Le hall de l'aéroport se remplit bien plus qu'à son habitude. Les fans se pressent en grand nombre autour de leur idole, lui ôtant presque son espace vital. Son bagage à la main, Zhan prend l'escalator, son béret noir sur la tête. Ses fines lunettes soulignent sa pureté enfantine, ingénuité gracieuse adulée par la gent féminine, exaltée au moindre de ses faits et gestes. Des petits « Ge Ge » attendrissants lui parviennent aux oreilles, à travers ses écouteurs. Il gratifie ses jeunes admiratrices d'une mine radieuse ; leurs cœurs s'emballent aussitôt. Il remonte son masque sur le nez et sourit derrière le tissu, cette fois, pour lui-même. Malgré leur côté envahissant, ses fans sont les personnes qui lui rappellent qu'il n'est pas l'être inférieur et inutile que tant d'ordures tendent à le faire croire. Face à tant de fidélité et d'amour quotidien, le dernier drame qui l'a affecté devient plus supportable, avec le temps. S'il existe des humains mauvais, on en rencontre bien d'autres aussi pour redonner foi en ce monde.
Une fois passées les grandes portes vitrées de l'immense complexe de course, le ventre de Zhan vrombit de mille et un papillons. L'excitation est à son comble. Cela fait trop longtemps qu'il n'a pas pu voir Yibo. Les engagements déjà pris ne peuvent être lâchés en cours de route. Même s'ils viennent tous deux d'abandonner certaines promesses de contrats, ils ne peuvent se défaire de leurs responsabilités du moment. De sérieux conflits en découleraient. Leur intérêt commun se trouve donc dans la patience.
Mais aujourd'hui fait exception. Zhan rejoint son amour sur l'un de ses lieux favoris : son pôle de course de motos. Il s'en est fallu de peu – et se montrer insistant n'est pas dans ses habitudes – mais Yibo n'est pas le seul à devoir faire des concessions. Cela lui aura valu une tension avec son agente, mais il peut bien le supporter. De toute façon, cette femme n'a jamais pu l'encadrer. Trop âgé par rapport aux autres membres, un caractère qui ne correspondait pas à ses attentes... bref, il ne s'est pas révélé à son goût. Inutile de chercher bien loin, parfois. À l'hiver 2019, ils seront débarrassés de ce type d'encombres.
Dès que Zhan se fait conduire à l'espèce de hangar duquel entrent et sortent les motos, entre les gradins, il se mord la lèvre. Son cœur bat la chamade. Le bruit strident des moteurs rugissants lui est aussi peu familier que son équilibre risible à vélo.
— Monsieur Wang Yibo ne va pas tarder, précise le mécanicien barbouillé de cambouis qui l'accompagne entre les murs des tribunes. Vous pouvez déjà aller retrouver son ami.
— Son ami ?
En effet, près de la piste, un jeune homme au minois adorable se tient debout, en joyeuse conversation avec un motard en combinaison.
Dès lors que « l'ami » se retourne, la surprise de voir Zhan engendre un éventail d'émotions, sur son visage triangulaire. Son trouble s'efface derrière un sourire aussi chaleureux que son regard pétille d'énergie. Mais cet instant de malaise, bien que vite chassé, ne passe pas inaperçu aux yeux de Zhan. D'autant plus en se rappelant son identité. Seungyoun. Le fameux collègue. Ou plutôt, l'un des deux plus proches camarades de Yibo – lorsque leur groupe était encore en activité.
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Derrière le masque Ω (𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)
Fanfic« 𝐴 𝑞𝑢𝑜𝑖 𝑏𝑜𝑛 𝑣𝑖𝑣𝑟𝑒 𝑠𝑖 𝑡𝑢 𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒̀𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑜̂𝑙𝑒́ 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑎𝑛𝑖𝑚𝑎𝑙 ? 𝑆𝑖 𝑡𝑎 𝑣𝑖𝑒 𝑛'𝑒𝑠𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑠𝑜𝑢𝑓𝑓𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒 ? 𝐴𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑠𝑖 𝑡𝑢 𝑣𝑒𝑢𝑥 𝑚𝑒 𝑏𝑎𝑙𝑎𝑛...