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    sixième jour.

  nous rentrons le surlendemain.
    Tout le monde était sorti se promener sauf moi, j'avais préféré rester et broyer du noir toute seule, au fin fond du lit que je partageais avec Sacha. Où es-tu, Eren ? Il faisait beau aujourd'hui, que faisais-tu ? Moi, je suis là, toute seule et je t'attends toujours, inlassablement.

     Une soudaine notification me sortit de ma réflexion. Je fronçai les sourcils ; si c'était Sacha qui avait encore oublié sa crème solaire, ou Mikasa son ombrelle, je- 
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Félicitations 🎉, cela fait exactement deux ans que vous êtes ami(e) avec Eren.jgr !
               voir les souvenirs ?
         oui                      non


    et voir cette notification en cet instant précis, au vu de la situation dans laquelle nous étions était comme remuer le couteau dans la plaie. Je balançai mon téléphone de l'autre côté du lit après m'être recroquevillée sur moi-même, ne retenant aucunement le torrent de larmes qui se déversait sur mes joues rosies.
    si je ne t'avais jamais connu, aurais-je été moins malheureuse ? Si tu ne m'avais pas tendu la main ce jour-là, aurais-je été plus heureuse qu'en ce moment précis ? Je ne regrettais pas de t'avoir connu, de t'aimer. Je ne pouvais jamais le regretter, seulement... je m'essuyai le visage rapidement.

   Non, je ne suis pas faible. Je ne l'ai jamais été. Tu me l'avais dit, tu m'avais dit que jamais je n'avais été faible et que tu étais fier de moi. Je soupirai, je devais arrêter de pleurer. Tu avais choisi ta voie, je devais te laisser et ne plus penser à toi ! Les autres l'avaient bien fait eux, ils s'amusaient, faisaient les hypocrites comme toi ! J'avais bien le droit à ça moi aussi ! Je mis mes baskets, enfilai ce large tee-shirt que m'avait prêté Ewen et était sortie de l'hôtel. Je ne pouvais pas retrouver les autres, mais j'errais. Je m'éloignais de mon seul repère.


     les lumières chaleureuses d'une petite taverne perdue, au coin d'une rue comme figée dans le temps, me stoppèrent. des rires fusaient et une joyeuse musique se répandait dans les airs. Je ne comprenais pas ce qu'il s'y disait, mais cela ne comptait pas. Boire un verre avec des inconnus, dans un langage inconnu ce n'était pas si étrange que ça, non ?
   Je pénétrai ni une ni deux dans ce d'autant plus curieux qu'excentrique endroit. À peine avais-je passé le pas de la porte qu'une étrange chaleur m'enveloppa. Le monde dans la petite taverne tournait ne semblant pas s'apercevoir de ma présence en ces lieux. La taverne semblait petite en extérieur, mais était un véritable trompe-l'œil. Je m'assis à une table au fond.
    Je ne dérangerai personne ainsi.

__ " sie ist nicht von hier, diese junge Dame ! - Entendis-je a mes côtés. Je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, mais ils m'avaient l'air curieux. Je leur sourit. -  what do you come from ? - Murmura soudainement une dame dans un anglais plutôt maladroit. Je rigolai.

__ " Je ne viens de nulle part, je viens juste profiter une dernière fois de votre beau pays. - Fis-je après avoir utilisé bien entendu, Google Traduction.

__ " Voilà qui est fort intéressant ! - J'avais fait semblant de comprendre. la jeune dame, blonde et magnifiquement ronde, m'invita à m'asseoir à sa table. Ils étaient quatre, il y'avait deux hommes d'âge moyen et une autre dame âgée d'une vingtaine d'année. Ils étaient tous saouls, alors je conversais avec la dame qui m'avait abordée.

__ " Profiter une dernière fois, tu as dit. Ou vas-tu ? Que feras-tu ? - Posa-t-elle en ingurgitant sa bière d'une traite. - Que viens-tu faire ici ?

__ " j'étais venue chercher quelqu'un, mais nos chemins ne sont plus les mêmes... ils ne l'ont même peut-être jamais été. Alors je rentre chez-moi.

__ " Une histoire d'amour tragique j'imagines ? Allez, bois, bois et oublie ta peine ! - Hurla-t-elle en Anglais. Je rigolai avant de finalement l'imiter. Très vite j'étais devenue saoule, dans le même état que les trois autres amis de Mademoiselle Louise, ma très chère amie de buvette.

__ " Je n'aurai hic! jamais dû t'aimer!hic! aujourd'hui, je hic! t'en veux! - Commençai-je en chantant. - tu m'avais promis hic! mais tu m'abandonnes, encore une fois hic! je ne sais plus où aller hic!

__ " Chante ta peine ma jolie !
__ " je te déteste hic! je n'aurai jamais dû hic! t'aimer hic! - hoquetais-je. - Tu-

__ " ça suffit, maintenant.
 

    j'avais levé la tête lentement et avais compris. j'avais reconnu cette voix, aussi lointaine m'avait-elle parue ce soir. C'était bien toi, Eren. Malgré les circonstances je t'avais reconnu. Je me demandais ce que tu faisais là, mais tout devenait noir. Tout s'assombrissait.
    Puis, le néant.

𝐮𝐧𝐭𝐨𝐮𝐜𝐡𝐚𝐛𝐥𝐞 | Eren Saison 4 x Reader. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant