1 8 3 | KUROKEN | Haikyuu

J+87

Kuroo n'arrivait pas à dormir. Il tournait dans son lit, encore et encore. Le sommeil ne venait pas à lui. Et plus il essayait de s'endormir, plus son cerveau lui rappelait que tout était à un cheveux de s'écrouler dans sa vie. Non, ce n'était clairement pas le moment pour penser à ça. Mais ce genre de songes devaient sans doute s'adapter à son insomnie.

Il faisait tout pour garder la face. Absolument tout. Il riait, il profitait de Kenma autant qu'il le pouvait, il l'encourageait et le supportait à chaque problème. Mais voilà qu'il n'était pas indestructible. Il essayait d'imaginer la vie après la mort de Kenma, et à chaque fois, il se retrouvait à mettre cette idée de côté. Non, il ne voulait clairement pas y penser. Il était le premier à donner des leçons, mais aussi le premier à être dans le déni. Il en avait sans doute l'air, mais il n'était pas prêt à voir Kenma partir. Lui aussi comptait les jours pour se préparer mentalement. Mais voir le jeune homme en fauteuil roulant lui avait mit un sacré coup de poing. La réalité et le temps qui passent voulaient clairement lui faire du mal.

Kuroo se tourna une nouvelle fois quand son téléphone se mit à vibrer. Il se redressa rapidement, s'étonnant de ce coup de fil à quatre heures du matin. En voyant le nom de Kenma s'afficher, son sang ne fit qu'un tour.

« Kenma ?! Sa voix était essoufflé, comme étouffée par la peur.

- M-ma mère n'est pas là... Faut que j'aille à l'hôpital... Ca va p-pas. »

La voix au bout du combiné craqua à la fin de la phrase. Kuroo pinça les lèvres, se leva et mit le blond en haut parleur, en profitant pour enfiler les premières fringues qui lui tombaient sous la main.

« Parle moi. Qu'est-ce qu'il y a ? Comment tu te sens ? »

Kuroo mit son pull à l'envers, mais tant pis. Il enfila ses chaussures par la même occasion. Il s'adaptait à la vitesse de son cœur. Il battait trop vite. La peur et l'inquiétude le faisait aller à cent à l'heure.

« Je pars de chez moi, j'arrive, ne t'arrête pas de parler tant que je suis pas là. »

Il avait l'impression d'être en plein entraînement de volley, et qu'encore une fois, toutes les décisions et les indications venaient de lui. Certes, il avait l'art de diriger et de guider, mais il n'était rien de plus qu'un gamin terrifié qui se trouvait totalement prit au dépourvu.

« J-J'arrive plus à bouger, j'ai mal partout... Kuro... J'ai peur... J'ai tellement peur. Sa voix craqua à nouveau. Kuroo mordit l'intérieur de sa joue pour ne pas se mettre à pleurer aussi.

- Ca va aller Kenma. Je te le promet chaton, ça va aller. Respire lentement. »

Il ouvrit à la volée la porte de chez lui, et s'élança. Il courut comme il ne l'avait jamais fait. Rien d'autre ne comptait que Kenma.

« Chaton, j'appelle une ambulance. Je te reprends tout de suite. »

Il courrait, il était essoufflé, épuisé et apeuré. Mais sa voix restait incroyablement douce. Kenma avait déjà assez peur comme ça, pas besoin de celle de Kuroo à gérer en plus. S'il s'effondrait maintenant, il resterait quoi à Kenma ?

En quelques minutes, il prévint l'hôpital le plus proche et une ambulance était sur la route. Au moment où il reprit Kenma, il arriva devant chez lui.

« J'arrive chaton. Je suis en bas. J'arrive. Il fouilla dans ses poches pour prendre son double et fit tomber le trousseau quelques fois à cause du stress. J'arrive. »

Il galéra également à faire entrer la clé, mais y parvenu. Sans attendre plus longtemps, il raccrocha en fourrant son portable dans sa poche, s'élançant jusqu'à la chambre de Kozume. Il entra, et alluma la lumière dans la pièce.