25- Deux aveux

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Kyoto. Temple Inari.

Un festival spécial un peu avant la saison d’été ne se déroulait qu’au temple Inari. Pour l’occasion, Osamu avait revêtu d’un kimono d’été, comme il en avait l’habitude lorsqu’il venait avec son frère. C’était bien la première fois qu’il allait assister au festival sans la compagnie de sa moitié.

Avec Sakusa ils s’étaient donnés rendez-vous près de la dernière marche de l’escalier principal. Osamu mit du temps avant de remarquer Sakusa, dans un coin, en train de broyer du noir.

On aurait dit un animal terrorisé.

— On n’est pas obligé d’y aller si tu ne te sens pas à l’aise.
— Tu as envie de profiter du festival alors je ferai un effort. Je risque de faire un malaise, mais je te rassure je ne tombe plus dans les pommes depuis quelques années.
— Ne fait pas de malaise s’il te plaît, ce serait trop chiant à gérer.

Osamu n’avait pas besoin de se retenir avec Sakusa. Ce dernier l’avait déjà vu dans ses plus mauvais moments et il parvenait même à supporter son frère tous les jours. Inutile d’essayer de faire semblant d’être sympa.

— Essayons de nous amuser le plus longtemps possible avant que tu ne nous fasses une crise de panique. Tu veux manger quelque chose ?
— Non, mais achètes-toi quelque chose si tu as faim.
— Pour draguer, tu es nul… Sincèrement.

La soirée se passa tranquillement au début. Osamu s’amusait bien, tandis que Sakusa essayait de survivre et de ne pas succomber à une crise de panique. Ils avaient failli tomber sur Atsumu et Shoyo, mais s’étaient contenté de les épier en cachette pendant quelques minutes.

Deux heures plus tard, Osamu força Sakusa à se reposer sur un banc. Le grisé le rejoignit en lui rapportant une bouteille d’eau.

— Ça suffit. Soupira Osamu. Je l’aurai sur la conscience s’il t’arrivait quelque chose ici.
— Comme je m’étais dis que tu serais là, je pensais que ça allait bien se passer. Du moins, j’aurai pensé pouvoir être un peu plus à l’aise.
— J’ai assez profité du festival et tu ne t’amuses pas du tout. Allons dans un endroit un peu plus calme.

Sakusa se laissa guidé par Osamu à travers la foule. Ils montèrent les escaliers jusqu’au sommet. Ce fut à ce moment que le grisé dévia du chemin principal pour guider le phobique à travers une petite allée dallée où personne ne semblait se rendre. Ils débouchèrent devant un petit lac bleu traversé par un pont en bois rouge.

Ils restèrent au-dessus du pont à contempler le reflet des étoiles sur l’eau claire. Lorsqu’Osamu put s’assurer que Sakusa était enfin détendu, il lança la discussion.

— Pour en revenir à la discussion d’hier. Tu disais que tu t’intéressais à moi depuis le lycée… J’y ai réfléchi toute la nuit.

Sakusa le regardait à travers son reflet dans l’eau.

— D’aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours été attiré par les garçons plus forts que moi et qui savaient prendre soin d’eux. Je ne me suis déclaré qu’une seule fois et il m’avait répondu que je le répugnais…
— Je suis désolé pour toi, mais pour en revenir au sujet.
— Je m’étais juré de ne plus jamais m’intéresser à qui que ce soit, jusqu’à ce que je ne rencontre Miya Atsumu au camp d’entrainement des youth.

Osamu sentait l’effort que faisait Sakusa en parlant autant.

— Son physique ne m’avait pas laissé de marbre, mais je détestais tout dans son comportement. Il est lourd, provocateur et n’arrête pas de parler même quand j’essaie de l’ignorer.
— Merci de le supporter tous les jours.
— Je m’étais juste dis, à l’époque, que son frère devait donc être le plus mature des deux. Lorsqu’on était en troisième année, ta dernière attaque, celle que je n’ai pas pu contrer et qui vous a permi de l’emporter contre nous, m’est resté en travers de la gorge. Cette image est restée longtemps ancrée dans mon esprit.

Two monsters || Haikyuu !!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant