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Comment j'ai pu être aussi aveugle, la clé était là juste sous mon nez, et au nez de tout le monde. Je me redresse sur le lit, je regarde si César est toujours endormi avant de me lever et de me diriger dans la salle de bain, pour me rafraîchir. Une fois douché je sors, il dort encore, je décide donc aller prendre un peu l'air, je m'installe sur les marches. Avant de cogiter avec moi-même.

Est-ce que je dois lui dire que je sais où est la clé ? Je ne sais même pas à quoi elle sert, je ne peux pas lui donner comme ça, ça serait trop risqué, il faut que je le questionne sur la clé, mais ça va être compliqué vu le personnage et en plus il est distant depuis hier soir alors ça s'annonce compliquer.

Quand je rentre à l'intérieur, il est réveillé, il regarde la télé, je m'installe à côté de lui et mon cœur commence à accélérer.

- Est-ce qu'on peut parler ? Demandais-je doucement, ses yeux croisent les miens un instant, mais il se concentre à nouveau très vite sur l'écran sans un mot, il n'a pas l'air enclin à discuter, mais j'ai besoin de savoir.

- À quoi sert cette clé ? Il tourne brusquement la tête vers moi, visiblement intéressé par ma question, il penche légèrement la tête.

- Depuis quand ça t'intéresse ?

- Je... ça m'a toujours intéressé, c'est juste que je n'avais personne à qui demander.

- Ta tante, dit-il pour seule réponse.

- Quoi ma tante ? Demandais-je, surprise qu'il me parle d'elle à cet instant.

- Elle ne t'a rien dit ?

- Non pourquoi ? ... Attend tu veux dire quelle est au courant pour la clé ? Dis-je étonné.

- Putain, mais sur quelle planète tu vis ? C'est la sœur de ton père, qui a été le chef du cartel, bien sûr qu'elle est au courant ! Dit-il plein d'arrogance, légèrement agacé.

- Et à quoi elle sert ? Il fronce les sourcils et plonge son regard dans le mien pour sonder mon esprit, un instant après il dit.

- Tu sais où est la clé ! Ça ne sonne pas du tout comme une question, c'est plutôt une affirmation, comment ? Un sourire se dessine sur son visage, et avant que je n'affirme le contraire, il continue.

- Dit moi où elle est, et je te dirai peut-être ce qu'elle contient.

- Je... Je sais p.... il me coupe - Si tu romps notre accord, je n'hésiterai pas à utiliser la force, dit-il calmement, je soupire et touche mon collier pour lui faire comprendre, il ne réalise pas tout de suite, mais son visage s'illumine et il rit légèrement.

- C'était sous mon nez tout ce temps, ça parait tellement évident maintenant, il s'approche de moi et tend la main, j'ai un mouvement de recul et il fronce les sourcils.

- Je... euh, c'est tout ce qu'il me reste de mes parents, Dis-je.

- Qu'est-ce que j'en ai à foutre, tu peux me le dire ? S'agace-t-il en essayant à nouveau de l'attraper, mais je recule encore.

- Rien, mais c'est tout ce qu'il me reste de mes parents, je ne veux pas le retirer, dis-je sur la défensive.

- Je te le retirerais tôt ou tard et de gré ou de force, Affirme-t-il avant d'aller à la cuisine, il abandonne ?! Même s'il dit ça je suis contente qu'il ne me le retire pas tout de suite, je me tourne pour lui faire face.

- Alors ? Dis-je, À quoi elle sert ?

- À quelque chose, dit-il simplement.

- Mais tu as dit... il me coupe.

- J'ai dit et je cite, Dit moi où elle est, et je te dirai Peut-être ce qu'elle contient ! Conclu-t-il avant d'afficher un sourire vainqueur.

Quel connard, je me renferme sur moi-même et me mets dos à lui et je l'entends rire dans la cuisine.

- On s'en va demain matin ! Dit-il plus sérieusement.

- On s'en va ? Pourquoi ? Où va-t-on ? Je l'entends soupirer.

- J'ai dit on s'en va demain, point barre ! Dit-il agacé, je me tourne vivement vers lui, sourcils froncés, il me regarde visiblement mécontent, mais son regard change en un regard plein de défi.

- Tu as un problème avec ça ?

- Oui, un vrai même. Dis-je sûr de moi en me levant, pour lui faire face.

- Ah oui !? Demande-t-il en s'approchant de moi, je me mets à reculer malgré moi jusqu'à ce que le mur me stoppe, foutu mur. Il est maintenant à quelques centimètres de moi et je perds en un instant toute l'assurance que j'avais. Il passe sa main dans mon dos pour descendre jusqu'à mes hanches et m'attirer un peu plus vers lui, tout mon corps réagit à son touché. Il avance son visage et murmure à mon oreille.

- Pourquoi tu ne dis plus rien ? Je sens ses lèvres effleurer mon oreille, avant qu'il plonge à nouveau ses iris verts dont les pupilles sont dilatées dans les miens, malgré tout ma volonté à résister, je me laissais emporter par l'intensité de son regard. Même si je veux le repousser, il me bloque, je ne peux pas bouger, je ne veux pas.

Une boule semble se former au creux de mon estomac et une vague de chaleur m'envahit, il est très beau quand on oublie son statut et la violence dont il fait preuve. Mais c'est plus que ça, au-delà des apparences, César me captive.

De ses mains chaudes, il emprisonne mon visage avant de mettre fin au peu d'espace qu'il reste entre nous et de m'embrasser. D'abord avec une douceur qui me surprend. Je ne tarde pas à lâcher prise et je réponds à son baiser, goûtant aux délices de ses lèvres. Il ressert sa prise, enroulant ses bras autour de ma taille. Son corps plaqué contre le mien, happant mes lèvres avec passion. C'est fort, c'est bon, c'est intense. Plongée dans ce baiser plein d'ardeur, je sens entre mes jambes quelque chose qui n'est pas une main, quelque chose de si gênant, un frisson traverse tout mon corps, une sensation d'angoisse me pousse alors à faire un geste brusque qui arrête net ce baiser. Il fronce les sourcils sûrement troublés par mon attitude, je baisse immédiatement les yeux pour éviter de le regarder.

Je l'entends s'éloigner et sortir de la cabane, me laissant seul ici, j'entends sa voiture partir. Je me laisse tomber sur le sol, secoué par ce qu'il vient de se passer, comment ai-je pu le laisser m'embrasser ? comment ai-je pu prendre part à ce baiser ? comment ai-je pu apprécier un baiser de cet homme ?

Je n'ai encore jamais ressenti ce genre de choses lorsque j'embrassais Tony, le seul copain que j'ai eu dans ma vie, je n'avais d'ailleurs jamais embrassé quelqu'un d'autre que lui. Et César est tout sauf le genre d'homme que je veux dans ma vie, il ne faut plus que ça se reproduise. Plus jamais.

Toujours troublé par mon attitude, je m'installe sur le canapé et reste là toute la journée à me remémorer les images de ce baiser. Je me prépare un sandwich à l'heure du dîner et range mes affaires pour demain, je prépare le lit et m'allonger pour regarder la télé, en essayant de me vider la tête.

Quand je m'endors, César n'est toujours pas rentré, ce qui n'est pas plus mal en réalité.

~ Le bonheur est parfois caché dans l'inconnu. Victor Hugo ~

I Love him or I Hate him Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant