« Même après quatre ans sans te voir, j'aime encore ta sale tronche, Daphné Adams. »
Après quatre années à errer dans la ville de Londres loin de sa famille restée en Australie, Daphné Adams, jeune âme rêveuse et rebelle, se l'est promis : elle doit...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
J'atterris à Londres, à l'aéroport d'Heathrow après avoir dormi un peu pendant le long vol. J'ai mal au dos à force d'être assise et d'essayer des positions inconfortables. Fatiguée, je sors de l'avion en bâillant. Et je ne suis pas surprise de constater qu'il fait frais ici : le climat londonien ne m'a pas manqué. Je sors mon pull et l'enfile rapidement avant de geler sur place. Une fois dans l'aéroport, j'attends pour prendre ma valise sur le tapis roulant avec tous les autres passagers. L'attente est longue et je m'assois devant le tapis, le regard vide. Lorsque j'aperçois mon bagage, je l'attrape et le tire derrière moi juste au grand hall principal, là où Daisy et Jorge m'attendent. Tout en marchant, j'envoie un message à Andrew et à mes parents pour les prévenir de mon arrivée. Ils doivent dormir et avec les neuf heures de décalage horaire, c'est compliqué de communiquer avec eux sans que ce soit trop tôt ou trop tard. Je sais que j'avais dit à Andrew que je l'appellerai, mais l'appel se fera plus tard, lorsque je serais un peu plus reposée.
Dès lors que j'arrive dans le hall, je vois deux têtes familières me sourire et je fonce vers eux en lâchant presque ma valise. Là, dans mes bras, Daisy et Jorge rient avec moi. Leurs bras m'entourent comme un cocon dans lequel je me sens bien, extrêmement bien. Les larmes coulent d'elles-mêmes sur mes joues tandis que je serre davantage mes amis contre moi en leur disant à quel point ils m'ont manqué. La présence de ces deux zigotos dans ma vie est indispensable. Sans eux, mes repères seraient erronés. Et je sais que c'est réciproque et c'est ce qui rend notre relation aussi belle. Jorge prend ma valise et Daisy glisse son bras autour du mien pendant que nous nous dirigeons vers le parking de l'aéroport. Ma meilleure amie se penche vers moi, un air soucieux figeant ses traits.
— Comment est-ce que tu te sens Daph' ?
Je sais pourquoi elle me demande ça.
— Est-ce que je pourrais t'en parler plus tard ? J'aimerais vraiment prendre une douche et me reposer un peu.
Elle hoche la tête et n'ajoute rien d'autre jusqu'à ce qu'on arrive à l'appartement. Revenir ici me fait énormément de bien : l'ambiance cosy, le doux parfum quotidien de vanille diffusé par un capteur dans l'entrée, le mobilier rassurant et confortable... Tout m'a affreusement manqué ! Jorge pose ma valise dans mon ancienne chambre et revient pour me masser les épaules. Un long soupir de satisfaction franchit mes lèvres alors que je ferme les yeux et profite de ce moment de massage.
— Tu es toute tendue ! me fait remarquer mon ami.
— Et comment ! Rester assise pendant plus de vingt heures dans la même position, c'est pas cool !
Il rit doucement en continuant de me masser délicatement les épaules. Je pose ma tête contre son torse et me laisse aller, exténuée. Lorsque je rouvre les yeux, ceux de Jorge me fixent avec attention. Une étincelle d'affection traverse ses iris. Puis il sourit et me prévient :
