Chapitre 4

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— Hyung !

    Lorsqu'il aperçoit Zhan non loin de son bar, perdu au milieu de la foule compactée, Jungkook manque de reprendre l'identité naturelle qui lui appartient en sa présence. Réflexe qu'il chasse d'un mouvement de tête nerveux. Le conflit s'évapore vite. Son regard troque son anomalie de douceur pour son habituelle assurance enjôleuse.

— Aiya... grommèle Zhan en s'appuyant sur le comptoir, une main au front. Ce monde, trop de monde...

— Tiens, lance J-Kay en lui créant un Orgasme en quelques secondes.

— Ce cocktail devrait porter ton nom...

— C'est lui qui devrait plutôt porter mon nom, le crier, même...

    J-Kay penche la tête sur le côté, en direction de l'unique proie qu'il chérit en ces lieux. Zhan esquisse un rictus désespéré, puis s'en va retrouver Taehyung au carré VIP pour le remercier de son intervention auprès de son nouvel employeur.

— Hyung, c'est rien. Tu es sûrement le travailleur le plus sérieux et le plus discret de cette ville, ricane Tae. Autant dire, parfait pour Yibo. Aller, joins-toi à moi, je suis en charmante compagnie, dit-il en insistant pour le faire asseoir à ses côtés.

    Une compagnie (féminine) qui n'intéresse en rien Zhan, bien trop perturbé par sa journée. Ou du moins, par son patron, mystère à lui seul.

  

    Quelques heures plus tôt...

 

— Je dois avouer que votre art tranche pas mal avec celui de mon créateur précédent.

    Défunt créateur...

— Oh, excusez-moi... Si vous désirez que...

— C'est très bien comme ça. Vos réalisations respectent mes critères et inspirent des choses nouvelles. Et votre style possède une grande délicatesse...

    À ce mot, alors que Zhan examine les défauts que lui seul connaît sur ses dessins, Yibo le dévisage avec attention. Délicatesse. Une chose le subjugue chez ce garçon. Une chose familière, fascinante, et à la fois très dérangeante. Rien d'une absurdité d'humains et leurs sentiments de fillettes, en revanche. Un homme de sa nature, d'une hérédité glaciale à l'intransigeance mortelle, ne peut s'enticher d'êtres physiquement inférieurs – aussi agréables à regarder soient-ils... Il doute même que son père ait un jour aimé sa mère. L'amour, cette futilité.

— M-Monsieur Wang ?

— Hm. Bref, vous avez tout ce qu'il vous faut ici, dit-il en désignant l'atelier au fond de la salle principale de la boutique. Une fois les essais terminés, appelez-moi.

— Bien, monsieur.

    Il tourne les talons, Zhan lève sur lui un regard intrigué. Il ne sait pas quoi penser de cet homme imposant. Tout ce qu'il retient, c'est que son instinct ne l'a jamais trompé. Et que les secrets qu'il cache sont, à n'en pas douter, à la hauteur de sa beauté. Mais il n'est plus dans la police, désormais. Il doit donc se faire tout petit et taire sa curiosité pour garder cet emploi. Pour Jungkook.

  

— Kookie !

Les yeux de Taehyung roulent au plafond dès lors que son serveur phare s'approche de leur table, habile avec son plateau rempli de verres.

— Voici, messieurs et... mesdemoiselles... dit-il en glissant un clin d'œil aux jeunes femmes, aussitôt magnétisées par la réelle célébrité de la boîte.

Madness and Blood (𝑘𝑜𝑜𝑘𝑣-𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant