Chapitre 39

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* di (弟)ou di di [familier] : petit frère.



    La porte des toilettes s'ouvre brutalement. Hors d'haleine, Jungkook s'appuie sur la porcelaine de l'évier pour reprendre son souffle. Deux hommes d'affaires quittent tout juste les lieux. Heureusement pour lui, dans ces W.C réservés aux plus aisés, il n'y a que peu de monde. En aucun cas il ne doit céder à la panique devant les clients.

— C'est une invitation que tu me fais là.

    Les yeux de Jungkook s'exorbitent. Il se retourne et se pétrifie sur place, nez à nez face à son harceleur et ses deux amis. Il fait un pas en arrière et bute contre la céramique.

— L-Lee Cheongwoo, t'es pas sérieux...

— Tu me chauffes depuis des mois en faisant ta salope, siffle Cheongwoo en s'approchant de lui. Ensuite, tu me retires l'espoir de te baiser comme la pute que tu es, et ce soir tu me gifles ?

    Il referme sa main ferme autour du cou du pauvre barman.

— Tu vas voir si je suis pas sérieux.

— Arrête ! Taehyung va...

— Kim Taehyung, je m'en cogne.

    À nouveau la porte s'ouvre. Pour la première fois, le nouvel arrivant se révèle comme un véritable rayon de soleil pour Jungkook.

— Wang Yibo !

    Leurs regards se croisent, mais Yibo contemple la scène avec une impassibilité effrayante, les mains dans les poches. Les espérances que Jungkook misait en lui s'envolent peu à peu. Son sourire se transforme en rictus.

— W-Wang Yibo ?

    D'une froideur implacable, le Lion D'acier prend le temps d'allumer une cigarette sous les yeux agrandis des trois compères. Lee Cheongwoo ne tarde pas à le considérer comme un voyeur. Il lâche un petit rire railleur qui dévoile toutes ses dents. Sa victime se liquéfie sur place.

— Wang Yibo...! T-tu vas vraiment les laisser me...

— Le salaud pour lequel tu me prends n'est pas censé faire quoique ce soit.

Jungkook le fixe, sous le choc. Anéanti. Est-ce là son moyen de le punir pour ses jugements ?

— Mais l'homme que je suis réellement prend soin de la famille de la personne qu'il aime.

    Les yeux de Jungkook s'agrandissent.

— Qu'est-ce que tu chies, toi ? aboie Cheongwoo en se retournant.

    Yibo chope l'agresseur à la mâchoire d'une main ferme, force l'entrée de sa bouche et écrase sa cigarette allumée sur ses papilles. Ce dernier hurle de douleur. Dès l'instant où les deux complices font un pas vers lui, Yibo dégaine sur eux son Colt 1911.

— Vous, les mouches à merde, occupez-vous de relever ce déchet.

    Les deux reculent maladroitement contre les portes et lèvent les mains en l'air en bafouillant.

— L-le relever... ?

    Avant qu'un éclair d'intelligence n'illumine leurs neurones anesthésiés, Yibo attrape la nuque de Cheongwoo et lui fracasse le crâne avec une violence inouïe contre la porcelaine de l'évier. La faïence éclate, le lavabo se brise en plusieurs morceaux sur le carrelage. Jungkook recule, une main à la bouche et les yeux rivés sur le visage ensanglanté du client, évanoui sur le carrelage froid.

    Le Lion D'acier se tourne vers les deux autres, trop choqués pour faire le moindre geste.

— Yah ! On se bouge !?

Madness and Blood (𝑘𝑜𝑜𝑘𝑣-𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant