Chapitre 3

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Je me dirige alors vers le grand salon, où ma mère m'attend. J'entre alors dans la grande salle. Ma mère est assise dans un fauteuil à côté du feu, à droite du canapé se trouve le majordome Jay, il se trouve debout, droit, regardant un point fixe devant lui.

-Mère vous m'avez fait demander ? ai-je demandé, en m'inclinant devant elle, chose que je ne fais pas habituellement.
-Effectivement. Tout d'abord je souhaite des excuses et une explication claire pour la situation d'hier.
-Mère, Heeseung et moi vous avons déjà dit tout ce qu'il y avait à dire.
-N'y a-t-il donc aucune autre explication ?
-Non mère, nous vous avons tout dit.
-Bien. Dans tous les cas j'exige des excuses.
-Oui mère. Je suis sincèrement désolée pour mon comportement d'hier. Je n'aurai pas du agir ainsi, et encore moins manquer de respect de la sorte envers vous. La tristesse m'a prit de court et je ne pû contrôler mes paroles et mes gestes. Veuillez m'excusez.
-C'est bien ma fille, j'accepte tes excuses. Autrement, j'ai une annonce à te faire.

Un sourcil se redressa sur mon front, attendant la suite.

-Tu seras couronnée la semaine prochaine. Les préparations sont déjà en court.

J'ouvris des yeux écarquillés au vu de cette nouvelle inattendue.

-Vous rigolez ? Rassurez moi mère, c'est une blague ?
-Non ma fille. Tout est déjà organisé, on ne peut rien y changer.
-N'étions nous pas sensés attendre l'anniversaire de mes 18 ans ?
-Si, mais honnêtement je n'en ai pas vu l'intérêt. J'ai donc fait avancer les choses. De plus, nous avons des problèmes et il est urgent qu'une personne remplace le roi. Étant donné que tu es la seule légitime de reprendre la place de ton père, c'est ton rôle.
-Mais, je ne comprends pas. Maintenant ? Seulement quelques jours après le décès de père ? Êtes-vous sérieuse ? Avez vous conscience que je ne suis pas prête pour ça ?! Je n'ai même pas encore 18 ans !
-Ma chère ne commencez pas à hausser le ton avec moi ou vous devrez me représenter vos excuses une seconde fois.
-Mais mère ! Ne comprenez donc vous pas que j'ai besoin de temps ?! Je ne suis pas comme vous, je ne peux pas digérer des choses aussi importante que la mort de père, donc du roi, du gouvernant, de la seule personne qui tenait vraiment à moi !
-Que sous-entends tu ?! J'ai passé ma vie à me dévouer à ton éducation ! Crois tu vraiment que ton père était le seul à t'aimer ?!
-Votre vie ?! Vous avez surtout passé votre vie à vous baladez de châteaux en châteaux, à faire la fête, à danser, pendant que père se démenait pour éviter la guerre et garder la paix au château ! Je ne compte même plus tous les princes héritiers avec qui vous avez passé votre temps durant les bals et les soirées, alors que vous auriez dû être au côté de père !
-Comment oses-tu ?! Crois-tu sincèrement que je n'aimais pas ton père ?! Tu n'es qu'une jeune fille insolente !

Suite à ces mots je partis en courant de la pièce. J'entendis quelques paroles...que dis-je, quelques cris de ma mère après mon départ. Mais l'air qui me fouettait le visage et les sanglots qui me prenait de court m'empêchait d'entendre correctement. J'avais sincèrement l'impression de passer ces derniers jours à verser des larmes. J'ai couru sans m'arrêter dans les couloirs de l'immense château. Je suis sortis par la grande porte, croisant plusieurs personnes sur mon passage, mais que je ne pû identifier, et à vrai dire cela m'était complètement égal. J'arrivai alors dans la grande cour, et je partis dans n'importe quelle direction, sans jamais arrêter de courir. J'entendais des cris derrières moi, je cru reconnaître la voix de notre majordome et... je crois qu'Heeseung m'appelait également. Mais je ne pouvais m'arrêter. Mais jambes me hurlait de continuer à courir, et telle l'imbécile que je suis, je les écoutais. Je me suis enfoncée dans les profondeurs de la forêt, jusqu'à ce que mes jambes ne me répondent plus. Je me suis alors affalée sur le sol, tout mon corps tremblant d'angoisse, de colère et de fatigue. Je n'arrivais plus à bouger, et je me suis endormie, là.

Je me suis réveillée, n'ayant aucune idée de l'heure qu'il était, ni même de quel jour nous étions. Tout ce que je savais c'est qu'il faisait jour, et que je n'étais pas au château. La scène de la veille me revint en tête et mes poings se resserrèrent automatiquement à la re mémorisation des paroles de mère. Tout à coup une terrible douleur me traversa le crâne. Puis je revint au réel. "Où suis-je ?" ai-je pensé. J'ai couru sans réfléchir et sans m'arrêter hier, mais maintenant je me retrouve dans de beaux draps. Je n'ai absolument aucune idée de par où je suis arrivée, ni de où se trouve le château. De plus, m'étant endormie, mes seuls souvenirs plausibles de mon chemin d'arrivée ont été effacé en même temps que mon sommeil. Je dois me sortir de là. Mais j'aurai beau crier, personne ne m'entendra, de là où je suis. Je n'ai plus qu'à retrouver le chemin par mes propres moyens. Je me suis levée, et ai commencé à prendre un chemin auquel j'ai tracé une croix sur le sol, histoire de ne pas tourner en rond indéfiniment. Je pris alors ce chemin, n'ayant aucune idée de où cela aller m'emmener. J'avais simplement décider d'une chose, toujours aller tout droit.

Je marchais, encore... encore... et encore, en vain. Je ne voyais que des arbres, et pas une seule sortie en vu. Je commençais à sincèrement regretter mon geste...
Après encore quelques minutes de marche, j'atterris alors enfin devant une sortie. Avec une lueur d'espoir, je couru dans la direction de cette fameuse sortie, mais la seule chose que j'aperçus, c'était un mur. Un très grand mur, en très mauvaise état d'ailleurs. Décidée à faire demi-tour, je m'apprêtai à repartir dans l'autre sens quand un petit chemin longeant le mur m'interpella. Alors, j'ai décidé d'enfreindre ma seule et unique règle, et de suivre ce petit chemin partant à gauche, longeant le mur. Je ne savais même pas si c'était un vrai chemin, il était pleins de branches de feuilles, et je pense qu'il n'avait pas été dégagé depuis les lustres. J'ai marché encore des mètres entier pour arriver à quelque chose qui attira mon attention, une nouvelle fois.

Une petite porte se trouvait là, à la fin du petit sentier que je suivais depuis déjà un petit bout de temps. Il n'y avait pas de bâtiment derrière cette porte, en tout cas, pas que je puisse voir de là où j'étais. Curieuse que je suis je décidai d'entrer. J'ai poussé la porte et me suis retrouvée à l'intérieur d'un immense cimetière, ici devait se trouver des centaines, voir des milliers de morts. Mais... Je ressentais comme une impression de déjà vu. Je ne su dire pourquoi, mais c'était comme si j'étais déjà venu une fois. J'ai alors tout de suite pensé à mon père, s'étant fait enterré il y a peu. Mais je ne pû venir au cimetière, lors de son enterrement, alors comment pourrais-je me rappeler cet endroit, si seulement même c'était le bon ? J'ai commencé alors à chercher la tombe de mon défunt père, sans en savoir la raison. Comment pourrais-je le retrouver au milieu de toutes ses tombes ? De plus, je n'étais même pas certaine que je sois au bon cimetière. Pourtant, une petite voix intérieur me disait de continuer à chercher.

Je dû passer des heures et des heures dans ce cimetière à chercher mon père. Mais je n'avais aucune notion de temps au milieu de cette forêt. Je me retrouvais au milieu de tombes avec des noms qui m'était complètement inconnu. Je me rendue compte à quel point je ne connaissais pas le peuple, et cela m'a attristé. Je suis passée devant des gens portant mon nom, sûrement mes ancêtres, quand au fur et à mesure que j'avançais je reconnaissais des noms qui m'était familier, et d'un coup, je compris. Une grande partie de ces tombes était mes ancêtres, "classés" si l'on peut dire, du plus ancien au plus récent. Mon père devait alors être tout au bout de la file. Je me mis à courir pour enfin arriver à un nom qui m'étais très familier. Mon père. Les larmes coulèrent sur mes joues en voyant les dates gravées dans la tombe. 《1857-1913》 ... 56 ans. Si peu. Il aurait dû être là pour mon couronnement. Ces dernières paroles me le promettait. Je me suis assise à côté de la tombe et je me suis mise à raconter tout mes problèmes à mon père, tout en sanglotant. Je ne savais toujours pas quand est ce que je rêverai ma chambre...

...A SUIVRE...

Enh-yal 〘Enhypen〙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant