Chapitre 48

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— Une bière ?

— Hm.

Yibo tend une main mécanique, sans détacher le regard de la télévision. Seungyoun lui donne la canette déjà ouverte et il l'avale presque d'une traite.

— Eh ben ! c'est qu'on avait soif !

— Ton repas m'a donné chaud.

— Vraiment ?

— Et il fait chaud tout court chez toi, reprend Yibo en se débarrassant de son sweat-shirt à capuche noir.

Concentré dans le film, le début d'un nouvel opus, il ne remarque pas le regard pétillant que Seungyoun fige sur lui - il connait les meilleurs moyens de faire rester son ami. Pourtant, les effets désirés se font attendre. Ce n'est pas faute d'avoir dosé « l'assaisonnement ». Même le parfum d'ambiance joue son rôle. En espérant que cette boisson se chargera d'accélérer les choses. Si la soirée est un succès total, il aura à nouveau une chance de conquérir son ex. Après tout, ce Xiao Zhan n'avait qu'à mieux garder son homme. Le laisser aller à un rendez-vous galant, est-il fou ? ou simplement trop confiant ? Peut-être n'est-il pas assez amoureux de Yibo. Auquel cas, il se fera un plaisir de le remplacer. Jamais lui n'aurait laissé son compagnon se rendre à un tel dîner. Et sous pareille menace de la part d'un rival, il se serait lui-même chargé de lui refaire le portrait.

Peu de temps passe avant que Yibo ne commence à s'éventer avec son t-shirt.

— Ça ne va pas, Bo Di ?

En le voyant se renfrogner, Seungyoun prend les devants.

— Si tu as besoin d'utiliser la salle de bain, n'hésite pas. Tu connais le film de toute manière, dit-il en restant rivé sur l'écran, nonchalant.

En sueur, Yibo regarde son aîné et s'interroge. Peut-être devrait-il vraiment aller se rafraîchir, il ne se voit pas rester ni repartir dans un tel état.

— O.K.

— Et tu as une autre bière sur la table, si tu veux.

L'eau fraîche glisse sur son corps brûlant. Son cœur ne cesse d'accélérer. Comment se fait-il qu'il se sente aussi mal ? Ou plutôt, si étrange, car de mal, il n'en ressent aucun. Une nouvelle sensation l'inquiète, cependant. La chaleur se diffuse dans son organisme, en direction de son bas-ventre. Son entrejambe réagit sous ses yeux sans raison explicable. Que lui arrive-t-il ? Il se frotte le visage. Il doit faire disparaître cette érection au plus vite.

Bien qu'il ne comprenne rien à son état, il se touche jusqu'à extérioriser son plaisir une première fois ; mais le désir ne désemplit pas. Il se sent... comme lors d'un début de rut. En réalisant la chose, il écarquille un regard horrifié. Il ne peut être dans cette période, Zhan n'a pas été en chaleurs depuis un certain temps et il n'a croisé aucun oméga les ayant. Comment diable se fait-il que son esprit devienne cotonneux ? De plus, son rut le rend sauvage, agressif, soit tout l'inverse de cette fièvre sulfureuse.

Partir. Il doit partir au plus vite. Il se trouve dans le pire endroit imaginable pour entrer en rut.

Il sort de la salle de bain en quatrième vitesse, son jogging déformé par sa protubérance généreuse. Comment va-t-il pouvoir cacher ça à son ami, pervers de première ?

— Tiens, tu reviens pile au moment où...

Les yeux de Seungyoun se figent sur l'entrejambe de Yibo. Sa mâchoire se décroche.

— Écoute, je crois que j'entre en rut. Je comprends pas pourquoi, en tout cas, je dois y aller.

— Quoi ? Mais t'es sûr que ça va aller ? Tu sais ce qui est arrivé à...

Derrière le masque Ω (𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant