Dans le restaurant, l'ambiance de la salle privatisée où la quinzaine d'hommes dîne est aussi légère qu'échauffée. Des lumières chaudes tamisent la pièce et les tableaux sur les murs sombres sont d'une volupté douteuse. Entre l'alcool, le brouhaha ambiant et cette atmosphère singulière, Zhan ne parvient pas à se sentir à l'aise. Est-ce l'accumulation de tensions de ces derniers jours ? Ou peut-être est-ce l'ambiance malsaine qui règne. Durant tout le repas, autour de la longue table, les blagues vulgaires ponctuées d'allusions sexuelles pullulent ; le centre de l'attention étant l'alpha du jour, bien entendu. Zhan se contracte à mesure que les conversations augmentent en grossièreté. Lorsqu'un homme conte tel un exploit son agression sur une femme oméga, il serre les dents et baisse la tête afin de dissimuler ses envies meurtrières.
Pour sa part, forcé de se fondre dans la masse, Yibo affiche un sourire crispé. Il devine bien l'état dans lequel est son ami, mais après son dérapage de la journée, il ne peut se risquer à échanger le moindre regard avec lui. Du coin de l'œil, il se contente donc de le guetter, comme à son habitude, de le voir noyer son écœurement dans une suite de cul-secs de Baijiu. Qu'il tienne l'alcool ou non, ce soir, Zhan préfère encore être ivre que de s'attarder sur les horreurs crachées sur les siens.
— Et alors, Lao Xiao ! lâche un responsable ivre à la chemise négligée. Tu es celui qu'on n'a pas encore vu en rut une seule fois !
Zhan manque d'en recracher son vin de riz.
— Je... je suis très discret, mes phéromones sont légères, explique-t-il, les joues rougies tant par l'alcool que par l'embarras.
— Le jour viendra où on s'occupera de toi aussi, piaffe Cheng en levant son verre, un bras autour de Yibo.
S'occuper de lui ? Rien de bon ne saurait venir de la part de ce genre d'hommes. La nouvelle bouteille de Baijiu qui se trouve dans sa ligne de mire l'appelle. Il compte bien y endormir son anxiété, peu importe qu'il ne tolère pas bien l'alcool. Zhuocheng se laisse tomber à ses côtés, son verre vide à la main. Zhan n'ose pas lever les yeux vers son homme et affronter sa réaction ; son regard accusateur pointe déjà vers eux. Mais que pourrait-il faire ? Il ne peut tout de même pas repousser son collègue...
— Sers-moi, Zhan Zhan ! lance le jeune homme, déjà pompette.
— Vas-y doucement tout de même, ricane Zhan en le servant.
— C'est la soirée de Wang Yibo ce soir ! s'exclame-t-il en levant son verre plein.
Tous les autres répondent aussitôt à son appel et trinquent en l'honneur de l'alpha du jour. Les verres vidés, tout le monde se ressert à boire en piaillant. Les deux amants profitent de ce moment pour échanger un regard. La moue disculpe de Zhan ne suffit pas à calmer la rancœur de son ami. Impuissant, il finit par baisser les yeux. Pourvu que cette soirée se termine au plus vite...
Dans l'euphorie générale, Cheng se lève en braillant pour réclamer la suite. Ainsi, la « suite » entre en scène sous les yeux choqués de Zhan. Une dizaine de jeunes omégas, garçons comme filles, pénètrent dans la salle dans des tenues légères, camouflant à peine leurs parties intimes (les mettant même plutôt en valeur). N'ayant sûrement pas plus de dix-huit ans, les jeunes se disposent autour de la table, derrière chaque convive dans le but de les divertir. Les hommes les dévorent du regard, touchent déjà leurs corps avec envie.
Voilà donc le thème de la soirée...
— Ici ! C'est lui le roi de la soirée, aboie Chan en rameutant deux garçons et une fille autour de Yibo.
Zhan s'horrifie. En plein cauchemar. Il est en plein cauchemar. Sans y réfléchir à deux fois, il se resserre un shot de Baijiu, puis un autre. Et encore un autre. Jusqu'à ce qu'une nausée lui retourne l'estomac. Mais son plus gros haut-le-cœur survient lorsqu'il pose les yeux sur Yibo. Positionnée dans son dos, la jeune fille laisse glisser ses doigts sur son torse afin d'ouvrir sa chemise, tandis qu'un des garçons dépose de multiples baisers dans son cou tout en s'enroulant autour de son bras. Le troisième, un adorable petit blond, s'assoit sur son entrecuisse et déboutonne son jean avant de se frotter à sa virilité.
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Derrière le masque Ω (𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)
Fiksi Penggemar« 𝐴 𝑞𝑢𝑜𝑖 𝑏𝑜𝑛 𝑣𝑖𝑣𝑟𝑒 𝑠𝑖 𝑡𝑢 𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒̀𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑜̂𝑙𝑒́ 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑎𝑛𝑖𝑚𝑎𝑙 ? 𝑆𝑖 𝑡𝑎 𝑣𝑖𝑒 𝑛'𝑒𝑠𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑠𝑜𝑢𝑓𝑓𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒 ? 𝐴𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑠𝑖 𝑡𝑢 𝑣𝑒𝑢𝑥 𝑚𝑒 𝑏𝑎𝑙𝑎𝑛...