Chapitre 7

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Non loin de là, à proximité du club où se trouve Zhan, un petit groupe de garçons pénètrent dans un bar pour boire quelques verres. Ou plusieurs.

— Eh, Yibo ! C'est quand que tu... hic ! que tu te tapes quelqu'un ?

—  Ouais, ça doit faire un bail, mec.

— C'est pas vos affaires, lâche Yibo en sifflant sa fin de bière.

—  Aller, t'as forcément quelqu'un en vue, non ?

—  J'ai pas le temps. Vous retrouver ici pour l'évent est déjà un exploit en soi, dites merci à l'agent Mo.

—  Ha Ha ! Et si t'as accepté, c'est parce que t'avais besoin de te changer les idées. Aller, changeons lui les idées, les gars ! 

Malgré ses protestations, les garçons entraînent leur ami sur la piste, en direction d'une bande d'omégas. Esclaffés – et bien imbibés, aussi –, ils le bousculent contre un petit blond au corps frêle. Ce dernier se retourne, penaud, avec une moue adorable. Son odeur imprègne aussitôt les narines de Yibo.

—  Tu... tu es en chaleur... murmure-t-il en se rapprochant, magnétisé.

Le garçon tend sagement son cou, coutumier de ce genre de manège enjôleur. Yibo frémit. Sa lutte quotidienne pour garder le contrôle auprès de Zhan rend cette double dose de phéromones pénible. L'esprit vaporeux, ses lèvres viennent d'elles-mêmes appliquer de longs baisers dans le cou de l'oméga alangui, sous les regards amusés de ses amis. Mais lorsque ses yeux se rouvrent, ce n'est pas le visage du blondinet qui apparaît, mais celui de son collègue.

Décontenancé, Yibo se frotte les paupières tout en reculant pour fuir ce mirage. Que lui arrive-t-il ? Avant que ses amis ne s'en aperçoivent – eux-mêmes trop occupés à aguicher d'autres personnes – il quitte la boîte par l'issue de secours.

Un grand bol d'air frais, quelques pas dans la ruelle, isolé de la foule. Il se prend le front dans la main. Les basses tambourinent encore dans ses tempes. Comment a-t-il pu voir le visage du responsable à ses maux, dans un moment pareil ? Son corps l'attire peut-être, mais il refuse que cet homme devienne une obsession.

Il expire bruyamment et sort de la ruelle, sa capuche et son masque sur la tête.

—  Tu ne vas décidément pas me lâcher, Xiao Zhan, ronchonne -t-il. Emmerdeur, jusqu'au bout...

Le long de l'avenue principale, scintillante de ses night club, il s'immobilise soudain sur place et relève le menton.

Cette odeur... il pourrait la reconnaître en mille.

En quête de la personne à l'origine de cette marque olfactive obsédante, il furète de tous les côtés, narines dilatées. Au bout de quelques mètres, il tourne machinalement dans la petite ruelle sombre d'un club et rencontre enfin sa cible.

—  Xiao Zhan ?

Adossé contre un mur, une main sur son genoux et l'autre plaquée sur sa poitrine, l'appelé réagit à peine.

—  Mais... mais qu'est-ce que tu fais là ?

Il vient se planter devant lui, ahuri. Le cœur battant à tout rompre et tremblant de tous ses membres, son partenaire finit par se laisser glisser contre le mur, les jambes flageolantes.

Inquiet, Yibo le maintient debout et le fixe droit dans les yeux.

—  Parle-moi ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?!

Zhan lève ses yeux rouges vers lui. Son regard trouble et brillant indique aussitôt la prise d'une substance.

—  Qu'est-ce que tu as pris ?

Derrière le masque Ω (𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant