Chapitre 40

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    Zhan se laisse asseoir sur le lit. Privé de sa vigueur, son corps retombe mollement sur le matelas comme un poids mort sous le nez de Yibo. Ce dernier maudit l'inspecteur véreux dans sa barbe tout en le déshabillant.

— Quand ce ne sont pas ces deux enfants indisciplinés, c'est toi qui te mets dans la merde, marmonne-t-il en lui retirant son pantalon. Tous les trois, vous allez me rendre fou...

    En le voyant en caleçon, offert à sa merci, l'envie de Yibo crépite dans son bas-ventre. Il se penche au-dessus de son visage et pose ses avant-bras de part et d'autre de sa tête. La bouche entrouverte de Zhan attise le feu de ses baisers, et sa peau anormalement brûlante supplie son toucher. Quant à l'érection douloureuse qui déforme son sous-vêtement, elle implore une libération imminente. Comment ne pas céder ? Dans son esprit, Yibo se voit déjà lui écarter les cuisses pour le soulager. Il se mord la lèvre.

— Xiao Zhan ?

    Pour seule réponse, un souffle tiède, à peine un murmure. Il soupire, ô combien frustré.

— Dire que je dois résister à ça... grogne-t-il en dévorant son visage d'un œil avide. Il n'y a vraiment que toi pour me garder sous contrôle sans prononcer un mot.

    Alors qu'il se remet sur ses mains pour se relever et le coucher sous les draps, Zhan agrippe sa nuque et le fait tomber sur son torse à demi-nu. Son regard fiévreux se fige sur la bouche de son protecteur. L'instant d'après, il lui dérobe un baiser passionné. Surpris, Yibo prend son visage entre ses mains pour le stopper.

— Eh ! Qu'est-ce que tu fais, là ? Tu veux vraiment tenter le diable ?

    Zhan presse son bassin contre le sien, arqué contre lui, en quête d'un soulagement à l'insoutenable obsession charnelle qui le ronge. Il récupère sa bouche et y introduit sa langue gourmande de force. Les gémissements qui fuitent d'entre ses lèvres font bouillir son vampire de l'intérieur.

— Aide-moi... Aide-moi...

    Yibo manque de s'étrangler. L'érotisme dans sa voix de velours enrôle ses pulsions. Il soulève ses jambes et se positionne entre elles, prêt à l'acte. Mais contre ses flammes, le doute subsiste. Il emprisonne la mâchoire de Zhan entre ses doigts et plonge un regard sulfureux dans le sien, alangui.

— Toi... tu es fou.

    La lèvre mordue, Zhan s'empare de son membre pour se toucher, au bord de l'implosion. Il glisse, entre deux suppliques langoureuses, le fantasme lubrique auquel succombera son dominant.

— Je vous en supplie, Monsieur Wang... Mettez-la moi...

    Ce titre, ce geste masturbatoire, ces mots... la goutte de trop. Un appel à la soumission impossible à ignorer. La raison de Yibo chavire. Il baisse son propre pantalon et libère son érection de sa barrière de tissu, puis se débarrasse de la chemise et du caleçon de son doux tentateur. Dès l'instant où ses doigts se posent sur sa chair brûlante, Zhan se cambre et pousse un soupir lourd de tourments. Les draps se froissent entre ses phalanges.

    En redécouvrant les empreintes douloureuses sur son corps fragile, Yibo marque un temps d'arrêt et inspire profondément. Il ne doit pas oublier : être attentif, précautionneux, réprimer ses plus dangereuses instincts. Les stigmates sur sa peau cristalline gravent cet avertissement dans sa mémoire.

    Il attrape le tube de gel pour préparer son insertion en douceur et enfonce lentement son index en lui. Puis son majeur. Zhan se contracte. Sous le palper de ses doigts, il se sent déjà vaciller. Décoller. Son point sensible à peine effleuré, l'orgasme qui le tenait à fleur de peau jaillit. Sous les yeux d'un félin assoiffé de sexe, son visage angélique se tord de plaisir et sa voix lyrique frôle son octave impudique.

Madness and Blood (𝑘𝑜𝑜𝑘𝑣-𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant