Kazuto ne recontacta pas Hataru de la fin du week end, ce qui eut le bon gout de, cette fois-ci, agacer la jeune femme plutôt que de l'effrayer comme la fois précédente. Ce n'était pas pour autant qu'elle prenait gout ou s'habituait au fait qu'il y ait de l'eau dans le gaz dans leur relation, mais, cette fois-ci, elle était absolument certaine de ne rien avoir à se reprocher. Elle n'avait absolument rien fait de mal, et c'était le jeune homme qui s'était présenté sans être invité, alors même qu'elle lui avait spécifiquement demandé de ne pas le faire. Elle comprenait ce qu'il tentait de faire, bien évidemment. Elle même avait vécu la même crainte de voir leur relation s'effriter. Mais son incapacité à respecter les barrière que Hataru plaçait pourtant de manière si évidente devant lui était enrageante, et le fait que ce soit lui qui décide de l'ignorer après avoir été celui qui s'était mal comporté était encore pire.
Le seul point positif semblait être qu'il n'avait pas évoqué leur discussion avec Lucie, qui n'avait, en conséquence, assailli la jeune femme de questions ne concernant que sa soirée avec Rin, et non pas ce qui était la cause de ses pleurs. C'était une faible consolation, mais si Hataru pouvait n'être brouillée qu'avec une seule des personnes les plus importantes pour elle à la fois, ce serait bien pour sa propre santé mentale. Néanmoins, elle savait qu'elle devait également avoir une discussion au sujet de ce qu'elle avait évoqué avec Mayuri, et au plus tôt. Alors, lorsque Lucie l'invita au sushi le dimanche soir comme elle le lui avait promis, Hataru ne tarda pas à amener le sujet sur la table.
-Je sais qu'on en a déjà parlé, Lucie, mais je vais chercher un petit boulot.
Lucie était sur le point d'engouffrer un sushi au saumon, et s'interrompit en plein mouvement. Elle roula des yeux.
-Tu n'en as pas besoin, Moe, je te l'ai déjà dit. Je veux pas que l'argent soit un problème pour toi. Encore.
-Et moi je ne veux pas vivre à tes dépends.
-Doit-on vraiment avoir cette discussion maintenant? Grinça Lucie. On est là pour fêter, pas pour se prendre la tête.
-Je vais commencer à chercher cette semaine, alors autant avoir cette conversation tout de suite. De toute manière, Kazuto me fait visiblement de nouveau la tête vu comme je l'ai remballé hier soir, donc on aura probablement l'occasion de fêter une autre fois quand il arrêtera.
Lucie mangea son sushi, et macha longuement, tentant d'ignorer le regard insistant de son amie, sans y parvenir totalement. Elle déglutit, et tourna un regard fatigué vers Hataru.
-Tu ne vis pas à mes dépends. Soupira Lucie. Tu sais que j'ai pas besoin de tout ce que ma mère me donne par mois, et tu sais très bien que j'ai envie que tu puisses profiter un peu d'une vie sans compter tout le temps les sous qui restent sur ton compte, pour une fois. Alors laisse moi au moins faire ça...
-Je sais que tu ne penses pas à mal, Lucie, je ne dis pas le contraire. Mais quelle que soit la manière dont tu le tournes, cela ne change rien au fait que j'ai la sensation de recevoir un mécénat que je ne mérite pas. Ce n'est pas parce que nous n'avons jamais eu beaucoup d'argent que je dois en être réduite à mendier ton aide comme ça.
-Tu ne mendies rien, Moe, arrête un peu... tu exagère.
-Vraiment? Tu paies ma part du loyer, la nourriture que je mange, les habits que je porte, c'est à peine si l'argent que m'envoie Aki me sert à quoi que ce soit. On est amies, certes, mais l'argent ne tombe pas du ciel. Ta mère a beau beaucoup m'aimer, je ne suis pas sa fille, je ne suis pas ta femme, et j'ai besoin d'indépendance.
-Mais tu es indépendante...
-Être indépendante, ce n'est pas pouvoir faire ce que je veux avec l'argent que tu me donnes, Lucie. C'est pas comme ça que ça marche. C'est gagner moi même l'argent que je dépense, c'est être à l'origine de ce que je gagne. En plus de ça, le matériel dont je vais avoir besoin pour le cercle peut coûter assez cher, et je refuse que tu paies pour ça.
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Auprès du feu
RomanceMalgré son accession à une prestigieuse université, malgré son couple avec le garçon le plus en vue du campus, malgré le large groupe d'ami dont elle est au centre, au club de basket, il semble manquer quelque chose à la vie d'Hataru, comme un vide...