C'est dur.
Qu'est-ce que c'est dur sans toi Kenma.
Les mois passent, mais la douleur reste. Pourquoi ? Pourquoi Kenma ? Pourquoi tu pars pas de ma tête ? Pourquoi est-ce que je t'ai tant aimé ? Pourquoi est-ce que je dois souffrir comme ça ?
Kenma, comment tu vas ?
J'aimerais vraiment que tu me répondes. J'aimerais pouvoir arrêter d'imaginer tes réponses ou tes réactions. Juste une fois, pouvoir entendre que tu es heureux là où tu es, que je ne t'ai pas déçu.
La vie a perdu toute sa saveur depuis que tu n'es plus là. Qu'est-que je suis censé faire ? Je donnerai tellement pour que tu me dises quoi faire.
Tu étais le plus intelligent de nous deux, je n'arrive plus à ordonner ma vie sans toi.
Je t'en prie, m'en veux pas.
Ne m'en veux pas d'avoir prit ces médicaments.
Me déteste pas.
Kenma, tu es tout ce que j'ai.
Je t'en prie, ne me déteste pas si je te rejoins.
Bokuto est un ange avec moi, mais je n'arrive pas à passer à autre chose.
Yaku me dit que c'est comme une rupture, mais t'as été mon seul amour, je sais pas comment on laisse partir quelqu'un.
J'ai toujours été un garçon déterminé, je suis désolé.
Tu me manques Kenma.
Tu me manques tellement que je ressens une douleur dans mon ventre en permanence. Ou peut-être dans la poitrine. Pourquoi tu es parti avec mon coeur Kenma ?
Je n'arrive plus à respirer. J'essaye, de toutes mes forces, de tenir le coup. Mais je me noie un peu plus tous les jours dans nos souvenirs.
Et j'ai un problème Kenma. C'est que quand je vais « bien », je commence à te haïr de m'avoir fait subir ça. Je sais que c'est exactement ce que tu voulais éviter. Mais tu auras jamais mal comme j'ai mal. C'est pas juste de m'avoir fait ça. Et si on ne s'était jamais connu Kenma ?
Peut-être que dans un monde parallèle, on ne se connaît pas. Je suis heureux quelque part, et toi aussi. Tu ne serais peut-être même pas malade. Tout le monde aurait été plus heureux.
J'en peux plus d'être dans ce monde là Kenma.
S'il te plait, quand j'arriverai, est-ce que tu pourras me prendre dans tes bras avant de me haïr ?
*
En ouvrant les yeux, la première chose que je vis fut les murs blancs. Le soleil les rendait encore plus éclatant. Mais après quelques secondes d'analyse, je reconnus surtout l'hôpital. La composition de la chambre n'était pas comme celle où Kenma avait été, mais c'était le même genre.
Aussitôt, ma tête me fit très mal au fur et à mesure que les souvenirs me revenaient en tête. La boite de médicament que j'avais trouvé dans l'armoire à pharmacie, puis que j'avais avalé.
Visiblement, Kenma... Je ne te rejoindrai pas aujourd'hui.
Mon regard se posa sur mes bras. Ils étaient recouverts tous deux de bandages qui allaient du poignet jusqu'à l'épaule. Puis en suivant l'inspection de mon état, c'est là que je remarquais enfin la main de Bokuto mollement enroulée autour de la mienne. Son visage était sur le matelas, les yeux fermés.
Sa pureté contrastait tellement avec mes idées noires. Mon visage se détendit alors que je me perdais à le détailler. Bokuto inspirait énormément de douceur. Il avait été énormément là pour moi, ces derniers mois.
Aussitôt, je m'en voulu immédiatement de lui avoir causé autant d'inquiétude. C'était lui qui m'avait sûrement trouvé. Je serrai doucement sa main dans la mienne alors qu'une larme coula sur ma joue. Ca faisait très longtemps que je n'avais pas pleuré. Depuis la mort de Kenma pour être exact. Mais ces larmes étaient significatives. J'en avais trop fait. J'avais inquiété trop de gens qui tenaient à moi.
Hier, quand j'ai avalé ces cachets, j'avais oublié tout ça. Combien on tenait à moi, et on m'aimait. Depuis des mois, tout le monde faisait énormément d'effort pour essayer de m'aider. Une présence par ci, une discussion par là. Toute l'équipe de volley, Bokuto, Akaashi, Hinata, ma mère. Qu'est-ce que j'avais été égoïste de ne penser qu'à moi... J'en voulais à Kenma de me faire vivre ces souffrances, et moi, je voulais faire vivre exactement la même chose aux meilleures personnes possibles ?
« C'est fini Bokuto... J'en peux plus. J'abandonne. »
Ma voix n'était qu'un murmure, afin de ne pas le réveiller. Il avait du veiller un bon moment pour moi.
« J'en peux plus de courir après Kenma et après ce qu'il me reste de lui... Je laisse tomber, je suis épuisé... Je pense à lui tout le temps pour ne rien oublier, mais je ne veux plus le faire. Je veux plus oublier les gens qui tiennent à moi... »
Ca faisait mal. J'avais l'impression de mettre un point à une phrase, et de jouer la facilité. De jouer la carte du laisser aller. Je culpabilisais et je me sentais incroyablement nul. J'avais voulu plus que personne faire vivre Kenma en moi, mais pour le moment, c'était trop dur de tout lier. Entre ma santé mentale qui s'effondrait et les gens que j'inquiétais, je ne pouvais pas continuer à faire vivre la mort de Kenma en moi.
Je me battais chaque jour pour ne rien oublier, mais voilà. C'est fini. Je baisse les bras. Désolé Kenma, pour le moment je ne peux pas. Il faut que tu partes de ma tête et que j'arrête d'inquiéter tout le monde. Je ne supporte plus de voir tout le mal que j'inflige aux autres pour toi.
Les larmes coulaient toutes seules sur mes joues, parce que pour la première fois depuis sa mort, je me rendais compte de ce que j'étais en train de foutre en l'air. Je pouvais vivre avec des gens qui tenaient à moi. Il fallait que je conserve ça, et que j'en prenne soin. Je ne pouvais pas continuer comme ça, à me détruire.
J'avais l'impression de trahir Kenma et mes promesses, et la culpabilité me fit mal au coeur. Elle posa un poids sur mes épaules, et alourdit tout mon corps. Malheureusement, entre la culpabilité de trahir un mort, ou celle trahir mes amis qui me soutenaient déjà depuis tellement longtemps...
J'avais passé trop de temps à regarder en arrière. Maintenant que j'ai atteint le point de non-retour, Kenma, il faut que je sois là pour les autres et que j'honore leurs efforts.
« Seconde après seconde... Je soufflai avant de reprendre. Un jour, je te dirai adieu Kenma... Pour le moment, ce n'est qu'un au revoir un peu lâche... »
Ma tête bascula vers l'arrière, comme pour que mes mots l'atteignent.
Au même moment, une petite pression se fit sur ma main. Je baissai la tête pour voir le visage de Bokuto se froncer légèrement. Il papillonna des yeux avant de poser son regard sur moi.
« Kuroo ! Putain, Kuroo ! »
Avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, les bras costaud de mon ami s'enroulèrent autour de moi. Sa voix se chargea de sanglot.
« T'es là Kuroo, merde, ne fais plus jamais ça... »
Alors qu'il sanglotait contre mon épaule, mes larmes reprirent de plus belles. J'enroulai mes bras autour de lui, le serrant fort contre moi.
« Oui... Je suis là, Bokuto. Je suis revenu pour de bon ... »
Au revoir, Kenma.
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1 8 3 | KUROKEN | Haikyuu
Romance263520 minutes 4392 heures 183 jours Que feriez-vous si les jours de votre âme-soeur étaient comptés ? - Les personnages viennent tous de Haikyuu (Haruichi Furudate)