(Il se peut que je reprenne la fin d'un ancien chapitre lorsque cela est justifié selon moi pour la compréhension du lecteur.)
Vous ne me reverrez plus...
Je vais partir, loin de vous, loin de vous que j'ai appris à haïr chaque jour de plus en plus. Je sais que tu vas, Morgane, découvrir cette lettre un soir, seule, et que tu vas plonger dans une phase de déprime qui va sûrement te durer très longtemps, si tu as survécu au cocktail de somnifères, évidemment. Je te dis ça en toute honnêteté contrairement à ce que nous n'avons pas réussir à faire pendant toutes ces années ; être sincère. Je ne t'aime plus et ce depuis bien longtemps. Je sais que tu voudrais une date précise pour pouvoir te culpabiliser ou à l'inverse, trouver en quoi j'ai tort, mais je n'en ai pas à te confier et savoir ton mal-être actuel me procure un bienfait fou. Cruel je le suis peut-être, après toi, c'est toi qui es censée me connaître le mieux parmi toutes les personnes qu'au cours de ma vie j'ai rencontrées. Peut-être que tu n'en sais pas autant sur moi que tu devrais, peut-être que tu aurais du t'intéresser à moi davantage. Je n'en sais rien, je n'ai pas les réponses, je sais que tu ne les as pas et que personne ne les aura jamais.
Les enfants vont me manquer, bien que je les déteste. Je hais leur tête d'adorable agneau gambadant dans le pré. Je hais voir leur bonheur, leur insouciance, leur naïveté qui s'excuse par le fait qu'ils ne sont encore que des enfants mais que je n'excuse pas car je n'aime pas les enfants. Oui, je n'aime pas les enfants mais comment veux-tu ? A force de persévérance tu as réussi à me rentrer cette idée en tête et bornée comme tu es tu n'as jamais su réellement voir que je n'avais aucune affection pour eux contrairement à ce que, au fond de toi, tu aurais voulu de moi.
Car oui, tu voulais faire de moi quelqu'un que je n'étais pas. Tu voulais que je me mette à la musculation, que je lise des livres scientifiques, que je fasse le ménage, la cuisine, la vaisselle, que je lise une histoire aux enfants avant de les avoir couchés. Tu voulais beaucoup de choses de moi. Tu voulais l'homme parfait que tu n'avais jamais su trouvé car tu ne daignes en aucun cas à te remettre et à remettre ta vision du monde et des choses qui t'entourent, en question. Car tu es comme ça. Tu es cette horrible personne qui aurait voulu, pouvoir me présenter comme trophée de chasse à ton bras et dire 'Regardez comme il est charmant ! C'est mon mari,' en m'embrassant hypocritement sur la joue. Tu aurais pu rajouter une insulte comme 'pétasse' à la fin de ta phrase, car tu les traitais toute comme ça. Toutes. Tu n'étais qu'une illusion à toi toute seule et tu aurais voulu vivre le rêve que tu n'auras jamais le courage de vivre. Car tu es quelqu'un qui abandonne vite, qui laisse tomber les choses au profit d'autres pour pouvoir te sentir mieux. Te sentir acceptable dans son monde où tu n'as jamais su trouver ta place.
Alors oui, je vais partir et je t'en supplie - pour une fois que je te supplie de quelque chose -, ne me recherche pas. Par pitié laisse moi tranquille, laisse moi vivre ma vie, sans toi, comme j'aurais toujours du le faire car tu es un poison. Tu fais faner tout ce qui est autour de toi car rien ne peut à tes yeux t'être supérieur. Tu refuses de te sentir mal alors il faut que tu emportes les autres avec toi. Tu es sale. Sale d'âme de n'avoir jamais su combler ton coeur de tout ce que la vie a pu t'apporter.
Et c'est la vérité. Celle que j'aurais du m'efforcer de te faire rentrer dans ton petit crâne d'imbécile. Tu me diras que je ne pense pas ce que je dis car sinon je ne me serais jamais marié avec toi et c'est faux. Je me suis marié avec toi car à cette époque il m'était facile de passer outre cela car tu faisais, je suppose, plus d'efforts pour dissimuler ta vraie nature. Or le jeu est fini et c'est ainsi que tout s'achève.
Je suis mort, assassiné par votre oisiveté et votre désintéréssement à tout. Empoisonné par ton inquiétude perpétuelle. Torturée par ton hypocrisie. Tué par ton amour que je ne savais te retourner.

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Et la vérité s'envolera avec moi
Misterio / SuspensoJe m'en vais, je pars loin de tout ce que je connais. Je refuse de dire que je fuis mais c'est ce que je fais. C'est décidé, je n'ai plus ma place ici et c'est bien ailleurs que je vais espérer la trouver. Je n'emporte que très peu de choses, j'ai...