtout, l'amour apportait toujours la tragédie sur son chemin.
Kakashi Hatake n'était pas un homme qui voulait s'abandonner à l'amour. Il n'était de toute façon pas digne d'être aimé. Il préférait en trouver un vague substitut en lisant les livres qui occupaient toujours ses mains, en se disant que des mots peints sur une page ne feraient au moins jamais souffrir personne. Il laissait la vraie romance à ces gens innocents qui n'étaient pas désabusés, qui y voyaient encore quelque chose de beau, d'assez précieux pour se battre, malgré toute la douleur qu'elle apportait.
Kakashi avait trop souffert, parce qu'il avait trop aimé. C'était un plongeon dans un précipice duquel on ne sortait jamais. Ça laissait des traces indélébiles sur la peau et sur l'âme, qui ne cicatrisaient pas. Il avait rejeté ces sentiments qui le rendaient humain pendant longtemps, après qu'il ait tout perdu. Il s'était adouci un peu avec le temps grâce aux pitreries de Gaï, grâce à l'espoir que lui avait insufflé l'équipe de genin dont il était devenu le sensei. Oui, il avait retrouvé espoir. Mais pas pour lui.
Mais lorsque le Ninja Copieur sentit son âme doucement s'incliner pour elle, il fut terrifié.
Non, ce n'était pas possible. Il avait rejeté ça pendant des années, pendant presque une décennie, il avait si longtemps repoussé cette chose dans le cœur qui rendait fébrile sans être proprement malade, qui mettait des œillères devant des yeux qui voyaient pourtant parfaitement.
Et malgré ses efforts pour les étouffer, pour les garder sous silence, pour les tuer de l'intérieur, il les sentait monter envers et contre tout, ces sentiments qui mettaient en branle toutes ses valeurs désabusées.
Kakashi était en train de tomber amoureux d'elle.
Il était amoureux de la façon dont elle regardait ses lèvres pour boire ses mots qu'elle n'entendait plus. Il était amoureux de sa force délicate, qui la poussait à batailler avec courage contre quelque chose de plus grand qu'elle, contre un geôlier silencieux qui scellait sa propre tête. Il était amoureux de la façon dont elle se relevait doucement de ce défi de l'existence, qui l'avait détruite, oui, mais qui la poussait à se reconstruire en quelqu'un de plus fort et merveilleux encore. Chose qu'il n'avait pas réussi pour lui-même.
Il tombait amoureux avec une force telle qu'elle le laissait choqué, hébété. Douloureusement fasciné, par ces choses que cette jeune femme éveillait en lui, et le secouaient dans tous les sens, sans lui laisser la chance de respirer, de retrouver les idées claires. Il était en train de succomber à cette belle magie qui se dégageait d'elle. Il était en train de s'abandonner à cette tristesse lourde qui l'habitait, qui était commune à celle qu'il avait en lui, mais qu'elle avait la force de défier.
Cela réveillait ses vieux cauchemars. Si durement, si violemment qu'il craignait chaque jour que la nuit tombe. Il rêvait qu'il ne transperçait plus le cœur de Rin mais le sien, il rêvait que la déception s'empare de ses traits à la place de cette étrange adoration qu'elle lui adressait toujours, tandis qu'il la tuait de ses mains, de ces mêmes mains qui rêvaient seulement de l'effleurer avec douceur. Qu'il éteignait cette même brillance dans ses yeux qui lui faisait doucement perdre la raison.
Son amour naissant réveillait les démons que le temps avait doucement étouffé, et Kakashi le vécut comme un nouvel enfer. La regarder était presque douloureux, parce qu'il se sentait écartelé entre le feu de son affection qui le poussait à tendre la main vers elle, et cette horreur qui lui tordait les tripes à l'idée qu'il finirait par lui arracher la vie par sa seule force d'aimer.
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𝕊𝕚𝕝𝕖𝕟𝕔𝕖 | Kakashi x Reader
Fanfiction" 𝘑𝘦 𝘯'𝘦𝘯𝘵𝘦𝘯𝘥𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘳𝘪𝘦𝘯. " Rien. J'avais l'impression d'être en pause tandis que le monde continuait de tourner sans moi. Je courrai après le bruit qui n'existait plus, me laissant seule avec les échos de mon esprit au milieu...