Mon nouvel ami et moi nous regardons et nous comprenons tout deux qu'il n'est plus réellement l'heure de perdre du temps. Nous pensions pouvoir préparer des plans, des stratégies avec tout autant d'échappatoires et d'alternatives mais de manière évidente nous n'en auront pas le temps et cela paraît au premier abord comme un énorme désavantage pour nous.
Nous nous avançons un peu et les jolis visages bien que meurtris pas le temps que je voyais hier dans la salle commune ne ressemble plus qu'à des monstres en mal de sang. D'une certaine manière ils veulent notre peau et ce n'est pas leur regard perçant qui nous fera croire le contraire. Je crois avoir un plan et je suppose qu'Alex en a un aussi. Nous nous séparons et avançons les oreilles cette fois assaillies de paroles telles que "On sait que tu l'as tué ! Tu as tué Morgane, tout le monde le sait maintenant" ou bien encore des discours au sens dérisoire scandés à gorge déployées comme "MEURTRIER ! MEURTRIER !" et quelques autres insultes de divers noms d'oiseaux.
Nous créons le spectacle et j'ai la vague impression qu'ils croient leur pièce bien rodée or nous sommes de bien meilleurs acteurs. Il va falloir y aller fort et je prends rapidement la décision de n'épargner personne. Personne ne sortir d'ici sain et sauf. Ils s'amusent de voir que j'ai déjà tué quelqu'un mais leur amusement n'est rien d'autre que de la peur. Ils ont peur que je leur saute dessus, que je leur tranche la gorge, que je vienne la nuit pour les empoisonné, que je demande à quelques de ce qu'ils supposent être des amis, de tuer leur famille. Ils ne savent pas grand chose sur moi et de toute évidence le climat dans lequel je suis désormais plongé ne montre pas une envie de me connaître.
Je ne les tuerai pas ou du moins pas si j'arrive à m'en sortir autrement. Il y a bien plus blessant que les armes et je ferais tout ce qui est en mon possible pour me sortir de là. C'est à eux de décider de quelle manière ils veulent s'en tirer.
Je m'approche d'eux encore un peu plus et m'assois à côté d'un homme sur un des longs bancs qui serpentent dans la salle. On me regarde comme une nouvelle espèce féroce et inconnue de tous de laquelle il faudrait se méfier. L'homme qui se trouve désormais à ma droite est vieux et n'arrête pas de prononcer le nom d'une femme que je suppose comme étant un être cher à ses yeux.
"Bonjour", lui dis-je.
- Bon.. Bon.. Bon-jour, me répond-il sous les yeux stupéfaits de ses amis patients.
- Tu dois être à la recherche de cette femme ? Que murmurais-tu ? Ah oui... Joséphine. Tu dois l'aimer beaucoup, n'est-ce pas ?
- Je ne sais pas où elle est partie depuis l'accident d'avion que nous avons subi. J'ai été transporté dans un hôpital tout de suite après et je ne l'ai plus jamais revu. Je l'aime et elle me manque. Je veux le revoir et la serrer dans mes bras.
- Veux-tu savoir la vérité ?", lui demandé-je, avec une idée en tête.
Des infirmières me crient de ne rien leur dire, que dans leur état ils croiraient tout ce que je leur dirais et que c'est serait une très mauvaise idée. "Cela va vous attirer beaucoup d'ennuis !" Idiotes. Evidemment que c'est mon plan. Je me défends de ce qu'on pourrait me faire plus tard, je mets en marche un processus de mise à mort qui ne fera couler aucune goutte de sang. Et je me moque des ennuis que cela peut m'apporter. On m'a toujours dit que devenir célèbre était la même chose dans les bonnes comme dans les mauvaises actions et je dois dire que voir ma photo en couverture d'un journal m'excite réellement.
Le vieux se remet à parler et bien que cela devienne complètement incompréhensible je prends sa réponse pour un acquiescement et n'hésite pas avant de reprendre mon discours.
"Elle est morte. Elle n'est pas morte dans l'accident. Elle a été transféré dans un hôpital de fortune faute de ne jamais avoir voulu lui prêter la mutuelle que vous vouliez garder à cent pour-cents pour vous. Là-bas elle fut soignée mais une blessure resta ouverte pendant trop longtemps. Cette blessure c'était le manque de vous. Vous n'avez pas chercher à l'appeler ni à communiquer avec elle et même si c'était parce que vous ne le pouviez pas car vous n'en aviez pas le droit ou les capacités je crois pouvoir dire qu'elle s'en importait peu. Elle voulait vous revoir et vous ne lui en avez jamais donné l'occasion. Elle vous en a voulu pendant longtemps et le jour où elle en eu marre elle se laissa mourir, de faim et de soif comme pour faire le deuil de vous, mort, que vous n'étiez pas. Voilà la vérité."

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Et la vérité s'envolera avec moi
Mystère / ThrillerJe m'en vais, je pars loin de tout ce que je connais. Je refuse de dire que je fuis mais c'est ce que je fais. C'est décidé, je n'ai plus ma place ici et c'est bien ailleurs que je vais espérer la trouver. Je n'emporte que très peu de choses, j'ai...