Ce dîner promettait d'être éprouvant...
Mère démarra les hostilités en me demandant d'expliquer la réunion que j'avais eu aujourd'hui même.
-Et bien... Je me suis rendue compte de ce que voulait vraiment dire « porter le poids de la couronne »... Et il est vrai que c'est difficile à porter. Mais je ferai de mon mieux pour mon peuple et mes proches, je le promets.
Je ne sais pourquoi, mon bref discours parût plaire aux invités, car ils ont tous applaudis, sans vraiment que j'en sache la raison.
J'ai porté le verre de vin qui m'était proposé à ma bouche, pour en boire une gorgée.
Nous n'étions qu'à l'entrée, et j'étais déjà gavée.
Jungwon entreprit de faire la conversation, pour m'éviter de quitter la salle à grands pas.
-Vous aimez vraiment votre peuple, n'est-ce pas ?
-Cela n'est-il pas évident ? Tout être faisant partit de la famille royale se doit d'aimer son peuple. Mais, vous avez raison, il y a bien une raison.
-Laquelle est-ce ? Si ce n'est pas indiscret. continua-t-il.
-Et bien... Mon cher défunt Père, Sa Majesté le Roi, à dévouer sa vie entière au bonheur de son peuple, et à faire en sorte que les relations entre la famille royale et les citoyens ne vacillent jamais. Alors ma motivation est de garder le travail de mon père actif, et de faire en sorte que ce qu'il a créé ne faille jamais. lui ai-je expliqué.
-Je vous comprends tellement. Vous savez, ma Mère est décédée lorsque j'avais onze ans. La pauvre est décédée d'une horrible maladie en 1903. Elle m'avait laissé une lettre, qui contenait son souhait le plus cher. Elle souhaitait deux choses ; que notre propriété ne soit jamais vendue, ni abandonnée, et que je prenne toujours soin de mon père. Aujourd'hui mon Père habite la propriété dans laquelle j'ai passé mon enfance, et je fais de mon mieux pour m'occuper de ces deux choses, qui étaient visiblement si importantes pour moi. Alors bien sûr, c'est à une échelle bien moins importante que vous, mais au final, cela revient pratiquement au même. Nous voulons tous deux honorer les mémoires de nos défunts parents bien aimés, en prenant le relais.
-Qu'elle belle histoire... C'est vrai, au final cela revient exactement au même. Toutes mes condoléances pour votre Mère. Elle devait être une merveilleuse femme, et une merveilleuse mère.
-Elle l'était. me souria-t-il.
Je me suis concentrée de nouveau sur mon plat, avant de croiser le regard puissant de Heeseung posé sur moi.
J'ai essayé de ne pas m'en préoccuper, mais mes yeux me ramenaient constamment à lui. J'ai donc arrêté de lutter. À présent nous nous regardions tout simplement dans les yeux.
-Jae-Hying, que penses-tu de Nishimura ? me demanda soudainement Mère.
-Je vous demande pardon ? ai-je demandé, en tournant mon regard vers mon interlocutrice.
-Je te demande ce que tu penses de Nishimura.
Mais d'où sort cette question ??
Je me suis tournée vers le concerné à ma gauche.
Il se contenta d'hausser les sourcils et de replonger sa tête vers son assiette.
-Et bien... C'est un homme charmant... ai-je répondu, sur mes gardes et hésitante.
Je l'ai entendu ricaner avec ses amis et les parents de Nishimura de l'autre côté de la table, mais j'ai essayé de les ignorer, même si mon envie de crier sur ma mère grandissait de plus en plus.
-Tu ne penses pas qu'il serait temps de penser à ton futur mariage, ma fille ?
Mais qu'est ce qui lui prend ?! Pourquoi sort-elle de tels propos au milieu d'une douzaine d'invités ?!
-Je ne sais pas, pour l'instant je ne me préoccupe que de mon rôle de Reine... ai-je répondu, de plus en plus gênée.
Je n'osais même plus lever la tête. Je sentais mes amis être compatissants, mais pourtant j'avais de plus en plus envie de quitter cette pièce.
-Tu n'as pas quelqu'un en vu ? Nishimura n'est vraiment pas mal, tu sais. continua t-elle.
Ça suffit.
-Oh mais vas-tu me laisser tranquille ?! C'est Heeseung que j'aime ! Lui et uniquement cet homme, alors lâche moi la grappe ! ai-je pratiquement hurlé au milieu de la pièce, avant de jeter violemment ma serviette que j'avais sur mes genoux sur la table, et de quitter la pièce du pas le plus rapide que je pouvais.
Dès que la pièce fût derrière moi, j'ai laissé les larmes couler le long de mes joues, et je me suis empressée de rejoindre l'extérieur du château.
J'ai respiré l'air doux d'une nuit de mois d'août, dans lequel nous nous trouvions.
J'ai marché jusqu'à la chapelle, y suis entrée et me suis agenouillée sur les marches devant l'autel.
-Papa... Je... J'en suis incapable...! Comment as-tu fais pour tenir debout tout ce temps ? Je t'en prie, aide moi... Dieu, s'il te plaît, je t'en supplie, fais quelque chose... Je suis effrayée...
Je me vidais de larmes dans cette chapelle, où seules mes paroles faisaient résonnance dans le silence de la nuit.
Alors que je continuais de pleurer sur les marches marbrées, des mains se posèrent sur mes épaules.
J'ai lâché un cri de surprise, jusqu'à ce que la voix de Jake résonne dans la nuit noire.
-Jae, c'est moi... Tout va bien d'accord ?
-Jake... Comment peux-tu dire cela ? Hier soir je me faisais violer dans ma propre chambre par un total inconnu, ce midi j'apprends que nous serons bientôt en guerre si je ne trouve aucune solution, et ce soir je me ridiculise devant tout le monde, en exposant mes sentiments à tous !
-Mais là, à cet instant précis, es-tu entrain de te faire agresser ? Es-tu au front ? Es-tu devant ces invités ? Non. Tu es avec moi, avec Dieu, dans cette chapelle. Tu peux toujours penser que le futur sera une horreur, que tu ne pourras pas le supporter, mais le plus important n'est-il pas le moment présent ? Tu ne gères rien Jae, alors ça ne sert à rien d'essayer de contrôler le monde, seul Dieu peut le faire. Alors fais-lui confiance, c'est celui qui pourra le plus t'aider, de nous tous.
-Mais...
-N'essaie pas de contre argumenter Jae. Tu sais que j'ai raison. Et puis qu'importe que les gens sachent que tu aimes Heeseung ? Peut-être que ta mère te laissera enfin tranquille, qui sait ? Tu n'as rien à te reprocher Jae.
J'ai aquiescé, rassurée.
-Je peux te prendre dans mes bras ? lui ai-je demandé, en essuyant mes dernières larmes restantes.
Avant même que je puisse réagir, il me prit par la taille pour me rapprocher de lui et vint déposer ma tête contre son cœur, m'enlaçant de ses bras.
J'étais allongée à ses côtés, adossée au mur en pierre de la chapelle.
-Ne sois pas effrayée Jae. Tu n'es et ne sera jamais toute seule. Si tu en prends conscience, tu n'as plus besoin d'avoir peur.
Sur ces mots doux, mon corps à présent soulagé, j'ai laissé mes pensées vagabonder, et me suis laissée porter jusque dans les bras de Morphée.
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Enh-yal 〘Enhypen〙
FanfictionUn royaume, une histoire. Hwang Jae-Hying, âgée de 17 ans, est origine d'une famille noble. Suite au décès de son père, et n'ayant aucun autre héritier en mesure de prendre le trône, elle est obligée de faire face à toutes les responsabilités qui l'...