Tome 2- /1

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L'air frais de la nuit me fait frissonner, je tremble et je suis morte de trouille, ma vie est partie en fumée pour la deuxième fois et ça fait encore plus mal que la première.

On dit qu'avec le temps on s'habitue et bien cette expression ne s'applique pas à la perte des gens qu'on aime. Je ne veux plus ressentir ça, je ne veux plus à avoir à ressentir ce genre d'émotion, j'aimerais tellement pouvoir faire taire mes émotions.

Caché derrière une poubelle depuis sûrement plus d'une demi-heure, je crois que j'ai réussi à les semer. J'hésite à sortir, mais il faut que je sois sortie des Favelas avant le lever du soleil sinon je serais morte.

Je ferme les yeux et respire un bon coup, puis je sors doucement de ma cachette. J'essaie de faire le moins de bruit possible. Il faut que je réussisse, il faut impérativement que je réussisse.

J'emprunte différentes rues que je pense déserte au premier coup d'œil, quand j'entends une voix, je fais directement demi-tour, mais quelqu'un me pousse violemment sur le mur et plaque sa main sur ma bouche pour m'empêcher de crier.

Je reconnais Rafael et l'espoir en moi renaît, il a un regard furieux et sombre avec le reflet de la lune, il attend quelques secondes avant de retirer sa main. Je m'apprête à parler, mais il me fait signe de me taire.

- Pourquoi tu t'es enfuie ? Chuchote-t-il énervé.

- Pourquoi vraiment ? Dis-je surprise par sa question. Il me demande vraiment pourquoi je me suis enfuie j'ai au moins dix bonnes raisons à énumérer.

- Est-ce que tu veux mourir ?

- Bien sûr que non. Il a vraiment que des questions stupides.

- César est furieux Peyton, aucun soldat n'a le droit de s'enfuir comme toi tu es en train de faire.

- Je... Mais il me coupe

- Non Peyton ! César a complètement fermé l'entrée des Favelas, tu peux aller nulle part.

- Mais si toi tu m'aidais, peut-être que... mais il me coupe à nouveau.

- Tu crois vraiment que je vais désobéir à mon Chef ?! Demande-t-il énervé.

- Tu le fais déjà un peu là... Non ?

- Écoute, j'essaie simplement de te faire revenir à la raison, mais quoi qu'il arrive, tu retournes voir César avec moi de gré ou de force. Je suis un soldat Peyton pas ton ami. Fini-t-il par me dire durement.

Quand il dit ça j'ai j'impression d'avoir juste... jamais été apprécier ou aimé par qui que ce soit ici, je le regarde blessé par ces propos et il le remarque,

- Tu vois ce que je veux dire Peyton, on... Mais cette fois, c'est moi qui le coupe.

- Je vois très bien, tant fait pas. Dis-je le plus calmement possible, - si on n'est pas ami alors... S'en prévenir je le pousse pour me libérer et je me mets à courir, il m'appelle assez fort pour que je l'entende, mais pas pour alerter ces collègues, j'essaye de le semer. Je prends une rue puis une autre, je regarde derrière moi, il n'est plus là, j'ai réussi ?

À un autre croisement, je tombe à nouveau nez à nez avec lui, j'essaie à une nouvelle fois de m'enfuir, mais il saisit mon poignet avant que je n'y arrive.

- Pourquoi tu fais ça ? Demande-t-il en me tirant pour que je le suive.

- Arrête ! Lui dis-je, - Arrête de me demander pourquoi c'est totalement logique que j'essaie de fuir l'homme qui a assassiné de près ou de loin toute ma famille et toi, j'ai cru que tu me comprenais, mais tu as raison, on n'est pas ami. Les amis se protègent et s'aident les uns les autres, et toi et moi, c'était juste le fruit de mon imagination. Tu es comme lui en fin de compte.

- Et je tiens à ce que tout le monde me voit comme toi tu me vois, Dit-il simplement.

- Va te faire foutre !

- Peyton il faut vraiment que tu apprennes à contrôler tes mots, ils vont finir par te faire tuer. Dit-il d'un ton glaçant, en resserrant sa prise sur mon poignet.

- Fiche-moi la paix ! Avec tes remarques débiles, Dis-je énervé par son comportement.

On marche jusqu'à une maison que je n'avais jamais vue avant cette nuit.

- Où tu m'emmènes ? Demandais-je pas très rassuré.

- Chez lui. Dit-il de sa voix grave.

On est devant sa maison, une angoisse terrible et profonde m'envahit, je tremble tellement j'ai peur de me retrouver seul avec lui, mais Rafael est déterminé à accomplir sa mission jusqu'au bout et il m'attire à l'intérieur de celle-ci, quand on entre, l'angoisse laisse place à la gêne pendant quelques instants.

On entend dans la pièce entre ouverte les gémissements d'une femme qui a l'air de prendre du plaisir en sa compagnie.

- César ! Je l'ai retrouvé. À peine Rafael a-t-il fini sa phrase que les génisses cessent un instant après, la porte de la chambre s'ouvre d'un coup de vent, César sort de la chambre vêtue d'un simple short, ses yeux se pose directement sur moi, pendant un instant j'ai l'impression qu'il est soulagé, mais c'est uniquement pendant un instant, son regard glacial et sombre refait surface très rapidement.

Je vois les jambes de celle avec qui il prenait du plaisir apparaître derrière lui, mais sa carrure m'empêche de la voir, jusqu'à ce qu'elle sorte derrière lui pour me faire face... Nadia. Ça ne m'étonne pas plus que ça, après tout le Roi des connards avec la Reine de pétasse, à eux deux il forme un beau couple de Connard psychopathe.

- J'y vais. dit-elle à César qui la calcule à peine puisque son regard ne me quitte pas une seconde, elle me lance un mauvais regard, mais ne me dit rien. Et sort de la maison.

César fait signe à Rafael d'approcher puis il commence tous les deux à parler portugais, comme d'habitude, c'est qui, qui est mis à l'écart ? C'est moi et ça ne me plais vraiment pas cette fois ci.

Quand ils finissent de parler, Rafael m'ignore complètement et sort sans rien dire, encore une fois, je me retrouve seul face à l'enfer.

~ Je parle avec les yeux, j'écoute avec le cœur, je comprends avec le temps... ~.

I Love him or I Hate him Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant