2/8

5.2K 212 31
                                    

Les jours passent et mes journées se ressemblent quasiment toutes, je me lève, je vais travailler, je rentre, je mange et je me couche. En plus, j'ai l'impression que César m'évite depuis qu'il a accepté de laisser partir Jack, il y a une semaine. Quand je me réveille, il est déjà parti et quand je m'endors il n'est toujours pas rentré.

Et comme les autres jours, quand je sors de ma chambre, il n'est plus là.

Aujourd'hui c'est mon jour de repos, donc je décide d'aller prendre mon déjeuner dehors, puisque j'ai enfin eu mon argent, et puis il faut que je remette l'argent que j'ai pris à sa place, je crois qu'il n'a même pas remarqué que j'ai pris son argent.

Avant de partir, je pose l'argent sur la commode de sa chambre et je sors de la maison.

Je marche tranquillement dans les rues des Favelas quand je me rends compte que je suis suivie, je me retourne et me rend compte que c'est Rafael qui me suit, je m'arrête, prête à l'affronter, puisque je n'en ai pas encore eu l'occasion.

Mais arrivé à ma hauteur, il saisit violemment mon bras et me tire de toute sa force pour que je le suive, je me mets à crier.

- Mais... Lâche-moi ! Qu'est-ce qu'il te prend ! Lâche-moi.

Il s'arrête d'un coup et me lance un regard noir, avant de dire.

- T'es qu'une petite salope ! Je l'ai pourtant prévenu qu'il aurait dû te tuer avant que tu viennes foutre ta merde. Mais pour une raison que j'ignore, il éprouve quelque chose pour toi qu'il n'a jamais éprouvé pour personne, et à cause de ses sentiments il s'est fait berner par toi.

Il s'arrête de parler et affiche un léger sourire, je ne comprends pas ce qu'il se passe, de quoi on m'accuse ?

- Mais il a enfin compris que tu es juste une sale traître, maintenant, tu avances et tu la fermes.

Il me tire à nouveau et cette fois, je me laisse faire, prise au dépourvu, j'ignore de quoi on m'accuse, mais ce qui est sûr, c'est que je ne vais pas tarder à le savoir.

Rafael me tire vers la cave où était retenue Jack, arrivé en bas il me pousse brusquement et manque de me faire tomber. Puis il disparaît juste après.

J'espère que c'est une blague, mais César n'est pas très blagueur, la seule chose qui me vient à l'esprit, c'est l'argent que je lui ai pris, mais je viens de lui rendre donc je n'ai rien fait de mal.

J'entends la porte de la cave s'ouvrir et des bruits de pas qui descendent les escaliers, j'ignore qui sait, mais mon cœur accélère à mesure que les pas s'approchent et quand je me rends compte de la personne qui est devant moi, mon cœur continue d'accélérer, surtout quand mon regard croise ces iris vert sombre, il est en colère vraiment en colère.

- J... Je, j'ai remis l'argent à sa place ce matin, je te le promets, c'était pour aider Jack à se payer à manger, mais j'ai remis l'argent à sa place aujourd'hui, je ne suis pas une traître, je ne savais pas que je n'avais pas le droit de t'emprunter de l'argent... Me défendais-je

- Tu m'as volé ? Me demande-t-il lorsqu'il comprend à quoi je fais allusion.

- Non, c'était plus un emprunt, mais pourquoi je suis là si ce n'est pas pour ça ? Je demande inquiète, il n'était pas au courant pour l'argent donc je ne comprends pas, son regard qui s'était apaisé redevient sombre, mais pourquoi ?

- Je t'ai fait confiance et tu m'as trahi. Gronde-t-il, les poings serrés,

- Je... Je ne comprends pas, j'ai fait tout ce que tu m'as demandé.

- Les traîtres sont tous morts, aucun d'eux ne peut te dire ce que je leur ai fait subir,

- Je... Mais il me coupe,

- Dit moi, Dit moi ce que tu me caches. Dit-il en s'énervant,

- Je ne te cache rien, il faut que tu me croies, je ne te cache rien, je te jure ! Je ne comprends pas. Je ne comprends rien.

- Tu ne comprends rien !? Dit-il en lâchant un rire nerveux,

- Euh... Mais je ne dis rien, je le connais maintenant et je sais qu'il est prêt à me frapper à la moindre provocation de ma part, alors je me tais.

- Si tu ne comprends pas alors, je vais t'expliquer, toi et moi, on est les seuls à connaître les codes du conteneur et il y a deux jours des hommes de Ricardo ont tué mes hommes qui protègent le conteneur, mais tu me diras à quoi ça sert puisqu'ils n'ont même pas les codes, et bien le conteneur n'a pas été forcé, ils sont entrés par la porte et on emporte la moitié de ce qu'il y avait dans le conteneur des armes de l'argent et j'en passe. Quand les renforts sont arrivés, ils étaient déjà loin. Maintenant ce fils de pute à une force d'arme égal à la mienne et il va pouvoir mener un assaut dans mes Favelas quand il le souhaitera grâce à toi !

Je reste abasourdi par ces propos, comment c'est possible et comment il peut m'accuser, moi, je n'ai rien avoir là-dedans, j'étais tranquillement en train d'essayer de mener une vie à peu près normal et je me rends compte que ça arrivera jamais, je tente tout de même de me défendre malgré le fait qu'il a l'air convaincu que c'est moi.

- je n'ai rien fait, comment j'aurais pu ?

- Tu crois vraiment que je suis con, tu m'as supplié de le laisser partir et tu en as profité pour lui donner les codes du conteneur.

- Non !!  C'est faux. Qui t'a dit ça, c'est faux Jack, fuis Ricardo, je ne lui ai jamais donné les codes, je les ai donnés à personne.

- Arrête de mentir, Crie-t-il en s'avançant rapidement vers moi pour attraper mon cou de sa main et me plaquer contre le mur, il sert de plus en plus fort alors que je tente de me libérer de son emprise, mais c'est peine perdue.

Il finit par me relâcher, je tombe au sol et tente de reprendre mon souffle,

- je t'en prie ! Je dis d'une voix suppliante en levant une main - il faut que tu me crois.

Il ne bouge pas et m'observe.

- Je t'ai fait confiance et tu m'as trahie, alors soit sûr d'une chose, tu ne ressortiras pas de cette cave en vie... lève-toi ! M'ordonne-il d'un ton sanglant. Et malgré ma douleur, je décide de rester forte face à lui cette fois et j'essuie mes larmes d'un revers de main et me lève tant bien que mal, je le vois me tourner le dos pour se diriger vers la sortie, mais quand il me fait à nouveau face, sa main droite tiens son arme qu'il pointe sur moi.

- Tu m'as trahi et les traîtres, je les tue. Quand il finit sa phrase, la peur m'envahit, je n'ai jamais été aussi proche de la mort, au fond de moi, j'espère qu'il ne le fera pas. Mais à nouveau nos regards se croise et cette fois son visage est impossible à déchiffrer.

J'entends soudain le bruit sourd d'une arme qui vient de tirer, et une douleur intense m'envahit, je fronce les sourcils, baisse la tête et regarde mon épaule pleine de sang.

Il vient de me tire dessus.

- C'est un avant-goût de ce qu'il t'attend, essaye de pas trop te vider de ton sang et surtout ne t'endort pas.

Je m'effondre au sol, éprise d'une douleur insupportable au niveau de mon épaule, qui traverse toutes les parties de mon corps...

~ Il faut comprendre que la violence tourne le dos à l'espoir. Stéphane Hessel ~

I Love him or I Hate him Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant