« Même après quatre ans sans te voir, j'aime encore ta sale tronche, Daphné Adams. »
Après quatre années à errer dans la ville de Londres loin de sa famille restée en Australie, Daphné Adams, jeune âme rêveuse et rebelle, se l'est promis : elle doit...
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La soirée se termine vers trois heures du matin, mon père propose gentiment de raccompagner Daisy et Jorge à leur hôtel tandis que je range un peu, aidée par ma mère. Lorsque nous partons nous coucher, ma mère me fait un bisou. Puis, enfin seule, je prends soin de fermer la fenêtre de ma chambre en souriant. Avant de dormir, je m'avance vers mon bureau et effleure le dessin du bout des doigts. En l'observant un peu plus, je peux apercevoir la signature de Andrew tout en bas. Ce cadeau inattendu me fait frissonner parce que ça prouve qu'il tient à moi. Il est allé jusqu'à regarder mon Instagram pour choisir la photo... Plus j'y pense et plus mon cœur s'emballe dans ma poitrine.
Je fixe le plafond à la recherche du sommeil mais ce dernier semble déterminé à ne pas venir me rendre visite. Alors mes paupières se ferment et la sensation de la main de Andrew posée contre ma joue me paralyse. Je me surprends alors à aimer ce que je ressens et ça me frustre plus qu'autre chose : fourmillements, euphorie inexplicable, sourire béat voire complètement débile figé aux lèvres... C'est incroyable de se dire que la personne qui nous a fait souffrir nous fait encore de l'effet... Et en m'offrant ce portrait de moi à Londres, Andrew ne s'imagine pas à quel point il m'a touchée en plein cœur. En y pensant, je me lève et décide d'aller voir ce fameux portrait. Tout en m'asseyant devant mon bureau, je le contemple d'un air à la fois curieux et blessé. Il a pris la peine d'apprendre à dessiner pour moi et d'avoir quelque chose à m'offrir...
Je reste là, à observer ce dessin qui me représente en Angleterre et me mets à pleurer à chaudes larmes. Trop de souvenirs remontent à la surface en plus de ce qui s'est passé pendant la soirée. Je n'arrive pas à me sortir Andrew du crâne et j'ose imaginer que c'est pareil pour lui. En même temps, notre moment d'hier soir était aussi exceptionnel qu'irréel : aucun de nous deux ne souhaitait partir. Mais cette fois-ci, c'est lui qui a fini par fuir. Ce petit jeu de « aime-moi, je te fuis » me fatigue et dure depuis bien trop longtemps. Il me fatigue parce que je sais pertinemment que je vais perdre. En séchant mes larmes, je pousse un long soupir exaspéré et suis à deux doigts d'envoyer un message à Andrew. Puis je me rappelle que si je le faisais, Daisy se ferait un plaisir de me tailler en pièces et de me manger en fajitas avec de la sauce bien piquante... Étant donné qu'elle est mexicaine, ma meilleure amie n'hésiterai pas une seule seconde ! Rien que d'y penser, ça me donne le sourire.
Assaillie par la fatigue, je finis par aller me coucher pour de bon en rêvant d'un meilleur jour. Vers neuf heures et des cacahuètes, une lourde masse m'écrase tandis que je laisse échapper un grognement rauque. Un parfum féminin et musqué envahit mes narines et je devine tout de suite de qui il s'agit. Elle ne me laisse même pas dormir encore un peu, c'est pas croyable !
— Daisy ! râle-je. Tu m'aplatis là !
— Bouge-toi feignasse ! rit cette dernière en ébouriffant mes cheveux.
— Mmh.
Ma meilleure amie me secoue légèrement avant de glousser.
— Tu sais qu'hier soir, j'ai couché avec un mec super mignon à l'hôtel ?
