Forcé de suivre ses collègues à une soirée post-travail, Zhan réussit à éviter son partenaire. Même s'il n'en connaît pas les raisons, il a un très mauvais pressentiment après cette journée et pour rien au monde il ne souhaiterait se retrouver seul avec lui.
A son plus grand bonheur, Yibo finit par quitter le bar aux alentours de vingt-deux heures. Soulagement. Une fois quinze bonnes minutes écoulées après son départ, Zhan salue l'équipe et part s'adosser contre le mur d'une petite rue adjacente. Le nez dans son téléphone, il réserve un taxi, sans remarquer la silhouette qui se dessine à ses pieds. Lorsqu'il relève le menton sa mâchoire se décroche.
— Y-Yibo ?!
Le concerné reste muet, l'air sombre.
— Je... je te croyais parti...
— Ouais. C'est pour ça que tu viens de sortir, exactement quinze minutes après moi.
Zhan déglutit. Il fait un bond de côté pour s'échapper mais Yibo anticipe son mouvement et pose ses deux mains de part et d'autre de sa tête.
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Pétrifié sur place, il se crispe de tous ses membres, happé par la noirceur grandissante de son collègue. Sa haine est palpable.
— Aller, dis-le maintenant. Dis ce que tu es vraiment.
— Je... je ne comprends pas...
— Arrête. J'ai découvert ton petit manège. Arrête de me prendre pour un abruti. Les autres ne connaissent peut-être pas ton secret mais moi, je t'ai percé à jour.
La respiration de Zhan s'accélère. Son cœur tambourine si fort dans sa poitrine que Yibo pourrait presque l'entendre.
— Je... ne vois pas de quoi tu parles.
Yibo se mord la lèvre, agacé.
— Dire que j'avais du respect pour toi... En fait, tu n'es qu'un putain de menteur qui n'a fait que berner son monde depuis des années.
Piqué au vif, Zhan se décolle du mur et rapproche son visage du sien.
— Pourquoi tu t'en prends à moi comme ça, hein ? Qu'est-ce que je t'ai fait pour ça ?
— Qu'est-ce que tu m'as fait ? Tu es un putain d'usurpateur qui se fait passer pour un alpha tout ça pour mener une vie de rêve parce qu'en temps normal il aurait une vie de merde ! Tu es un putain d'oméga, Xiao Zhan !
Horrifié, Zhan plaque ses mains contre sa bouche tout en jetant des coups d'œil angoissés autour de lui.
— Tu es fou ?! hurle-t-il sur le ton d'un murmure. Prends un haut-parleur tant que t'y es... !
D'un geste bref, Yibo l'écarte, puis lui jette un air méprisant.
— Je n'aimais déjà pas beaucoup les omégas, faibles, éternelles victimes et martyrs du pays, marmonne-t-il, mais toi, Xiao Zhan, tu es le combo d'un oméga et d'un menteur.
