« Même après quatre ans sans te voir, j'aime encore ta sale tronche, Daphné Adams. »
Après quatre années à errer dans la ville de Londres loin de sa famille restée en Australie, Daphné Adams, jeune âme rêveuse et rebelle, se l'est promis : elle doit...
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Lorsque je suis rentrée hier soir, j'ai eu le droit aux questions de ma mère et au regard interrogatif de mon père. Ce dernier essaie de se faire à l'idée que je puisse potentiellement fréquenter de nouveau Andrew. Ce que mes parents ne savent pas, c'est que nous nous sommes embrassés et que je ne pense plus qu'à une seule chose : recommencer. Et puis... La phrase que Andrew m'a dite tourne en boucle dans ma tête et c'est en partie pour ça que je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. En même temps, avec une phrase comme « Je te veux toi, Daphné. Personne d'autre. », il est difficile de rester de marbre. Alors j'ai simplement dit à mes parents que j'étais allée surfer. Évidemment, ma mère n'était pas dupe mais j'ai soutenu son regard en arrêtant de respirer. Je suis sûre qu'elle a décelé mon mensonge car son air amusé ne venait pas du fait que mon père portait un caleçon avec des fraises dessinées dessus.
Et ce soir, une trombe d'eau tombe sur la ville. De gros orages grondent tandis que d'éblouissants éclairs déchirent le ciel de leur lumière bleue/violette. Blasée et assise en tailleur sur mon lit, je pianote sur le clavier de mon ordinateur sans grande conviction. J'ai besoin de remplir les derniers papiers pour mon inscription et ça me prend beaucoup de temps. Mais ça vaut le coup : une fois mes études terminées, j'aimerais travailler dans l'édition. C'est mon rêve depuis petite : les livres, le contact avec les auteurs, pouvoir découvrir cet univers splendide... J'ai passé ma journée à remplir correctement les derniers dossiers quitte à me donner la migraine. Être étudiante, ça craint par moments.
Alors que je suis à fond dans ce que je fais, mon téléphone vibre. Je souffle un bon coup en le saisissant, persuadée qu'il s'agit d'une notification Instagram ou autre. Lorsque je me rends compte que c'est un SMS, je hausse un sourcil, curieuse. Un message de Andrew. Il vient tout juste de me l'envoyer, je fronce les sourcils en le lisant silencieusement :
de Andrew M :
« Tu fais quoi ce soir ? »
Hum, c'est louche comme question. Je réponds immédiatement, le cœur battant la chamade et les doigts tremblants :
De moi :
« Rien de très intéressant, je suis dans ma chambre. Je m'ennuie. »
Je m'attends de lui qu'il se moque de moi ou qu'il me charrie mais rien ne vient et ce n'est pas normal. Jusqu'à ce que Andrew me renvoie un SMS quelques minutes plus tard, figeant mon cœur sous ma poitrine :
de Andrew M :
« Ça te dérange si je te rejoins ? »
Je n'ai même pas le temps de répondre qu'on toque à la fenêtre. Figée, je n'ose pas aller voir de qu'il s'agit. Tu le sais, me souffle ma conscience. Comme autrefois. Alors je me lève d'un bond, fonce droit vers les vitres avant de tirer les rideaux d'un geste brusque et d'ouvrir la fenêtre. Andrew est là, trempé jusqu'aux os, ses cheveux barrant son arcade sourcilière et son t-shirt noir plaqué contre son torse musclé. Cette scène est tout droit sortie d'un film, je vous le jure. De plus, il arbore cet air à la fois enjôleur et satisfait qui m'énerve. Mais qui me fait fondre un peu quand même. Je le fixe d'un air ahuri en ouvrant la fenêtre. Le bruit de la pluie battante se mêle à son souffle haletant tandis que je recule d'un pas, la bouche grande ouverte. Andrew m'offre un large sourire pendant qu'il glisse à l'intérieur de ma chambre avec une aisance surprenante. Une multitude de gouttes de pluie dégoulinent de ses cheveux et parcourent ses joues pour finir leur course sur les pourtours de sa bouche rosée. Certaines s'arrêtent même à la limite de son menton. Doux seigneur. Et puis son regard azuré et intense... il me transperce l'âme. Même dans cette lumière tamisée, il me transporte.
