Give Me A Reason | TERMINÉ

Chapitre 28

Plusieurs jours sont passés, le froid de l'hiver se fait de plus en plus ressentir au Nevada. Tous les matins une fine plaque de glace est devant la maison, nous fumons l'air froid du pays, la chaleur de nos corps refroidit au fur et à mesure que nous sommes exposés à la brise d'ici.

Mon cœur quand à moi, commence à se réchauffer, doucement mais sûrement. Après un choc thermique, une tempête de neige a littéralement brisé l'organe sous ma poitrine. Je m'en remets grâce à Charly, James, Steve, ma famille qui m'écrit et qui m'appelle toutes les semaines. La cause de mon rétablissement si rapide est la gifle que j'ai donné à Alek, elle m'a redonné confiance en moi. J'évite désormais de croiser Alek dans les couloirs du bahut. En ce moment j'erre dans les couloirs du bahut, à la recherche de mon amie, qui semble avoir disparu, volatilisée..

Elle ne m'a quand même pas abandonné ici ?

Je prends mon téléphone et lui envoie pour la centième fois, un message, auquel elle ne me répondra pas.

Moi : Charly, t'es où ? Je te cherche partout !

Moi: Tu réponds ?

Puis j'envoie un message à Peter pour lui demander s'il a des nouvelles.

De Peter : Désolé Logan aussi à disparu

Moi: Ok, merci

Je comprends mieux, elle est avec lui. Ça fait plusieurs jours que je les surprends avec leurs regards profonds, leurs sourires en coin et leurs clins d'œil. J'ai remarqué que les yeux de ma meilleure amie ont recommencé à s'éclairer et à briller de mille feux. Je vois à travers son regard qu'elle est une nouvelle fois heureuse, je la retrouve enfin comme au début d'année. Je parie qu'elle s'est remise avec Logan. Voilà la cause de leurs disparitions cet aprèm !

J'avance dans le couloirs, je me dirige vers la bibliothèque, un endroit qui ne me plait pas spécialement, j'y vais seulement pour mon exposé de Français sur Shakespeare. Comme par hasard je suis tombée sur Roméo et Juliette, une histoire d'amour, l'œuvre parfaite ! Charly s'est moquée de moi quand le professeur a tiré au sort l'œuvre et me l'a attribué. Elle sait très bien que je n'aime pas les histoires d'amour, les histoires qui finissent bien...comme les aime Ivy. Au contraire de moi qui les déteste, car pour moi il y a toujours une fin malheureuse. J'ai été brisée en mille morceaux, je ne veux pas revivre ça ! Alek aussi, est la cause de ce sentiment de malheur ! Pourquoi croire à une raison qui n'existe pas ?

Y a- t-il une raison d'y croire ?

Je marche tranquillement quand une personne vient me percuter dans l'épaule, elle fait tomber les feuilles par terre et recule d'un pas. J'ai le regard fixé sur mes affaires étalées au sol, les feuilles sont froissées et déchirées. Je suis prête à lancer une réflexion de colère sur la personne quand je remonte ma tête et vois devant moi...la dernière personne que j'ai envie de voir sur cette planète à l'heure d'aujourd'hui. Je ne peux m'empêcher de le scruter de fond en comble, de plonger mon regard dans le sien. Mon cœur s'accélère de plus en plus, de même pour la respiration. Son nez est juste en face du mien, ses yeux sont plongés dans mes rétines cerclées d'or. Nous restons comme cela à nous admirer pendant quelques secondes. Je n'arrive pas à ressentir ses émotions, ce qui me trouble énormément. Nous sommes déconnectés par une fille qui nous bouscule en courant vers les toilettes. Je ramasse mes affaires et m'éloigne peu à peu de lui avec un pas déterminé, je n'arrive pas à m'empêcher de repenser à cette histoire lors de la soirée. Je ne peux plus le voir comme avant ! Il avait l'air de n'avoir aucun remord. Il m'a tellement brisée. Je laisse une larme dévaler mon visage et accélère mon pas, ma rencontre avec lui m'a tellement bouleversée. Il faut que je rentre chez moi ! Soudain une main s'agrippe à mon avant bras et coulisse jusqu'à mon poignet. Je me retourne, encore lui ! Il me regarde encore et encore, lève sa main, prends mon visage et essuie ma larme à l'aide de son doigt. Il s'approche de moi et me chuchote à l'oreille.

- Je suis désolé Bella !

Sa voix est tremblante et semble être sincère. Son souffle est saccadé et irrégulier. Il effleure mon oreille et vient caresser mon cou. Il se recule et me fixe attentivement, il attend une réponse de ma part. Ses yeux brillent de plus en plus, il a les larmes aux yeux, mais je comprends vite qu'il essaye de se retenir, il ravale vite ses larmes et attend toujours ma réponse. Je me décide enfin à lui répondre, je n'ai pas vraiment le choix, il ne me laissera pas partir si je ne dis rien. Il attend avec impatience le son de ma voix. Je lui chuchote alors quelques mots.

- Pas moi, Alek !

Je fais passer ces mots avec une voix délicate et douce, mais ils sont violents et durs, alors je sens Alek surpris, il semble paralysé par mes mots si durs. Il lâche mon poignet et je trace mon chemin vers la bibliothèque, tout en laissant des larmes dévaler mon visage.

Cette rencontre et ces mots ont réussi à me faire replonger dans un chagrin, dans de la tristesse, de la pitié. Il a une emprise sur moi et je n'arrive pas à la faire disparaître.

Peut-être que je n'ai pas réellement cherché à le faire ?