Chapitre 1

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Chapitre 1

« Nouveau départ »


Louis Tomlinson

Je regarde une dernière fois cette chambre vide, vide de toutes les affaires qui y étaient présentes, vide de tous ces souvenirs que nous avons tous vécu. Mais surtout, vide comme mon cœur à cet instant. Parce que pour la première fois, nous partons, nous quittons non seulement cette maison qui nous a tous vu grandir, mais aussi cette ville dans laquelle nous avons vécus toute notre vie.

Les murs autrefois remplis de photos, de trophées, de posters et d'affiches de grands ballets sont maintenant blanc comme neige. Il n'y a plus ce grand lit au bord de la fenêtre, cette penderie qui servait plus à mettre des costumes de danse que des vêtements de ville, ce bureau sur lequel nous adorions écrire et inventer nos chorégraphies, cette barre de danse que nous déplacions dans les quatre coins de la chambre quand nous nous échauffions.

Je prend une grande inspiration et me remémore une dernière fois les merveilleux moments que nous avons vécus, je neveux pas partir. Oh ça non, je ne veux pas, mais je n'ai pas le choix. Je suis obligé de partir, nos parents ont besoin de ce nouveau départ. Pendant plus d'un an ils ont essayés de survivre ici mais ils n'ont fait que se noyer un peu plus et ils espèrent avec ce déménagement, prendre un nouveau départ et enfin sortir la tête de l'eau.

Je me souviens nos innombrables nuits à regarder des films de danse, à créer des chorégraphies tous les deux jusqu'à plus d'heure, à poser fièrement avec les prix que nous avions gagnés à ces incroyables concours auxquels nous avons participé.

Une unique larme s'échappe de ma joue, tu me manques tu sais, tu étais mon pilier, mon modèle. Sans toi, je n'arrive plus à danser, parce que chaque fois que j'essaie, j'ai mal. Tu n'es plus là pour me rassurer, me guider, m'encourager alors je n'ai plus la force. J'aimerai parfois reprendre mais lorsque je vois que tu n'es plus là, je renonce. Je n'arrive plus à danser sans toi, parce que c'est toi qui m'a fait découvrir cet art. Tu es le danseur le plus incroyable que je n'ai jamais vu et je ne dis pas ça parce que tu es mon frère. Tu es celui qui m'a aidé à prendre confiance en moi, tu m'as appris à vivre chaque pas, chaque danse comme si c'était la dernière. Jamais je n'aurai pensé que ta dernière danse se finirait comme ça.

Il aura suffit d'un faux pas, d'une mauvaise réception pour que tu dévie de ta trajectoire. Je revois encore le sol gelé de ce lac se dérober sous tes pieds. Je me souviens de ton regard terrifié alors que ton corps s'est effondré au fond de l'eau. Il ne se passe pas un seul instant sans que je ne culpabilise de ce jour atroce. Je m'en veux parce que j'aurai pu te sauver, si j'avais réagis plus vite, si je t'avais empêcher de danser sur ce lac gelé, si j'avais eu assez de force pour ne pas lâcher ta main. Mais je ne suis qu'un bon à rien, je t'ai laissé sombrer et chaque jour je revois ton corps emporté par le courant, je revois ce dernier regard que tu m'as lancé, un regard qui criait « aide-moi ». J'ai été incapable de t'aider ce jour là, paralysé par la peur, j'ai réagi trop tard et toute ma vie je m'en voudrais.

Je sursaute en sentant une main se poser sur mon épaule, maman me regarde à peine, elle sait à quoi je pense. C'est tout aussi difficile pour elle, elle a perdu son fils aîné, son premier enfant à cause de son deuxième fils. Elle ne me l'a jamais dit mais je sais qu'elle m'en veut. Je le sais parce que cette main sur mon épaule, c'est l'un des rare geste d'affection qu'elle me donne depuis que tu n'es plus là. Je crois que je n'ai plus entendu le son de sa voix depuis qu'elle a su et son silence me tue à petit feu mais je mérites son silence. Parce que j'ai tué son fils.

Maman me fait signe qu'il est temps de partir et, après un dernier regard vers ta chambre, je ferme la porte définitivement et rejoins les parents dans la voiture. Aucun mot n'est prononcé, papa fuit mon regard et maman reste concentrée sur la route. Seul le bruit du moteur et de l'autoradio se font entendre dans la voiture. Je soupire discrètement et ferme les yeux, la route va être très longue.

Dance WarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant