🇦🇺 Chapitre 9 🇦🇺

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Be there - Seafret
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Après ma confrontation avec Andrew, j'ai passé la soirée au téléphone avec Daisy à lui expliquer ce qui s'est passé

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Après ma confrontation avec Andrew, j'ai passé la soirée au téléphone avec Daisy à lui expliquer ce qui s'est passé. L'entendre me rassurer en me disant qu'il ne mérite ni mes larmes ni ma peine me conforte légèrement. Mais ce que je souhaite est un gros câlin de sa part et écouter les blagues de Jorge pour me détendre. Et puis je me dis que depuis tout ce temps, nous étions tous les deux innocents et que je suis la seule à m'être prise une vague de haine... Qu'est-ce que les gens peuvent être cons au lycée. Encore maintenant d'ailleurs. Je me persuade de le détester, de le mépriser mais rien n'y fait : mon cœur bat et saigne encore pour ce stupide garçon.

Nous entrons dans la semaine de mon anniversaire. Plus que deux petits jours avant la fête que mes parents me préparent, ce n'est pas une surprise mais ça me fait extrêmement plaisir qu'ils fassent ça pour moi. Et maintenant j'ai trop peur de ne serait-ce que penser à lui. Il connaît ma date de naissance : Andrew serait capable de venir à ma fenêtre comme à sa vieille habitude. Le jour de notre première fois, il s'est présenté comme ça après avoir escaladé la façade tel Spider-man. Au fond, j'espère qu'il le fasse. Depuis notre discussion sous la pluie, je broie du noir. Comme si mon cœur et mon âme amochés tentaient de passer au-dessus du chagrin pour accéder à la guérison. Pouvoir l'oublier. Mais j'en suis tout bonnement incapable.

Je ne ferme pas l'œil de la nuit, bien trop perturbée par les déclarations de Andrew. Ses mots me reviennent en mémoire et mon cœur se serre dans ma poitrine : « Chaque seconde, chaque minute, chaque heure qui s'est écoulée en ces quatre putains d'années, je n'ai pensé qu'à toi. Tu me hantais, Daphné. » et dans un sens je le comprends. Je le comprends parce que pendant quatre ans, il n'a pas quitté mon esprit. Pas un seul moment. Même lorsque Daisy m'emmenait dans des soirées où un tas de beaux-gosses défilaient, il occupait mes pensées. Depuis que nous nous sommes liés, peau contre peau, rien n'est pareil : je n'ai pas eu de relation sexuelle après lui et je prie secrètement que ce soit pareil pour Andrew.

Vers quatre heures du matin, je décide de me lever et d'enfiler rapidement mes vêtements. J'ai besoin de retrouver la mer et me calmer. Alors en prenant les clefs du pick-up, je laisse un mot à mes parents pour ne pas qu'ils s'inquiètent en ne me voyant pas. Je démarre et conduis jusqu'à la péninsule. Lorsque j'arrive, le jour commence à se lever et les rayons orangés du soleil à poindre à l'horizon. Je m'assois à même le sable et observe la mer d'un air soulagé et admiratif. Les vagues se forment et se brisent dans un bruit à la fois satisfaisant et relaxant. L'odeur iodée m'apaise et mes paupières se ferment d'elles-mêmes. Ramenant mes genoux contre ma poitrine, je prends une grande inspiration et laisse le vent frais matinal effleurer mon visage. Mes cheveux virevoltent autour de moi et fouettent doucement mes joues.

Dès lors que les rayons timides du soleil éclairent mon visage, je rouvre les yeux et admire le spectacle en face de moi : la mer bleue se retrouve illuminée et belle, les vagues continuent de se briser contre le sable mouillé et viennent me lécher les doigts de pieds. La marée monte et bientôt, je me retrouverai avec les fesses trempées. Mais qui s'en préoccupe à par les quelques mouettes qui survolent au loin ? Je reste là, à m'émerveiller face à ce que la nature nous a offert. Un océan que l'on pollue par tous les moyens possibles et imaginables, que l'on maltraite en lui retirant ce qui le rend vivant. Ça m'attriste parce que le monde d'aujourd'hui n'est pas prêt au changement. Pas tout de suite. Mais combien de temps nous reste-t-il avant que la planète ne s'étouffe pour de bon ?

Bitter LoversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant