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Qu'est-ce que j'ai fait...

César laisse Thérèsa avec le corps de son fils. Puis il disparaît juste après, sans un mot. Tout se passe très vite. Rafael qui m'oblige à les suivre, moi qui lui hurle dessus, et qui tente de me libérer, lui qui me force à entrer dans le coffre d'une voiture et qui m'enferme à l'intérieur, la lumière disparaît et c'est le noir complet. Je hurle à plein poumon, mais c'est inutile, la voiture est déjà en mouvement.

Un long moment après, le moteur s'arrête, deux hommes me sortent de force, on est de retour dans la Favela. Ils m'obligent à les suivre, Rafael a disparu, après quelques minutes de marche, ils ouvrent la porte d'une maison, me balance à l'intérieur. Et... plus rien.

Ça fait quatre fois que le soleil se couche et se lève sans que personne vienne me libérer, on m'a enfermé dans cette maison depuis quatre jours, il y a toujours un homme qui m'apporte à manger et qui me surveille pour m'empêche de sortir. Mais personne ne vient me dire pourquoi, pourquoi je suis là.

Je suis seul, seul avec moi-même, je ferme les yeux alors que je sens les larmes me monter. J'essaie de me calmer, un vide s'installe en moi. Je ne verrai plus jamais Lucas. Il est parti pour de bon.

Quand j'ouvre à nouveau les yeux, mes tentatives de retenir mes larmes son vaine, car aussitôt ouvert mes larmes se mettent à couler le long de mes joues.

J'ai beau me dire que Lucas est mort, que je devrais me rouler par terre et hurler jusqu'à ce que je ne puisse plus émettre un son, rien n'y fait, je suis incapable de bouge où de dire quoi que ce soit, ça fait quatre jours que je refuse de manger, puisque tout ce que je demande c'est de sortir d'ici.

J'ai besoin de sortir, il faut que je parle à Thérèsa, que je lui présente mes condoléances pour son fils, mort alors qu'il n'avait même pas encore vécu, il faut que je sorte, j'ai besoin de sortir.

Comme si mes prières avaient été entendues, la porte s'ouvre, Rafael fait son apparition dans la pièce, je fixe ses jambes qui sont à la hauteur de mon regard, je le vois s'approcher de moi quand il se met à ma hauteur, je le vois avec une assiette en main, et comme si une décharge électrique passait dans tout mon bras je balance l'assiette d'un revers de main alors qu'il ne me l'avait même pas encore tendue.

- Ok... Dit-il simplement

- Tu as pu te reposer ? Me demande-t-il comme si de rien était, je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rire plein d'amertume, comment ose-t-il me demande ça,

- Écoute Peyton, dit-il en voyant que je ne réponds pas. - Je sais que tu m'en veux, je lève les yeux au ciel à sa remarque, - Tu t'en veux sûrement à toi aussi, mais tout le monde meurt un jour, certain plus tôt que prévu.

- Putain, tu es sérieux ! Lui dis-je, la gorge enrouée.

- Peyton... Commence-t-il, mais je le coupe

- Non... Comment tu peux dire ça, il avait à peine douze ans et toi tu oses me dire tout le monde part un jour... Certes, mais ce n'était clairement pas son jour à lui.

- C'est ce que je pense et tu devrais apprendre à penser comme moi pour éviter de trop t'impliquer quand quelqu'un meurt.

- Quand quelqu'un meurt ?! Dis-je choqué par son discours. - C'était mon cousin, la seule famille qui me restait.

- Je suis désolé, je comprends mais... Je le coupe à nouveau, j'ai besoin de m'exprimer, de sortir tout ce que je ressens en moi, à cet instant.

- Moi... tu sais quoi... Dis-je sur les nerfs - moi je n'arrive pas à comprendre... comprendre pourquoi... pourquoi il n'est plus là. Il a tué un gamin de douze ans sans sourciller et sans hésitation, comment il a pu faire ça !

Quand je termine de parler, impossible pour moi de retenir mes larmes qui coulent et qui me brûlent les joues, me brouillant là vue. Mais je finis tout de même par remarquer une silhouette qui se tient debout à l'entrée, depuis quand est-il là ? J'essuie d'un revers de main mes yeux et quand ma vision devient plus nette, mon corps se met à trembler mon regard rencontre le siens, pourquoi est-il là ? Est-ce qu'il sait décider à me tuer moi aussi.

Rafael s'apprête à se révéler, il s'en va ?! Non. Je lui attrape le bras et le supplie du regard de pas s'éloigner de moi. En vain, il retire brusquement ma main et se relève, il se dirige vers la porte et l'ouvre un peu plus avant de me lancer un dernier regard et de disparaître dans l'obscurité me laissant seul avec celui qui hante mes cauchemars depuis plusieurs jours.

La pièce est silencieuse à tel point que j'entends sa respiration à l'autre bout de la pièce.

- Comment tu te sens ? Demande-t-il d'une voix douce.

Comment est-ce possible, mes yeux se remplissent à nouveau, impossible pour moi de retenir mes larmes, elles coulent sur mes joues et s'écrasent sur mes genoux, j'entends ses chaussures se rapprocher de moi instinctivement, je me replie sur moi-même et ferme les yeux.

J'attends, je le sens, il est tout près, son souffle s'écrase sur mes cheveux, j'attends... j'attends qu'il me frappe, qu'il me violente, qu'il me hurle dessus. Mais rien arrive, quand je pense qu'il ne me fera rien. Je sens une main se poser sur ma tête et faire des allers-retours... il me caresse ? comment peut-il être aussi affectueux alors qu'il est la cause de tous mes maux.

Prise d'un élan de rage, j'envoie valser sa main qui me caressait et me relève brusquement. Prit par surprise il manque de tomber, mais se ravise et se relève également, avant de m'attrape violemment par le cou et de me plaquer contre le mur. Voilà c'est lui le César que je connais. Impossible pour moi de fuir son regard, ses yeux verts injectés de sang me lance des éclairs.

~ C'est marrant la façon dont tu me dis que tu m'aimes et puis tu brises mon cœur en mille morceaux ~

I Love him or I Hate him Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant