Carlo's song - Noah Kahan
***Je tremble encore. Assise sur le banc à sangloter comme une pauvre idiote au lieu de confronter l'homme qui m'a brisé le cœur, j'ai fui. Et moi qui pensais être suffisamment forte pour lui faire face, peut-être que c'est encore trop tôt ? Que les plaies béantes faisant abondamment saigner mon cœur ne sont pas encore toutes cicatrisées. Je souffre et me morfonds, mais au fond, est-ce qu'il en vaut la peine ? Est-ce que Andrew mérite que des larmes ruissellent sur mes joues ? Je me ressaisis en essuyant d'un geste rageur mes pommettes et ferme les yeux. Mon pouls rugissant dans mes oreilles, je me mords la lèvre inférieure et décide de retourner au restaurant sur un coup de tête. Parce qu'on n'a qu'une seule vie, qu'un seul cœur et un milliard de choses à dire. Et puis Andrew doit me voir de ses propres yeux. Il doit savoir à quel point il m'a blessé. Mais aussi constater que je suis bien de retour, pour le meilleur et pour le pire. Je n'ai rien à perdre, si ce n'est que les pièces détachées de mon cœur d'ores et déjà fendu en deux.
Je rouvre les yeux en prenant une grande bouffée d'air frais, me lève de ce maudit banc et cours dans l'autre sens. Mes pieds me font mal mais je m'en fiche. Les larmes coulent toujours sans même que je ne fasse quelque chose. Essoufflée, j'arrive et surprends ma mère en avançant vers la table. Elle aborde une mine surprise en fronçant les sourcils. Je m'assois sans rien dire, les joues rougies par l'effort et les doigts tremblants. Des frissons me parcourent l'échine alors que mes yeux écarquillés parcourent la salle à sa recherche. Ma mère soupire.
— Ma chérie...
Je ne l'écoute pas bien trop occupée à le chercher du regard.
— Il est parti, m'annonce-t-elle en posant tendrement une main au-dessus de la mienne.
Je cligne des yeux en tournant la tête vers elle, confuse.
— Quoi ?
— Andrew est parti, il a fini son service. Il m'a reconnu et m'a demandé si j'étais seule. j'ai menti en disant que ton père était aux toilettes mais il a su que je ne disais pas la vérité. Daphné, tu ne peux pas l'éviter éternellement.
Et c'est bien malheureux, pensé-je.
— Quand ? demandé-je dans un souffle.
— Après qu'il t'ait croisé. J'ai tout suivi, tu sais ?
Un petit sourire malicieux étire ses lèvres et me fait grimacer.
— Tu le savais, c'est ça ? lui reproché-je. Tu savais qu'il travaillait ici et tu ne m'as rien dit.
Ma mère ne dit rien et se contente de baisser les yeux, l'air coupable. Les larmes me viennent et je dois serrer les dents pour ne pas craquer. Un rire nerveux me remonte dans ma gorge.
— D'abord l'ultimatum et maintenant ça ?
— Je voulais seulement que tu sois face à lui pour que tu remarques qu'il a changé...
VOUS LISEZ
Bitter Lovers
عاطفية« Même après quatre ans sans te voir, j'aime encore ta sale tronche, Daphné Adams. » Après quatre années à errer dans la ville de Londres loin de sa famille restée en Australie, Daphné Adams, jeune âme rêveuse et rebelle, se l'est promis : elle doit...