Concentré sur sa dernière esquisse, Zhan lève les yeux sur le nouvel arrivant, filant d'un pas rapide vers l'ascenseur. Taehyung ? Sûrement une visite de courtoisie à son mentor et ami. Il court le rejoindre – de toute manière, il devait voir Yibo pour lui présenter son travail – mais se fait stopper net par un vigile.
— Où allez-vous ? s'écrie l'homme, devant les portes déjà refermées.
— Je... Ah ! pardon. Je vais appeler monsieur Wang depuis mon portable.
Confus, Zhan retourne à l'atelier ; il en avait presque oublié l'interdiction de se rendre à l'étage. Sa curiosité est difficile à museler et une chose l'interpelle : Taehyung n'étant pas un employé, comment se fait-il qu'il puisse aller là-haut ?
Il s'assoit lentement sur sa chaise, les sourcils froncés. Son instinct de policier le titille. Plus le temps passe, et plus l'évidence d'affaires illégales se profile. Les riches clients à eux seuls sont tous des personnages très étranges et excentriques, loin du bourgeois classique. À chaque fois que l'un d'entre eux découvre le nouveau concepteur bijoutier du coin de l'œil – son atelier est partiellement visible depuis la grande salle – ils le dévisagent avec attention et échangent quelques mots avec la sécurité, une habitude spécifique à cette caste. Ensuite, c'est toujours la même rengaine : Yibo les accueille avec une chaleur qui est propre à cette clientèle, les invite à le suivre à l'étage avant de redescendre entre vingt à quarante-cinq minutes plus tard. Jusqu' à une heure, parfois. Un service bien spécial est forcément réservé à ces gens, ils daignent à peine jeter un œil aux bijoux censés les intéresser. Bien entendu, de temps à autre, quelques personnes plus « normales » viennent satisfaire leurs envies compulsives, simples milliardaires qui se paient un luxe ou deux et repartent comme s'ils avaient acheté une boîte de mochis.
Mais quelle est donc sa mission réelle, à lui, en tant que dessinateur-créateur ? Concevoir des chefs-d'œuvre hors de prix destinés aux invendus ? de couverture à un commerce plus juteux ? Les parures sont pourtant bien fabriquées, il a pu apercevoir une pièce dans laquelle se trouvaient quelques machines et instruments nécessaires à leur confection, lors de son passage éclair à l'étage. Et les clients redescendent la plupart du temps avec un paquet, signe qu'ils font bien un achat.
Zhan se gratte la tête, grimaçant. Une prestation secrète, de la vente régulière... À quoi sert réellement cette bijouterie...
Son téléphone sonne.
— Kookie ?
— Ahem... Hyung. J'suis chez les flics.
— Quoi ?!
À la nonchalance de sa voix, Zhan reconnaît le fauteur de trouble. Il écrase son visage dans sa paume.
— J-Kay... Pourquoi tu es venu ? Vous avez croisé qui ?
— Byul. Le frère de l'autre connasse. Il a trouvé Jungkook alors qu'il faisait des courses.
— Et tu t'es attiré des ennuis...
— Tu voulais que je fasse quoi ? Tu préfères que ce soit le Jungkook tout vide qui en prenne plein la gueule et se mette en PLS ? J'avais pas le choix !
— Tu sais ce que ça va me...
Sentant quelques grains de moutarde lui monter au nez, Zhan inspire et expire pour regagner son calme. La tension lui comprime déjà l'estomac. Chacun de ses voyages au commissariat est un réel tourment.
— C'est bon. J'arrive.
Il raccroche, le front dans la main, puis compose le numéro de son supérieur afin de lui demander la permission de finir trente minutes plus tôt. Requête aussitôt acceptée. Alors qu'il quitte la bijouterie, dans un recoin de son esprit préoccupé, il s'interroge : comment cet homme peut-il faire preuve de tant de froideur et être craint de tous, et à la fois se montrer si généreux avec lui ? Il y réfléchira un autre jour.
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Madness and Blood (𝑘𝑜𝑜𝑘𝑣-𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)
FanfictionJungkook est un garçon instable et incontrôlable, portant de lourds secrets connus de son grand frère de cœur Xiao Zhan. Après l'enfer, ce dernier protège son petit frère et veille à lui offrir une nouvelle vie à Séoul. Mais derrière ses douces appa...