Chapitre 21

342 13 0
                                    



Nous sommes vendredi, j'ai prévenu grand-mère et grand-père que ce soir je vais rentrer tard, ils n'ont pas posé de questions, à mon grand soulagement. Je ne veux pas les embêter avec mes affaires. J'ai promis à maman de ne pas leur causer de problèmes, alors je m'abstiens de toute confidence.

Depuis ma crise d'angoisse, j'ai l'ordre d'appeler mes parents au moins une fois par semaine. Je pense que grand-père et grand-mère sont au courant, mais peu m'importe du moment que je n'en parle pas. Papa et Maman sont contents pour moi, ils sont contents que je me plaise ici, que j'ai des amies...Ils sont ébahis devant mon superbe accent américain.

Eh oui je commence à m'y faire !

Ivy m'envoie toujours ses lettres, dont je prends soins de lire et à lui répondre, j'essaye de décrire les paysages, mes amies, ma vie ici... Elle est un peu ma confidente, je peux tout lui raconter. J'essaye tout de même de ne pas tout dévoiler car je la connais assez pour savoir qu'elle ne peut pas garder un secret. Elle ajoute quelquefois, des paillettes, des photos de la famille, d'elle... Il me manque tous énormément !

Demain soir, une soirée est organisée chez Davy, un garçon de ma classe. Je ne le connais pas vraiment mais il a l'air sympa, il y aura sûrement une centaine de personnes à sa fête. Pour le moment je n'ai pas organisé de fête chez mes grands-parents, je ne voudrais pas leur causer de torts ou de problèmes ; et puis ils ne voudraient sûrement pas.

***

Il est bientôt seize heures, le bahut est vide, il ne reste plus que moi. Je suis assise dans une salle de cours, personne ne me surveille, mais par peur, je travaille quand même.

Des exercices d'anglais sont mis à ma disposition. Peter aussi à eu la même punition mais je pense qu'ils n'ont pas jugé bon de nous mettre dans la même pièce par peur que nous ne supportons pas. Ce qui serait probablement arrivé !

J'en suis certaine !

Je suis concentrée dans mon travail, on entend les mouches voler, je suis vraiment seule. Je m'ennuie à mourir, je ne peux parler avec personne et puis j'en ai marre de travailler. Soudain, j'entends du bruit derrière moi, le bruit provient de la fenêtre, de dehors. Je me retourne, me lève de ma chaise et m'approche de la fenêtre. J'y aperçois Alek ! Il enjambe la fenêtre et rentre dans la salle pour ne pas se faire griller.

- Qu'est ce que tu fais là ?

- Je suis venu, te tenir compagnie, n'oublie pas que c'est de ma faute si tu t'es fait coller !

Je le regarde surprise, il n'est pas du genre à faire des heures de colles en plus, juste pour tenir compagnie.

- Au fait, je voulais te remercier pour...m'avoir défendu !

- Je ne te défends pas....je sauvais ma réputation et j'avais une raison de plus pour me venger sur Peter. Qui voudrais te défendre, toi ?

Il me regarde fixement et me scrute. J'attends sa réponse mais on dirait qu'il réfléchit, il se décide enfin et se lève de sa chaise.

- Tu ne m'aimes pas ? C'est ça ?

- Comment dire ? Pas vraiment dis-je d'une voix ironique

Il me regarde et s'assoit sur la table en face de moi.

- Tout le monde ne t'aime pas Alek Baker , et crois moi j'en fait partie. Tu es égocentrique, orgueilleux...

- Faux ! Il se lève et se rapproche de moi

- Je suis charmant, mignon, avec un fort caractère, certes, je peux être égoïste et attentionné à la fois, je peux être infernal, calme, je peux être brut...

Il me prend le poignet et le serre fort, je ne bouge plus il s'approche de mon visage de plus en plus.

- Mais je peux aussi être doux...

Il desserre mon poignet et fait glisser ses doigts sur ma peau, il les fait dérouler sur mon avant bras. Nos regards se perdent l'un dans l'autre. Il entame une balade sur mon corps, ses doigts parcourent mon bras, atteignent mon épaule. Lorsqu'il frôle mon cou, je ressens des petits frissons dans le bas du ventre. Je suis comme envoûtée par son charme, je ne pense plus à rien, je n'essaye pas de me débattre, je n'y arrive pas. Il attrape mon visage avec ses mains douce comme du coton, il s'approche dangereusement de moi, de ma bouche...Il est tellement près de moi que je vois au fin fond de ses yeux, bruns, ténébreux, je remarque même une tache grise dans son œil droit.

Je voudrais m'écarter de lui, mais je suis entraînée tel un aimant, je n'arrive pas à me détacher de lui, de son regard. Je suis attirée dans un maelström géant. Il est si près que son souffle se mélange au mien. Le bout de son nez vient chatouiller le mien. Mon cœur bat à mille à l'heure, il pose délicatement ses lèvres sur les miennes, il effectue un mouvement délicat et sensuel. Ses lèvres sont parfumées d'un subtile goût de menthe fraîche, son parfum est fort, puissant mais aussi doux et savoureux comme le baiser qu'il me donne. Lorsque ses lèvres touchent les miennes, mes sensations sont décuplées, mon corps va exploser.

Il se détache délicatement de moi et rouvre les yeux, son regard est accroché au mien. Ses billes noires brillent de mille feux, il me sourit et ne dit rien. Soudain je redescends de mon nuage et la chute est violente. Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Comment tout ça est arrivé ? Comment ai-je pu me laisser entraîner ? Tout se mélange dans ma tête !

Je recule d'un pas brusque, il ne comprend pas.

- Non...non ! Je n'aurais jamais dû faire ça ! Qu'est ce que j'ai fait ?

Il semble surpris de ma réaction, confus et triste à la fois. Je relève la tête et le regarde avec insistance et lui lance un regard assassin. Je ne peux pas faire ça ! Léo !

- Pourquoi t'as fait ça ?

Il n'a pas le temps de me répondre, que soudain, un bruit de raclement de gorges nous surprend. Monsieur Smith est là, au seuil de la porte, il se demande ce que je fais, ce qu'Alek fait, ce que nous faisons.

- Mademoiselle, sachez que les heures de colle ne sont pas faites pour que vous vous amusiez !

Alek me regarde, encore ébahis par mes précédentes paroles. Il ne comprend sûrement pas ma réaction. Ses yeux sont grands ouverts et il ne décroche pas un seul mot. Monsieur Smith le regarde et s'énerve contre lui.

- Vous sortez immédiatement , ou je vous colle pendant une semaine !

Il se dépêche de sortir et me lance un dernier regard au-dessus de son épaule avant de partir.

Il ne me reste qu'à peine trente minutes de supplice, Monsieur Smith est assis devant moi et me surveille. Il faut que je finisse mon travail, mais impossible de me concentrer, je repense à ce baiser langoureux que m'a donné Alek, je me pose des milliers de questions ! Je ne comprends pas ! Pourquoi Léo n'est pas intervenu, comme les autres fois ? Je les trahis ! Comment j'ai pu ? 

Give Me A Reason | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant