Enh-yal 〘Enhypen〙

Chapitre 23

- 25 Août 1913 -

Aujourd'hui est le jour de mon discours pour inciter les jeunes hommes à s'engager dans l'armée. Si je devais vous résumer ce qu'il s'est passé entre le 4 août et aujourd'hui, et bien, étonnamment, rien de spécial.

Nous n'avions pas eu d'invités durant ces 21 jours, c'est-à-dire exactement trois semaines.
Entre ma mère et moi cela était redevenu froid, mais cette fois surtout de mon côté, après ce qu'elle avait osé faire à Heeseung.

À propos de mon ami, il s'était bien remis de ses blessures, après que je me sois occupée de lui durant deux jours entiers, il n'avait plus aucune souffrance, ce qui lui permit de reprendre le court de sa vie normale.

Nishimura était un peu distant avec moi, mais je faisais de mon mieux pour essayer de réparer doucement son cœur brisé.

J'avais progressé en danse, art et équitation, grâce aux cours quotidien que me procurait Monsieur Park Sunghoon. C'était grâce à lui que je pouvais être plus heureuse et détendue ces jours-ci. Chaque fois que j'avais du temps libre je tentais de peaufiner le discours que j'avais à présenter aujourd'hui.

Il est actuellement 14:35, et dans une dizaine de minutes je dois me positionner sur l'estrade pour commencer mon fameux discours d'encouragement. Grâce aux affiches que Heeseung, Jake, Nishimura et moi avions produits, quelques hommes s'étaient proposés pour travailler dans l'armée de terre. Maintenant il fallait que je me débrouille pour recruter le plus d'hommes possibles et si possible, assez jeunes.

-Tu es stressée Jae ? me demanda Nishimura, alors que je tremblais de tous mes membres.

-Ça se voit tant que ça ? lui ai-je demandé, alors que mes deux autres amis se trouvaient déjà dans la foule présente dans la cour du château.

Il hocha la tête pour me donner une réponse, ce qui ne me rassura bien évidemment pas.

-Ne t'inquiète pas, tu t'es bien préparée pour ce jour, il n'y aucune raison que cela se passe mal. tenta de me rassurer mon ami Japonais.

Jay entra dans le château et me fit signe d'y aller. Je l'ai suivis, en faisant signe à mon ami de me souhaiter bonne chance, ce qu'il fit. Mon Majordome ouvrit les grandes portes du château, et me laissa monter jusqu'à l'estrade, dans un tonnerre d'applaudissements qui doublait mon stresse. J'ai soufflé un coup avant de prendre la parole, en attendant que la foule se calme.

-Bonjour à tous. Je m'adresse à vous aujourd'hui pour une raison importante. Tout d'abord je vous demande de ne pas vous affoler, car nous ne sommes pas dans une situation critique.

Je réussi à trouver le visage d'Heeseung dans la foule, et cela me permit de me détendre un peu.

-Il se trouve que la Corée du Nord se fait de plus en plus menaçante envers notre petit pays qu'est la Corée du Sud. Nous pourrions gérer cette menace, si seulement nous avions assez de soldats pour nous défendre. Malheureusement ce n'est pas le cas, et là est le problème. Comme vous l'avez sûrement vu dans les journaux, nous sommes en manque d'armée. C'est pour cela que je fais appel à votre sens du devoir, à votre côté humain, vous pouvez changer cela. Vous et vous seuls. Je vous demande, à tous les jeunes hommes de ce pays, de vous poser la question en profondeur. Nous avons besoin de vous pour défendre notre pays.

Les gens commençaient à parler entre eux, à se poser des questions, à s'inquiéter.

-Écoutez moi.

Tous les regards se tournèrent soudain vers moi. Ce que j'allais dire n'était pas écrit sur mon plan.

-Je sais que vous vous posez des questions. Je sais que vous avez déjà commencé à vous inquiéter. Les mères que je vois ici, sont sûrement entrain de s'inquiéter pour leurs fils. Les pères se demandent quoi faire, les fils paniquent. Je sais tout cela. Je vous en prie, faites moi confiance. Je vous promets que je ne vous forcerai à rien. Si aucun d'entre vous ne souhaite se battre, alors j'irai moi-même... Je vous en prie, suivez votre Reine.

-Suivez la Reine ! répétèrent après moi les paysans, puis les maîtres d'école, les parents, les enfants, tous.

Tout le monde m'acclamait...

Pourquoi ?

-Merci à tous. ai-je conclu, avant de descendre de l'estrade et de rejoindre Heeseung et Jake qui montaient les marches pour me rejoindre.

Mes deux amis, suivis de Niki me servirent de garde du corps, et me firent rentrer dans le château.

Je ne savais pas à quoi ce discours allait aboutir, mais j'étais fière de moi. J'avais été honnête, et c'est ce que je souhaitais être avec le peuple. Une fois les portes fermées derrière nous, les garçons me félicitèrent.

-Tu t'es très bien débrouillée Jae. Tu vois que tu en es capable. remarqua Jake.

J'ai baissé la tête, timidement.

-Bon, nous devons rejoindre ta Mère et les invités pour la cérémonie de ce soir. constata Heeseung.

-Tu as raison, je dois aller me changer. J'y vais de ce pas.

Je suis montée jusqu'à ma chambre, où Yoona m'attendait. Mon ancienne chambre avait été réparée, mais j'avais préféré garder la pièce entre les deux habitations de mes amis, je me sentais plus en sécurité. Yoona s'occupa de moi, puis une fois prête je suis redescendue. Les trois garçons m'attendaient déjà dans la voiture.

-Jay, bonne chance pour tout gérer ici. Je vous fais confiance. lui ai-je dis, souriante.

-Bien sûr ma Reine. Passez un bon séjour. Je serai là à votre retour.

Nous nous sommes souris, puis j'ai rejoins mes amis dans la voiture.
Nous étions les derniers, les serviteurs -à part Yoona- c'étaient déjà rendus dans notre seconde demeure avec Mère pour tout préparer, ce matin.

C'était une grande cérémonie, avec beaucoup d'invités. Il me semble que certains ducs étaient présents, ainsi que des comtes, et sans doute des princes et princesses d'autres pays.

Mère voulant toujours bien faire les choses, les avaient tous invités dans notre « demeure vacancière », qui se trouvait dans une contrée un peu éloignée de la capitale.

-Je suis stressée... Qui sait combien Mère aura t-elle invité de personnes. ai-je remarqué, alors que le chauffeur démarrait la voiture.

-Mais encore une fois, tu n'es pas seule. me raisonna Nishimura en observant le paysage défiler devant ses yeux, par la fenêtre.

-Tu as raison. Je ne sais même pas pourquoi je m'inquiète. Je devrai être habituée, depuis le temps.

Tout à coup mes paupières devinrent lourdes, et alors que je luttais contre le sommeil, je ne pus m'empêcher de plonger dans un sommeil profond, faisant tomber ma tête sur l'épaule de mon voisin de gauche ; Jake.

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...À SUIVRE...