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Ça fait maintenant plusieurs jours que je suis enfermé ici, tellement longtemps que j'ai arrêté de compter. Toutes mes journées se ressemble depuis la dernière fois que Ricardo et Rafael était là, il y a trois jours parce que oui en vrai, je n'ai jamais arrêté de compter, et malgré les soins de Rafael mon épaule me fait un mal de chien, je crains tellement que ma blessure soit infectée que je n'ose pas retirer le pansement pour regarder. Et si je ne fais rien, ça pourrait devenir grave, mais ce n'est pas ce qui m'importe pour l'instant...

Depuis la dernière fois que ce jeune garçon est venu me voir, je ne l'ai plus revu, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé où qu'il ne m'a pas oublié, non plutôt qu'ils ne m'ont pas oublié parce que j'en peux plus, je suis tellement fatigué que j'arrive même plus à me lever pour me dégourdir les jambes, j'ai l'impression que ma blessure à l'épaule s'est propagée dans mon autre bras, dans mes jambes et dans ma tête parce que j'ai mal partout.

Pourquoi ? Pourquoi il n'est pas encore venu me chercher ? Je ne sais pas pourquoi malgré tout, j'espérais qu'il vienne me chercher pour me sortir de là. Mais à l'évidence, il n'en est rien puisqu'il n'est pas là. Sans que je m'en rende compte, des larmes coule le long de mes joues pour s'écraser sur le sol, je ne sais pas pourquoi j'espérais que ce que Rafael disait était vrai, mais à l'évidence, il n'en a rien à faire de moi, tout ce qu'il voulait c'est que je parte et c'est ce que j'ai fait... il doit être en train de s'amuser avec cette pouffe de Nadia, rien que de penser à elle m'exaspère...

Je lève ma tête brusquement quand j'entends la porte s'ouvrir, c'est Rafael, il a mon repas du soir dans la main, il referme la porte derrière lui et s'avance vers moi.

- Tu n'as pas l'air en forme Oliveira ! Il dit avec un léger sourire en posant le plateau à côté de moi.

- Sans déconner, je n'avais pas remarqué, Dis-je plein de sarcasme.

- Est-ce que tu as de la fièvre ? Il me demande d'un ton très sérieux. Je hausse les épaules parce que je n'en sais trop rien. Il s'agenouille devant moi et j'ai un mouvement de recule quand il lève sa main devant moi.

- Je ne vais rien te faire, je regarde juste quelque chose, Dit-il avant de poser sa main sur mon front. - Tu es brûlante ! Sans même prêter attention à ce qu'il dit, je retire sa main de mon front, il me fixe un instant puis sort une boîte de médicaments et me tend deux comprimés puis une bouteille d'eau, que j'accepte sans un mot.

- César à intérêt à se dépêcher s'il ne veut pas à avoir à porter ton cadavre.

- Quoi ? Je dis précipitamment, - Pourquoi tu penses qu'il va venir ?

- Parce que je le sais, c'est tout. Répond-t-il en rangeant la boîte de médicaments.

- Quoi ce sont encore tes impressions sur le fait qu'il m'apprécie, il me regarde en haussant un sourcil.

- Non, je sais de source sûre que César est parti depuis deux jours de ces Favelas, mais personne, c'est où il est allé.

- Qu'est-ce qui te fait croire que c'est ici qu'il vient.

- À ton avis ! Il dit simplement, puis il continue, - Ton petit ami fonce dans un putain de piège.

- De quoi tu parles ? Et ce n'est pas mon petit ami.

- Il y a quelques jours un gamin est venu te voir pas vrai ? comment il peut savoir ça, - Ricardo est un putain de paranoïaque, il était persuadé que ce gamin refilait des infos à Jack et quand il a appris qu'il avait fait en sorte de pouvoir t'apporter ton repas, il a mis une puce dans son téléphone et on a entendu une conversation très croustillante entre lui et Jack, il arrive avec César sauf qu'on ne peut pas encore lui faire payer sa trahison puisque ce connard de Jack n'a pas encore donné votre lieu de rendez-vous, donc Ricardo a décidé de laisser leur plan ce déroulé comme ils l'ont prévu jusqu'à un certain moment...

Je reste sans voix, je devrais être contente de savoir qu'ils viennent pour moi, que César vient pour moi, qu'ils ont réussi à mettre leurs différents de côté pour m'aider, mais ils foncent tout droit dans un piège et je n'ai aucun moyen de les prévenir, alors je tente le tout pour le tout, c'est lui-même qui m'a dit qu'il regrettait d'avoir trahis César.

- Tu... tu vas les prévenir pas vrais ? Il faut que tu les préviennes. Il rit légèrement.

- Pourquoi je ferai ça Peyton ? Il me demande en fronçant les sourcils.

- Tu m'as dit toi-même que tu regrettais et malgré ça tu vas nous laisser tomber une nouvelle fois ?!

- Peu importe ce que je ferais pour essayer de me racheter, César ne me le pardonnera jamais et il me tuera, j'en suis certain. Je préfère rester en vie avec mes regrets plutôt qu'être mort.

Il se relève d'un coup et marche vers la sortie.

- Attend ! Je dis, il s'arrête et me fait face, - Pourquoi tu me détestes autant ? Il ne dit rien pendant de longues minutes, je pense même qu'il va partir sans me répondre pendant un instant.

- Je ne te déteste pas Oliveira, et je me rends compte que j'ai eu tort de penser que tu rendrais faible César !

- Pourtant tu m'as fait souffrir presque autant que lui, tu m'as livré à Ricardo et tu es prêt à me laisser mourir ici maintenant, alors que je me souviens quand je suis arrivé dans les Favelas, tu étais gentil avec moi et du jour au lendemain, tu m'as détesté.

- C'est vrai. Dit-il simplement,

- Tu refuses de me dire pourquoi ! J'insiste, si c'est la dernière fois qu'on se parle, j'aimerais savoir pourquoi il me déteste.

- J'étais... J'étais simplement jaloux, Jaloux ? De quoi au juste. - Ouais jaloux, Dit-il en voyant l'incompréhension dans mon visage, - Je connais César depuis petit, et plus on grandissait plus, il devenait violent et impitoyable, j'ai toujours essayé de le rendre moins... moins lui quoi ! mais il m'a toujours envoyé me faire foutre, jusqu'à me menacer de me tuer si je contestais encore une fois ces décisions et toi, tu es arrivé et il a commencé à changer malgré ce qui s'est passé sur le port avec ton... bref, il dit en voyant mon visage se fermer.

- Tu la fais changer en à peine quelques mois alors que moi, j'essaye depuis des années. La jalousie, c'est un putain de défaut maintenant, j'en suis certain... J'ai commencé à me voiler la face et j'ai commencé à être quelqu'un que je ne suis pas, quelqu'un de méchant, de violent envers les autres, envers toi parce que je pensais que tu étais en train de le rendre faible alors que tu le rendais simplement un peu plus humain. C'est complètement idiot, je m'en rends compte aujourd'hui mais je ne peux plus faire machine arrière.

- Bref, je ne te déteste pas... Finit-il simplement avant de disparaître sans me laisser dire quoi que ce soit, j'aurais voulu lui dire qu'on fait tous des erreurs et qu'après tout ce que j'ai pardonnées à César, l'erreur qu'il a faite est minuscule surtout s'il est prêt à la réparer et à nous aider, mais il était déjà loin...

~ Une jalousie violente et secrète, c'est un sentiment que l'amitié n'éteint pas toujours. ~ Copain d'avant, ennemi d'après ~

I Love him or I Hate him Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant